Devant l’hôtel de police de Nantes, plus de 200 policiers des polices nationale et municipale se sont rassemblés pendant une demi-heure, en silence, ce 26 avril à 17h30, pour rendre hommage à Stephanie Monfermé, agente administrative assassinée par un tunisien radicalisé au commissariat de police de Rambouillet vendredi dernier.
Ils étaient 50 à Saint-Nazaire, devant l’hôtel de police, une quarantaine à Quimper, 80 à Vannes, 100 à Brest.
Sans un mot, mais dans un profond recueillement et une unité résolue, des rassemblements ont eu lieu ainsi sur tout le territoire national, unissant policiers municipaux et nationaux, gradés comme agents de terrain. Tous s’élèvent contre l’islamisme qui s’attaque une fois de plus aux forces de l’ordre, mais reflètent aussi une grande lassitude, notamment dans les villes où les effectifs manquent face à une délinquance galopante – c’est notamment le cas à Nantes, et alors que la violence contre les policiers est complètement banalisée.
Le terroriste, abattu sur place, Jamel Gorchene, était un tunisien en situation irrégulière, présent sur le territoire français depuis une décennie, et finalement régularisé en 2019. Présentant « des troubles psychologiques » mais aussi « une radicalisation indiscutable », d’après le procureur de la République, il avait sur lui un Coran et un tapis de prières, et avait crié Allah Akbar avant de commettre son crime. Il était inconnu des services de renseignement.
« Le fait est que ça peut arriver avec n’importe qui d’entre nous, n’importe où », constate ce policier de terrain à Nantes. « Je suis d’ailleurs assez surpris que ce n’est pas arrivé à Nantes encore, avec la population de clandestins complètement shootés que nous interpellons régulièrement à Commerce et ailleurs. Ce qui est énervant, c’est que le politique ne nous donne aucun moyen pour nous protéger, et que les violences contre la police sont devenues à la fois banales et indicibles – elles existent, mais il ne faut surtout pas en parler ».
Louis Moulin
Crédit photo : Breizh-info.com
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