Jacques Bainville, La commune de Paris, Fascisme histoire d’un concept, Ne dis rien, Bertrand Du Guesclin : voici la sélection littéraire hebdo.
Jacques Bainville, les lois de la politique étrangère
Connu pour sa remarquable biographie de Napoléon et son Histoire de France, constamment rééditées jusqu’à nos jours, Jacques Bainville fut aussi un analyste hors pair de la politique internationale. La diffusion de ses idées et de ses écrits allait bien au-delà de sa famille politique, l’Action française. Bainville considérait que la politique est régie par des lois et qu’elle est toujours l’oeuvre des hommes. De l’expérience de ceux-ci et des grandes permanences de l’histoire, il est possible de déduire le futur et de se prémunir par l’action des dangers qu’il recèle. Dans un livre prophétique. Les conséquences politiques de la paix, publié en 1919, Bainville annonça tout l’entre-deux-guerres : l’avènement de Hitler, l‘Anschluss, l’invasion de la Tchécoslovaquie, le pacte germano-soviétique, l’agression contre la Pologne et la nouvelle guerre européenne qui s’ensuivit. Jacques Bainville ne fut pas écouté. Il mourut en 1936, avant la catastrophe que la France n’avait pas su conjurer.
Christophe Dickès a consacré dix ans d’études à l’oeuvre de Jacques Bainville et plus particulièrement aux aspects de celle-ci touchant à la politique étrangère aux XIXe et XXe siècles. Il présente ici l’homme et sa pensée, dont l’influence demeure toujours grande.
Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée.
La commune de Paris racontée par les parisiens
Mars 2021 : commémoration des 150 ans de la Commune de Paris.
En janvier 1871, sa défaite militaire contre l’Allemagne laisse la France humiliée et profondément divisée.
Après avoir été assiégé et affamé pendant plusieurs mois, Paris va connaître d’autres épreuves.
Le 18 mars 1871, une insurrection défie le gouvernement légal. Elle sera noyée dans un bain de sang.
Comment les Parisiens restés dans la capitale ont-ils perçu la Commune et son atroce dénouement ? Journaux intimes et lettres de certains d’entre eux, de condition et de conviction variées, permettent de s’en faire une idée.
Les témoignages rédigés au jour le jour constituent une chronique des événements où transparaissent l’authenticité et l’évolution des opinions d’une population prise au piège de la guerre civile.
Ce livre a été publié pour la première fois en 2009 et reste introuvable depuis de nombreuses années.
Jean-François Lecaillon est docteur en histoire. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre de 1870.
Ne dis rien
Immense succès critique, lauréat du prestigieux prix Orwell, Ne dis rien est une enquête journalistique d’une puissance inédite, une plongée au cœur de la violence politique, le portrait bouleversant d’une génération sacrifiée.
1972, Belfast, quartier catholique. Par une sombre nuit de décembre, une mère de famille est enlevée sous les yeux de ses dix enfants. Ils ne la reverront jamais…
Pourquoi une femme apparemment sans histoires s’est-elle retrouvée la cible de l’IRA ? Était-elle réellement une moucharde ? Et pourquoi, alors que tout le monde connaissait l’identité des agresseurs, personne n’a rien dit ?
En s’intéressant à l’affaire Jean McConville , Patrick Radden Keefe, journaliste au New Yorker, revisite toute l’histoire du conflit nord-irlandais. Des manifestations du début des années 1960 jusqu’à la vague d’attentats qui a terrorisé tout le Royaume-Uni, en passant par les grèves de la faim de Bobby Sands et des Blanket men, il en révèle les derniers secrets, les zones d’ombre et, surtout, le prix à payer pour les individus.
Un livre absolument passionnant, plongée au coeur des Troubles et de la guerre civile en Irlande du nord, au gré de laquelle on rencontre énormément de personnages qui ont fait l’histoire de cette période, douloureuse et sanglante, pour l’Irlande.
Bertrand Du Guesclin
332, quelque part en Bretagne. Une petite troupe de garnements se lance dans un grand jeu : prendre d’assaut un fortin bricolé avec de vieilles planches. À sa tête, le jeune Bertrand du Guesclin se sent déjà l’âme d’un chef !
Au fil des années, celui qui n’était qu’un écuyer mal dégrossi s’est révélé un chef de guerre infatigable et un meneur apprécié de ses hommes, que ce soit en Bretagne, en France ou en Espagne. Bertrand du Guesclin (env. 1320 — 1380) remporta de nombreux combats lors de ce que nous appellerons « la guerre de Cent Ans ». Fait prisonnier par les Anglais, il fixa à cent mille écus d’or le prix de sa rançon. Le roi le nomma à la tête de ses armées, avec le titre de connétable de France.
Quels écoliers vibrent-ils aujourd’hui à l’évocation de ces exploits ? Bien peu, hélas…
Sous la plume de Clotilde Jannin, ces événements de l’Histoire de France reprennent vie dans cet album qui passionnera les jeunes lecteurs d’aujourd’hui. Les anecdotes qu’elle raconte avec brio sont complétées par une brève chronologie, bien utile pour les replacer dans leur contexte.
L’auteur
Clotilde Jannin, mère de famille passionnée par l’Histoire, est l’auteur de plusieurs biographies pour la jeunesse (Éd. Edilys). Elle conte ici les aventures captivantes d’un jeune garçon courageux et déterminé devenu un chevalier estimé de tous.
L’illustrateur
Les illustrations épurées de Fabien Le Clech font entrer le jeune lecteur de plain-pied dans un Moyen Âge coloré et dynamique.
Fascisme, histoire d’un concept
S’il est un mot qu’on ne cesse d’entendre dans la vie politique c’est celui de « fasciste ». Traiter son adversaire de « fasciste » est devenu une sorte de réflexe défensif, censé assommer l’adversaire en l’assimilant à un sympathisant des thèses nazies.
Paul Gottfried montre ici à quel point ceux qui emploient ce terme n’ont rien compris au fascisme et étalent surtout leur ignorance. En convoquant tous les grands analystes du fascisme, depuis l’après-guerre jusqu’à nos jours, il retrace les errements dans l’emploi du concept et s’efforce d’en donner une définition rigoureuse.
Il explique d’abord en quoi le nazisme n’est pas le « fascisme générique » mais bien un cas « limite » et hybride, qui a emprunté au fascisme italien, au stalinisme mais surtout à la folie meurtrière d’Hitler. En gardant à l’esprit la construction politique et idéologique de Mussolini, il sépare ensuite méticuleusement le « fascisme générique » des différents mouvements et régimes de droite, autoritaires ou conservateurs. Enfin, il met en lumière l’importance centrale de la révolution sociale et de la violence rédemptrice au cœur du fascisme latin.
Outre l’étude de la signification historique du phénomène et de ses diverses interprétations, Paul Gottfried examine la longue histoire des controverses, polémiques et disqualifications dont il est l’objet. Si l’on veut employer des mots qui ont un sens, il apparaît en définitive que le fascisme n’a strictement rien à voir avec le maintien de l’ordre, la défense des racines chrétiennes de l’Occident, la critique de l’immigration non contrôlée ou la contestation de l’évolution des valeurs sociétales.
Pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des idées politiques, cet ouvrage est une référence indispensable.
Diplômé de Yale, Paul Gottfried a enseigné les Sciences politiques à l’Université d’Elisabethtown. Proche de Christopher Lasch et de Murray Rothbard, il est aujourd’hui un intellectuel conservateur influent aux États-Unis.
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