Symboles de la plage du sillon de Saint-Malo, plusieurs centaines de brise-lames vont prochainement être remplacés compte tenu de leur grand âge. Si certains espèrent pouvoir en acquérir via une vente aux enchères, un Malouin a pour sa part lancé une pétition pour que ces vieux troncs d’arbres restent dans l’espace public.
À Saint-Malo, des brise-lames en fin de vie
Ils font partie de ces détails permettant de reconnaître la Cité corsaire parmi mille décors. Avec les remparts, le Grand Bé ou encore le plongeoir de la plage de Bon Secours, les brise-lames du Sillon figurent parmi les icônes de Saint-Malo. Mais ces troncs d’arbres emblématiques, vieux pour certains de plus de 200 ans, vont faire l’objet d’un important chantier d’ici quelques semaines.
En effet, tandis que l’État doit céder à la ville de Saint-Malo la gestion de ces sentinelles de bois destinées à freiner les houles venant frapper la Chaussée du Sillon par fortes marées, il s’est engagé avant cela à réaliser des travaux de rénovation consistant à remplacer 500 brise-lames sur les quelque 3000 que compte l’immense plage reliant l’Intra-muros à Rochebonne. De plus, pour pouvoir accéder aux 500 fûts de chêne à changer, il sera nécessaire d’en déplanter puis replanter près de 500 autres. Des brise-lames mesurant en moyenne 7 mètres de longueur…
Par ailleurs, après l’été 2021, un chantier visant à renforcer et à rénover la digue du Sillon débutera avec des travaux de maçonnerie et de rejointoiement chiffrés à près de 3 millions d’euros.
Une pétition pour sauver les brise-lames malouins
Mais le vaste chantier à venir voit aussi certains Malouins se poser la question de la « seconde vie » de ces brise-lames condamnés à prendre leur retraite. Pour l’instant, si la sous-préfecture indique ne pas avoir tranché la question quant au sort de ces troncs d’arbres emblématiques, l’idée d’une vente aux enchères circule à Saint-Malo avec de nombreux acquéreurs potentiels tentés de donner une vocation décorative privée aux brise-lames.
Une perspective qui n’est pas pour plaire à Claude Loncle, lequel a lancé une pétition en ligne, intitulée « Voulons-nous brader les vieux brise-lames de Saint-Malo ? », afin que ces derniers soient exposés dans des espaces publics emblématiques de Saint-Malo.
Un peu plus de 300 signataires ont déjà répondu à l’appel de l’initiateur, qui déclare en présentation de sa pétition : « Quand j’entends qu’on parle de les disperser en vente à la découpe chez quelques privilégiés, ça me brise-lames ». Pour Claude Loncle en effet , ces « troncs bicentenaires sont des éléments du patrimoine qui doivent rester à la communauté car ils racontent une partie de notre passé ».
Des idées pour la reconversion des brise-lames, l’homme n’en manque pas et souhaiterait les voir regrouper « en bataillons dressés à la vue de tous ». Il avance ainsi plusieurs pistes : « Pourquoi pas une petite forêt de brise-lames dans le futur (et novateur) Musée de l’Histoire Maritime ? Un bosquet de troncs face au port pour faire jouer le promeneur, un cheminement place de la Gare pour accueillir le voyageur ? Comme on achète une pierre de château fort pour contribuer à sa reconstruction, pourquoi pas une souscription pour financer l’intégration de ces joyaux marins dans le panorama malouin ? Nos architectes, urbanistes, historiens, élus… sauront trouver les solutions qui raviront la population. »
Reste à savoir si son appel sera entendu par les collectivités, d’autant que la question de déterminer qui prendra en charge une potentielle vente aux enchères des brise-lames, l’État ou la Ville, futur propriétaire, demeure toujours sans réponse.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Sylvie Peterson) (photo d’illustration)
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Une réponse à “Saint-Malo. Une pétition pour donner une seconde vie aux brise-lames du Sillon [Vidéo]”
Symbole du temps qui passe, communion avec la nature… Se protéger sans agresser.
Idée : pourquoi pas une sculpture pour honorer l’histoire et la culture Malouines, placée sur un rond point à l’entrée de la ville.
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