La gale sarcoptique, maladie parasitaire, a sévèrement frappé les populations de renards en Ille-et-Vilaine ces dernières années, faisant peser de sérieuses menaces sur l’équilibre de l’écosystème.
Ille-et-Vilaine : 80 % des renards décimés par la gale sarcoptique
Le renard, animal rusé de nos campagnes, ne sera-t-il bientôt plus qu’un lointain souvenir en Ille-et-Vilaine ? Nous n’en sommes pas encore là mais la situation du canidé inquiète dans le département. En effet, la gale sarcoptique y fait des ravages depuis plusieurs années, à tel point que 80 % de la population de renards auraient disparu en l’espace d’un peu plus de six ans. C’est dans le secteur de Martigny-Ferchaud, commune limitrophe du Maine-et-Loire et située aux confins sud-est de l’Ille-et-Vilaine, que la gale sarcoptique a été détectée pour la première fois en 2014. Elle s’est depuis propagée au reste du département. Un constat fait par la Fédération des Chasseurs d’Ille-et-Vilaine qui indique que « tout le territoire est aujourd’hui concerné ». Cette maladie parasitaire n’épargne d’ailleurs plus les autres départements bretons.
La Fédération confirme par ailleurs que les populations de renards sont actuellement « au plus bas » en Ille-et-Vilaine. Les chasseurs bretilliens ont même arrêté de chasser le renard compte tenu de la menace de disparition pesant sur ce dernier, bien qu’il soit classé ESOD (Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts) par les services de l’État dans le département.
Là encore, on constate à quel point l’équilibre de l’écosystème est précieux : si le nombre de lièvres a connu une forte hausse en Ille-et-Vilaine ces dernières années car moins chassés par les renards, le risque de disparition de ces derniers aurait en revanche une autre conséquence négative, à savoir la prolifération des mulots et autres campagnols, néfastes pour l’agriculture. Toutefois, il faut aussi souligner que cette épidémie de gale sarcoptique n’a pas sévi avec la même intensité à travers le territoire, certaines communes ayant été très touchées quand d’autres furent épargnées.
Quel danger pour l’homme ?
La gale sarcoptique est causée par la présence d’un acarien creusant des galeries sous la peau de l’animal avant d’y pondre des œufs. Ce qui contraint le renard à se gratter jusqu’au sang par la suite, le conduisant à perdre ses poils et à voir ses plaies s’infecter. L’animal connaît alors d’atroces souffrances pendant quelques semaines voir quelques mois avant de rendre l’âme.
Bien que cette gale soit présentée comme non contaminante pour l’homme, la prudence est cependant de mise d’après la Fédération des Chasseurs d’Ille-et-Vilaine, qui indique auprès du Pays Malouin que certains individus peuvent développer des « réactions épidermiques ». On sera donc bien avisé de ne pas toucher un animal mort ou malade à mains nues. Une mise en garde qui vaut encore davantage pour les chiens puisque ceux-ci sont quant à eux susceptibles d’être contaminés.
D’autre part, il est aussi possible d’identifier un renard frappé de gale sarcoptique par sa présence à proximité de lieux habités afin d’y trouver de la nourriture, l’anima malade rencontrant des difficultés pour chasser.
Enfin, pour conclure sur une note d’optimisme, la Fédération des chasseurs du département considère que l’épidémie est au creux de la vague et pourrait même s’éteindre, faute de nouveaux animaux sains à contaminer. Une tendance que le retour récemment constaté de renards en bonne santé au sud de l’Ille-et-Vilaine viendrait alors confirmer avec, à la clé, une possible hausse à venir des populations de renards.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Ludovic Péron) (photo d’illustration)
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Une réponse à “Biodiversité. En Ille-et-Vilaine, les renards décimés par la gale sarcoptique”
On ne dit pas d’un animal qu’il va rendre l’âme. Un homme meurt, un animal crève.
Sur le fond: laissez faire la nature: c(est la sélection naturelle.