La Russie a développé et est vient d’enregistrer un premier vaccin pour protéger du coronavirus les animaux domestiques ; ce dernier, Carnivac-cov, a été développé par le centre fédéral de protection de la santé des animaux, qui dépend de la direction des services sanitaires et vétérinaires russe (Rosselkhoznadzor).
Constantin Savenkov, adjoint au directeur du Rosselkhoznadzor a expliqué que ce vaccin est « pour les animaux carnivores et est actuellement le premier et le seul moyen de prophylaxie du coronavirus chez les animaux ». Il s’agit d’un vaccin à virus inactivé – la même technologie a été développée pour son vaccin par le groupe breton Valneva, basé près de Nantes.
D’après le journal russe Veterinaria i Zhizn les essais cliniques du vaccin ont commencé en octobre dernier sur des chiens, chats, renards polaires, visons d’Europe, renards et d’autres animaux. « Tous les animaux qui ont été vaccinés ont développé à 100% des anticorps contre le virus », expliquait encore Konstantin Savenkov. L’immunité se forme deux semaines après deux doses espacées de 21 jours, à ce jour l’immunité dure « six mois au moins », d’après Rosselkhoznadzor.
Le vaccin va commencé à être produit de façon industrielle à partir d’avril prochain. Au Danemark, la détection d’une mutation chez le vison pouvant recontaminer l’homme a provoqué l’abattage dans l’urgence de 15 millions de visons d’élevage et l’interdiction de leur élevage jusqu’en 2022. Des épizooties chez les visons ont aussi été constatées aux Pays-Bas, en Espagne, Etats-Unis, Italie, Grèce, Suède, France, Pologne et Lituanie. Les autorités néerlandaises, espagnoles et françaises ont-elles aussi décidé d’abattre l’ensemble des visons d’élevage.
Le coronavirus se transmet aussi – dans des proportions bien moindres – aux chats, aux furets, aux chiens, à certains singes et aux hamsters. En Russie, seuls deux cas de chats contaminés ont été relevés, à Moscou et à Tioumen. Il y a eu un seul cas de chat contaminé rapporté en France près de Paris, un autre en janvier dernier par les autorités britanniques.
Néanmoins le 25 janvier dernier, des scientifiques américains et britanniques, dans un éditorial de la revue Virulence, ont estimé que l’évolution continue du virus chez les animaux, suivie de sa transmission à l’Homme « pose un risque important à long terme pour la santé publique » . Dans ce contexte, ils écrivent qu’ « il n’est pas impensable que la vaccination de certaines espèces animales domestiques soit (…) nécessaire pour freiner la propagation de l’infection » .
Louis-Benoît Greffe
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