En Hongrie, le gouvernement de Victor Orbán a décidé de soutenir financièrement le rock et la pop hongrois afin de promouvoir la culture nationale et d’en faire un « ciment d’identité ».
Viktor Orbán veut tenir les leviers culturels en Hongrie
La bataille culturelle, il y a certains qui en parlent et d’autres qui la mènent. C’est le cas de la Hongrie du Premier ministre Viktor Orbán, dont le gouvernement a annoncé voilà quelques jours un plan de soutien à une partie de la scène musicale nationale. Une enveloppe de 62 millions d’euros sera assignée à un objectif : trouver, former et soutenir des artistes hongrois tout en finançant la création de studios d’enregistrement et de lieux de concert ainsi que l’achat de divers équipements.
Mais, contrairement à ce que l’on a pu observer en France, notamment depuis l’ère Jack Lang et l’avènement de la culture subventionnée, les autorités hongroises ne se contenteront pas d’apporter leur soutien à n’importe quels artistes. Il est ici question de développer une scène musicale ayant clairement pour rôle de défendre l’identité hongroise.
Cité notamment par Le Figaro, Szilard Demeter, commissaire hongrois à la culture depuis 2019 détaille l’ambition du projet : « Il s’agit d’aboutir à des productions pop et rock hongroises de qualité, d’en faire un ciment d’identité ». L’homme, dans un entretien datant de l’année dernière, ne cachait déjà pas ses inquiétudes quant aux menaces pesant sur les différentes cultures autochtones européennes. Réaliste, il avançait alors au sujet de la culture hongroise que, « dans la féroce guerre qui se joue, la question est de savoir si elle aura disparu dans cent ans », estimant que « l’identité nationale s’est affaiblie » en Hongrie et qu’il est nécessaire de la « restaurée ».
Culture subventionnée : la France a fait l’inverse
Si, en France, la volonté du gouvernement hongrois de chercher à développer le sentiment identitaire national par le biais musical fait l’objet de critiques prévisibles, pointant du doigt une potentielle mainmise de l’État sur la liberté des artistes et sur leur créativité, le pays est pourtant bien mal placé pour donner des leçons à ses voisins.
À la grande différence de la Hongrie, les gouvernements successifs de l’Hexagone, tout particulièrement depuis François Mitterrand, n’ont jamais couvert de subventions les productions culturelles visant à défendre les identités charnelles de France mais plutôt celles ayant contribué à la déstructuration progressive de notre société.
Des financements généreux accordés aux MJC des « quartiers populaires » dans les années 90 afin de développer la culture du rap et du tag en passant par les expositions d’art contemporain (largement subventionnées là encore) faisant la part belle aux questions de genre jusqu’au point d’orgue que fut la Fête de la musique 2018 à l’Élysée, on ne peut pas dire que la France ait cherché elle aussi à faire de la culture un « ciment d’identité »…
« Fils d’immigré, noir & pédé » : une Fête de la musique à l’Élysée [Vidéo]
Dans un pays où le rap, musique véhiculant le culte de la violence, de l’argent facile, de la vulgarité, et même, parfois, du racisme anti-blanc, domine désormais sans partage sur l’industrie musicale nationale, c’est pourtant bien à une grande « remise à plat » des politiques culturelles qu’il faudrait procéder. La 46e et dernière cérémonie des César qui s’est tenu voilà quelques semaines en est une nouvelle preuve, tandis que le petit monde du cinéma français ne crache pas non plus sur les subventions. Une attitude qui serait par ailleurs suicidaire, au sens propre.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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