Lors d’un comité économique et social extraordinaire, ce jeudi 11 mars, le groupe Renault a annoncé la recherche d’un repreneur pour le site de la fonderie de Bretagne. 300 emplois sont concernés, tandis que les syndicats, CGT en tête, dénoncent une trahison des pouvoirs publics.
Voici le communiqué du groupe Renault :
Comme elle s’y était engagée, la direction de la Fonderie de Bretagne a présenté ce jour les conclusions de la revue stratégique lors d’un Comité Social et Economique (CSE) extraordinaire.
A la suite de l’annonce du plan d’économies en mai 2020, le Groupe Renault avait missionné un cabinet d’experts indépendant afin de compléter l’analyse stratégique et d’identifier de nouvelles opportunités. Les organisations syndicales ont également commandé un rapport d’expertise à un cabinet indépendant.
Durant ces 8 mois d’étude approfondie, les aspects tant internes qu’externes à la fonderie de Bretagne comme le contexte économique, le secteur d’activité de la fonte dans l’automobile, ou les conditions de compétitivité ont été partagés lors des sept réunions de la revue stratégique.
Avec les évolutions de l’automobile vers des véhicules plus légers, la concentration des acteurs dans le secteur des fonderies et le déploiement du plan d’économie du groupe, la diversification est la solution la mieux adaptée pour poursuivre la transformation du site de Caudan et y développer une activité pérenne.
Le Groupe Renault s’engage à poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux et les acteurs du territoire pour mener un processus rigoureux d’identification d’un repreneur qui soit le plus à même d’assurer la pérennisation des activités et des emplois sur le site de Caudan.
Les syndicats et les salariés sont en colère, et inquiets.
Le Télégramme explique :« Ce jeudi 11 mars, les syndicats, qui défendaient avec acharnement le maintien du site dans le giron de Renault, ont été douchés. « La direction nous a annoncé que le Groupe cherchait un repreneur », s’est offusqué Maël Le Goff qui considère que cette « revue stratégique a été une mascarade ». Une absence de sincérité qui remonte, pour la CGT, au printemps 2020. Jean-Dominique Senard, le patron de Renault avait affirmé au micro d’une radio nationale que « la Fonderie de Bretagne n’avait pas vocation à rester dans le giron du groupe Renault ». Depuis, « une mise à mort du site » s’est enclenchée. Avec comme point d’orgue, selon les élus de la CGT, un audit à charge du cabinet Advancy, mandaté par la direction. La CGT défend une autre étude (Sécafi) démontrant, au contraire, que dans dix ans, nous pouvons être positifs financièrement ».
Les salariés ont l’impression, légitime, d’avoir été manipulés, eux qui se démènent depuis bientôt deux ans, acceptant changements de postes et d’horaires pour maintenir l’outil de travail. Les collectivités locales ont, via de l’argent public donc, injecté 2,8 millions pour la transformation de la chaîne de production suite à l’incendie de 2019. Renault devra-t-il rembourser cet argent pris aux contribuables ? Rien ne l’indique pour le moment.
Interrogé sur France 3, le député de la circonscription, Jean_Michel Jacques en appelle à la responsabilité de l’Etat, qui a aidé Renault « à reconstruire la chaîne de distribution de pièces de fonte« . En dépit de cela, « l’industriel a fait le choix de délocaliser en Turquie et en Espagne, puis n’a jamais réinvesti le site breton en totalité, prétextant ensuite que la Fonderie de Bretagne ne produisait pas assez » déplore le député.
Il reste désormais 5 mois pour trouver un repreneur, après c’est l’inconnu total pour des salariés victimes d’une politique hors sol de Renault.
Des actions devraient avoir lieu avant un prochain CSE, prévu le 22 mars.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine