On reverra le Parti breton aux prochaines élections régionales. Il y sera sans doute moins question d’« indépendance » qu’en 2015. « La politique est l’art du possible », affirmait Richelieu.
Le Parti breton réapparaît à l’occasion des prochaines élections régionales. On l’avait vu à l’œuvre en décembre 2015 pour un maigre résultat : 0,54% des voix. Mais ses dirigeants avaient tout de même réalisé un exploit militant en parvenant à mobiliser 91 candidats – opération difficile pour un petit parti. Et on avait appris à cette occasion que, dans les quatre départements concernés, 6 521 électeurs bretons pensaient que « notre chance » c’est « l’indépendance » car « c’est légitime » et « c’est nécessaire ». Le grand objectif étant de « participer à la construction d’une Bretagne souveraine, membre actif de l’Union européenne ».
Mais demeure le terrible article L. 355 du code électoral qui fusille les « petits » : « Sont remboursés aux listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés : le coût du papier, l’impression des bulletins de vote, affiches, circulaires et frais d’affichage ». Ce qui revient à dire que les têtes de listes héritent des factures lorsqu’on atteint pas ces fameux 5% : Bertrand Deléon pour le Morbihan, Maryvonne Olivo pour les Côtes-d’Armor, Romain Bily pour le Finistère et Olivier Berthelot pour l’Ille-et-Vilaine. Espérons pour eux que des « sponsors » les soutenaient.
Une nouvelle tête de liste
Plus question d’indépendance mais d’« une Bretagne plus ambitieuse et plus responsable » avec comme objectif une « collectivité unique avec de nouvelles compétences propres pour la Bretagne » (Ouest-France, Bretagne, mercredi 10 février 2021). Pourtant l’indépendance demeure « une hypothèse si l’État continue d’être sourd et s’il ne prend pas en compte les demandes des Bretons ». En attendant, il est plus réaliste d’affirmer que « l’une de nos priorités, c’est le pouvoir de décision en Bretagne » (Le Télégramme, Bretagne, vendredi 2 avril 2021).
Résultat des courses le 20 juin. Rappelons que pour être qualifié pour le second tour et avoir des élus, il faut avoir « obtenu au premier tour un nombre de suffrages au moins égal à 10% des suffrages exprimés » (article L 346 du code électoral). Le 6 décembre 2015, seules les listes Le Drian (34,92%), celle de la droite (23,46%) et celle du Front national (18,17%) y étaient parvenues, alors que 11 listes figuraient sur la ligne de départ.
Bernard Morvan
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