Gaspard Fontaine, le jeune militant qui avait décroché le portrait d’Emmanuel Macron en mairie d’Amiens, a été relaxé par le tribunal correctionnel d’Amiens au nom de la liberté d’expression. Le Parquet fait appel.
C’est la cinquième relaxe sur le fond pour des Décrocheurs qui dénoncent l’inaction climatique et sociale. Alors que la loi Climat et Résilience est très loin des enjeux, l’alarme du mouvement climat résonne avec d’autant plus de légitimité. Action non-violente COP21 appelle à se mobiliser massivement dans les marches du 9 mai pour sanctionner l’inaction du gouvernement.
Ce délibéré affirme donc une forme de légitimité de la mobilisation citoyenne pour le climat. Le tribunal correctionnel d’Amiens estime que « l’incrimination de vol serait disproportionnée par rapport au droit à la liberté d’expression ». En conséquence, il relaxe Gaspard Fontaine, militant de 19 ans qui était poursuivi pour vol en réunion et refus de prélèvement ADN.
Le 23 mars dernier, le Parquet avait requis une amende de 500 euros avec sursis pour le décrochage du portrait présidentiel de la mairie d’Amiens. L’état de nécessité et la liberté d’expression avait été plaidée par Me Muriel Ruef, l’avocate de Gaspard. Les trois témoins, l’océanographe Juliette Mignot, le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard et le député du Nord Ugo Bernalicis avaient insisté sur la gravité de l’urgence climatique, l’insuffisance de l’action des pouvoirs publics et l’utilité de ces actions non-violentes pour bousculer les consciences.
Il s’agit de la cinquième relaxe sur le fond pour des décrocheurs et décrocheuses de portrait présidentiel, après celles de Lyon, Auch, Valence et Strasbourg.
« Cette relaxe est une victoire, affirme Gaspard Fontaine. La justice reconnaît officiellement que notre combat est légitime et doit être mené. Mais le combat continue puisque le Parquet s’acharne contre nous, contre l’évidence de l’urgence climatique. Pendant ce temps, l’insuffisance des mesures du gouvernement a et aura des conséquences dramatiques. »
Ce futur procès en appel porte à 44 le nombre total de procès pour décrochage de portrait, concernant en tout 83 personnes. Les prochains procès auront lieu à Coutances le 18 mai et à la Cour d’appel de Colmar le 9 juin. Le premier procès en cassation est également attendu avant l’été.
Crédit photo : Edouard (DR)
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