Et ça continue ! Après les quartiers « sensibles » des Dervallières et de la Bottière ces deux derniers jours, mardi, des coups de feu ont éclaté à Saint-Herblain. Pas dans les quartiers « sensibles » de Bellevue ou au Sillon, pas même rue Théophile Guillou dont les immeubles sont gangrenés par le trafic de drogue, non ! En plein bourg, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de l’église, rues Pierre Blard et Henri Radigois.
Cette 22e fusillade de l’année, vers 21h30 ce 13 avril, a vu les riverains entendre au moins cinq coups de feu. Sur place, les policiers n’ont pas retrouvé de blessé ni de tireur, mais des étuis de calibre .45 ACP, et une Clio accidentée dans un muret de la rue de la Gare, avec un fusil calibre 12 et ses cartouches.
D’après les témoins, le conducteur d’une Renault SUV poursuivait un autre groupe, dans une Clio, avec des échanges de tir, depuis les deux voitures. Si le SUV s’est enfui, les deux occupants ont abandonné leur véhicule accidenté et se sont enfui… mais guère loin, puisqu’ils ont été arrêtés vers une heure du matin rue Océane à Saint-Herblain, dans un autre véhicule dont le chauffeur a été placé en garde à vue.
Les tireurs présumés, deux frères très défavorablement connus des forces de l’ordre pour divers délits, ont été placés en garde à vue pour « violence en réunion avec arme » et « transport d’arme de catégorie C ». Les tireurs au .45 ACP et présumés occupants du SUV restent à trouver, comme ledit véhicule.
Une fusillade tous les cinq jours à Nantes, le record de 2019 battu ?
A ce rythme endiablé – 22 fusillades alors que la 15e semaine n’est pas encore finie, soit 1.5 fusillade par semaine, une fusillade tous les cinq jours, déjà quatre semaines avec trois fusillades ou plus en sept jours, le record de 2019 – 69 fusillades à Nantes dont 65 liées aux gangs de la drogue – est en passe d’être battu. Rappelons qu’en 2019 suite à ces fusillades il eut aussi trois morts – dont un serveur d’un bar à chicha, rue Saint-Clément, tué par une balle perdue – et une vingtaine de blessés.
Un certain nombre de balles perdues ont depuis le début de l’année fini dans les fenêtres des riverains – aux Dervallières, au Clos Toreau, à la Bottière, à Bellevue – d’autres ont visé les portes de leurs appartements, et il y a eu un mort aux Dervallières en janvier dernier. Pour lequel le ministre de l’Intérieur n’a pas jugé utile de se déplacer.
Faudra-t-il un autre mort pour que les fusillades bi, voire tri-hebdomadaires cessent, ainsi que leur cortège de tirs de mortiers, règlements de comptes, forces de l’ordre prises à partie, violences des dealers sur les riverains ?
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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