Voici une nouvelle qui sonne comme un coup de tonnerre politique dans une Ecosse dominée politiques certes par un parti nationaliste, le SNP, mais aux relents progressistes et gauchistes qui dégoutent progressivement un électorat qui épouse pourtant de plus en plus l’idée de l’indépendance écossaise.
Alex Salmond, ancien leader du SNP et ancien Premier ministre de l’Ecosse en guerre avec son ancien parti et avec Nicola Sturgeon, vient de lancer un nouveau parti politique, Alba (qui signifie Ecosse en gaélique), parti au sein duquel il a déjà enregistré la venue de quelques transfuges de l’actuel SNP. Ainsi, un deuxième député du SNP, Neale Hanvey (après Kenny MacAskill) vient de rejoindre le parti Alba, qui prétend pouvoir obtenir une super-majorité pro-indépendance lors des élections parlementaires écossaises de mai, alors que les Verts écossais ont critiqué l’initiative politique d’Alex Salmond qualifiée d’opération « montée à la dernière minute par un homme qui est moins populaire en Ecosse que Boris Johnson ».
Qu’est-ce que le parti Alba ?
Alba se présentera aux élections du Parlement écossais en mai et fera campagne pour l’indépendance de l’Écosse tout en cherchant à attirer les électeurs à sa cause, c’est à dire des électeurs potentiellement éloignés du SNP et des Verts écossais. Jusqu’à présent, M. Salmond a déclaré que son parti présenterait des candidats dans toute l’Écosse sur quatre des huit listes régionales, afin d’entrer au Parlement écossais par le biais de la représentation proportionnelle. Cela permettrait au parti d’obtenir un député dans chaque région où il se présente, s’il obtient environ 10% des voix.
Le parti a été fondé en janvier de cette année par l’ancien producteur de télévision Laurie Flynn, et a été enregistré le 8 février par la Commission électorale. Lors de son lancement, le parti a déclaré : « L’indépendance nationale de l’Écosse est une nécessité immédiate, et une priorité absolue, obtenue par des moyens démocratiques grâce à un vote des personnes résidant en Écosse »
M. Salmond a déclaré que l’idée était de faire élire un plus grand nombre de candidats du Oui à l’indépendance afin d’obtenir une « super majorité » en faveur de l’indépendance et de mettre davantage de pression sur Boris Johnson pour qu’il accorde le référendum. Les partis d’opposition ont déclaré que cela montrait que les divisions au sein du SNP étaient pires qu’ils ne le pensaient.
Alex Salmond a déclaré : « Au cours des six prochaines semaines, nous allons promouvoir de nouvelles idées pour faire avancer l’Écosse, en donnant la primauté à la reprise économique après la pandémie et à l’obtention de l’indépendance pour notre pays. Nous prévoyons de présenter un minimum de quatre candidats dans chaque liste régionale et nous espérons élire des députés Alba dans toutes les régions d’Écosse.»
Une campagne politique dominée par la guerre entre Salmond et Sturgeon pourrait changer les perspectives électorales du SNP et l’obliger, rapidement, à trouver un compromis avec Alba en cas de percée électorale de ce dernier.
Stratégiquement, Alba semble toutefois avoir compris que la seule offre politique nationaliste proposée par le SNP pouvait rapidement devenir une limite au processus d’indépendance de l’Ecosse, une nation ne pouvant pas se constituer indépendante uniquement sur la base d’une branche politique (en l’occurence ici la gauche) pour convaincre toute un peuple…
La campagne électorale promet d’être animée…
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