Philippe Grosvalet (PS), président du conseil départemental de Loire-Atlantique, sera probablement candidat aux prochaines élections départementales. En cas de victoire de la gauche, il redeviendra président. Il sait déjà ce qui l’attend : une guerre de tranchée organisée par Christophe Prugne et les militants d’« À la bretonne ! »
Il faut reconnaître que les militants de l’association nantaise « À la bretonne ! » ne chôment pas. Leur prochain objectif : les élections régionales et départementales. En effet ils continuent à mettre la pression pour obtenir l’organisation d’un référendum portant sur la réunification de la Bretagne. Évidemment, ils ne manquent pas de souligner qu’en 2018, 105 000 citoyens de Loire-Atlantique avaient signé la pétition visant à obtenir cette consultation. « Nous souhaitons que la prochaine équipe départementale engage pour sa part un réel rapport de force avec l’État pour véritablement obtenir cette consultation des citoyens de Loire-Atlantique », insiste Christophe Prugne, le président de l’association (Presse Océan, vendredi 19 mars 2021).
Cette déclaration martiale appelle plusieurs observations. D’abord si Philippe Grosvalet (PS) est réélu et redevient président du conseil départemental de Loire-Atlantique, rien ne l’oblige à engager un « réel rapport de force avec l’État ». Rappelons que le sieur Grosvalet ne cache pas son hostilité à la réunification. Il aura beau jeu de prétendre ne pas avoir reçu mandat des électeurs pour lancer cette bagarre. Ensuite un « référendum » dépend du bon vouloir de l’État. Quel gouvernement est décidé à se compliquer la vie avec le redécoupage des régions dans l’ouest de la France ? C’est-à-dire affronter les hurlements d’élus – soutenus par les élites – forcément hostiles qui multiplieront polémiques, pétitions, campagnes… Et l’affaire traînera en longueur avant de connaître un enterrement de première classe. Rappelons le précédent de Notre-Dame-des-Landes : le prétendu « référendum » organisé pendant le mandat de François Hollande n’en était pas un, mais une « consultation pour avis ». Donc un « truc » sans valeur juridique ou politique. Nous ne rappellerons jamais assez que les conseillers régionaux des Pays de la Loire n’ont nulle envie de se suicider, pas plus que les membres de l’état-major régional installé à Nantes. Tous préoccupés par la défense de l’emploi !
Changer la loi…
Enfin il y a lieu de ne pas perdre de vue l’essentiel, à savoir la loi qui établit le découpage régional : « Loi n° 2015 – 29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions ». Pour modifier une loi, une autre loi est nécessaire…
Portant, toutes ces opérations doivent être qualifiées de positives ; ce bouillonnement militant à Nantes nous change des lamentations du Mouvement breton d’autrefois ; c’est concret. Non seulement il y a là une façon habile d’assiéger des élus récalcitrants, mais encore les retombées médiatiques sont loin d’être négligeables. Donc la question de la réunification demeure bien vivante, on peut même parler d’un sujet à la mode.
Un encouragement donné par Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, à Christophe Prugne et à ses camarades militants : « La Bretagne à cinq sera un jour réunie, j’en suis persuadé » (Ouest-France, Bretagne, 27 – 28 mars 2021).
Bernard Morvan
Illustration : DR
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2 réponses à “Réunification de la Bretagne : Philippe Grosvalet (PS) va souffrir…”
je n’attends que cette réunification depuis que j’ai pris conscience de l’injustice de ce découplage (1941) et de la bêtise de ce découpage (2015)
C’est ça le pire !! C’est qu’au jour d’aujourd’hui, il faut encore se battre pour faire tomber une décision nazie/pétainiste … et on dit que le france serait (ou voudrait être ….) un exemple de démocratie … Hé Bé … !