Ce jeudi matin, les députés examinent en deuxième lecture la proposition de loi sur les langues régionales. Un des principaux articles instaurant l’enseignement immersif faisait l’objet d’un amendement du gouvernement visant à le supprimer : il vient d’être rejeté.
L’amendement gouvernemental visant à supprimer l’article 2 ter qui ouvre la voie à l’enseignement immersif en langue régionale dans l’enseignement public a donc été rejeté par les députés, avec 188 voix. Cet article-phare de la proposition de loi autorise pour la première fois l’enseignement immersif dans les écoles, collèges et lycées publics. Il était jusqu’ici réservé aux établissements privés.
Par ailleurs, l’amendement rétablissant l’instauration du forfait scolaire pour les écoles associatives est adopté par l’Assemblée nationale. Une décision saluée par le député Paul Molac, à l’origine de cette proposition de loi.
C’est voté, c’est historique.
L’immersion reconnu officiellement comme méthode d’enseignement des langues régionales par les députés. #education #languesregionales pic.twitter.com/bNDII1kbzL— Nicole Le Peih (@NicoleLePeih) April 8, 2021
Il s’agit d’une victoire politique pour Paul Molac, le rapporteur de la proposition de loi. Celui-ci a fait valoir que l’enseignement immersif d’une langue régionale ne nuit nullement à l’apprentissage de la langue française. « Dans les écoles associatives, les résultats en français sont supérieurs à la moyenne », a-t-il souligné.
Le nouvel article 2 ter ouvre la possibilité d’un enseignement dit « immersif », c’est-à-dire effectué en langue régionale pour la plus grande partie du temps scolaire, dans l’enseignement public. Il modifie l’article L. 312-10 du Code de l’éducation, qui ne prévoit actuellement que deux formes d’enseignement des langues régionales : l’enseignement de la langue et de la culture régionales, d’une part ; l’enseignement bilingue en langue française et en langue régionale, d’autre part.
Si plusieurs réseaux d’écoles proposent un enseignement immersif des langues régionales, notamment les écoles Diwan pour l’enseignement en breton, Bressola pour l’enseignement en catalan, Calandreta pour l’enseignement en occitan ou Seaska pour l’enseignement en basque, les filières d’enseignement immersif ne peuvent toutefois pas être proposées dans l’enseignement public à ce jour et sont ainsi circonscrites aux établissements privés.
L’article 2 ter permettrait, au contraire, aux établissements publics de proposer une filière d’enseignement immersif, au côté de filières « classiques ».
Les « insoumis » auront donc soutenu #Blanquer. Mdr https://t.co/tOkbuq45XC
— BRΞIZH is BΞAUTIFUL ? (@BreizhOfficiel) April 8, 2021
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