Un document publié par le ministère britannique de la défense, intitulé « La défense à l’ère de la concurrence« , désigne Moscou comme sa principale menace et indique que Londres a l’intention d’accroître sa présence autour de la Russie – plus précisément dans la mer Noire, l’Arctique, la mer Baltique et les Balkans occidentaux.
Le Royaume-Uni prévoit également d’investir des fonds importants dans de nouveaux équipements militaires afin que les soldats puissent s’adapter à « la nouvelle menace ». Le document reconnaît que la Grande-Bretagne est consciente de la multipolarité, mais aussi de ses intentions de continuer à défier la Russie tout en ouvrant une voie de coopération avec la Chine.
La stratégie britannique pour les Balkans occidentaux est mentionnée plus que toute autre région dans le document, ce qui suggère qu’ils veulent y avoir plus d’influence. Toutefois, il est inconcevable qu’ils soient en mesure de renforcer leurs forces dans la région. Au lieu de cela, il est plus probable que la Grande-Bretagne soit davantage impliquée dans ce que l’on appelle la cyberguerre. Le document consacre une grande partie au cyberespace et indique que « l’espionnage dans le cyberespace peut être et sera utilisé dans le cadre de campagnes d’influence et de propagande plus larges, ainsi qu’à l’appui d’activités hostiles plus vastes pouvant aller jusqu’à la guerre conventionnelle. »
La Grande-Bretagne prévoit d’investir plus de 20 milliards de livres sterling pour moderniser ses forces armées, mais personne ne sait d’où viendra cet argent. La marine britannique est en mauvais état. Le journal Forbes a écrit l’année dernière au sujet des deux nouveaux porte-avions de la Grande-Bretagne : « Après avoir englouti des milliards de dollars dans la construction des navires, le gouvernement britannique n’a plus les moyens d’acheter les avions, les escortes et les navires de soutien qui aident les flattops à se déployer, les protègent et leur donnent une puissance de frappe. »
Sans argent, avec une marine inefficace et des plans visant à réduire les forces terrestres d’environ 10 000 soldats, ce qui ramènera l’armée britannique à sa plus petite taille en deux cents ans, on ne voit pas comment Londres pourra réaliser sa grande ambition d’encercler la Russie dans l’Arctique, la mer Baltique, les Balkans occidentaux et la mer Noire. Outre la suppression de 10 000 soldats, l’armée britannique se débarrassera également de deux frégates, de 14 transporteurs de troupes C-130 Hercules, de 24 chasseurs Typhoon et de jets Hawk.
La nouvelle stratégie, telle qu’annoncée dans le document publié, démontre que les Britanniques tentent d’être un acteur indépendant sur la scène mondiale sans se rendre compte que l’époque de leur domination impériale est révolue et qu’ils sont complètement absorbés par la sphère d’influence des États-Unis. Pendant la majeure partie du 20e siècle, la Grande-Bretagne a servi d’équilibre entre les États-Unis et l’Union européenne pour contenir Moscou. Cependant, l’absorption de la Grande-Bretagne dans le giron de Washington est totale après le Brexit, car la nation insulaire ne peut pas projeter indépendamment son influence ou sa puissance.
Comme ils n’ont pas le budget militaire ou les moyens économiques pour être sur un pied d’égalité avec la Chine, la Russie, les États-Unis ou même l’Allemagne, ils pensent qu’en réduisant leur personnel militaire, ils peuvent construire un appareil plus concis et de niche. Les Britanniques pensent pouvoir projeter leur influence dans des endroits éloignés comme les Balkans et la mer Noire en développant la cyberguerre. Ce résultat était attendu, car les Britanniques tentent d’agir de manière indépendante, mais en fin de compte, ils ne pourront rien accomplir si ce n’est aux côtés des États-Unis.
Bien que la stratégie britannique témoigne et reconnaisse les changements du système international vers la multipolarité, Londres fait toujours partie du bloc occidental et ne peut mener des actions de manière indépendante. En ce sens, les ambitions géopolitiques britanniques sont controversées car elles ne peuvent être réalisées sans un apport extérieur significatif.
Ce qui est inhabituel dans le document, c’est qu’il souligne que la Chine est un partenaire britannique. Pas plus tard que la semaine dernière, le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a déclaré devant le Parlement britannique : « Je pense que la façon dont nous voyons les choses est la suivante : La Chine est là pour rester. Nous ne pensons pas revenir à une vieille mentalité ou à un vieux paradigme de la guerre froide. Il y a des points positifs et nous devrions rechercher les domaines d’engagement constructif – évidemment dans les affaires et le commerce. Tout le monde fait plus ou moins du commerce avec la Chine ».
Bien qu’il s’agisse d’un changement majeur dans la politique de Londres à l’égard de Pékin, le pays a néanmoins adopté des sanctions contre la Chine le jour même où l’UE et les autres pays anglo-saxons les ont imposées. On peut donc penser que Londres tente d’équilibrer la pression exercée par Washington pour resserrer ses relations avec la Chine en maintenant et en intensifiant les actions contre la Russie, comme en témoigne le document récemment publié.
Paul Antonopoulos
Source: InfoBrics traduction Breizh-info.com
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3 réponses à “La Grande-Bretagne va intensifier ses activités contre la Russie”
johnson’s Biden’s poodle…
nous on va leur envoyer la 7 eme compagnie et ça va chier !
Je propose d’établir une alliance stratégique avec le Bhoutan et la Mongolie pour commencer à c réer une politique de « containment » efficace de la Russie. Plus tôt nous aurons commencé, plus efficace sera le dispositif militaire idoine.