Se dirige t-on vers une mobilisation massive le samedi 13 mars à Quimper pour défendre l’enseignement du breton ? Oui si l’on en croit les appels à manifester qui se massifient sur les réseaux sociaux, émanant de nombreuses sphères de la galaxie bretonnante, mais pas que.
Une vague bretonne samedi à Quimper ?
Dans un communiqué commun, Diwan, Div Yezh Breizh, Kelennomp !, Divaskell (nouvelle fédération des parents de l’enseignement bilingue catholique) et Kevre Breizh appellent « toutes les personnes attachées à la transmission de la langue et de la culture bretonnes » à se rassembler, samedi 13 mars, à 13 h 13, à Quimper.
Ces organisations qui prennent les devants par rapport à l’échec rencontré par les responsables de la Région vis à vis de l’établissement d’une convention avec l’État autour de l’enseignement du breton et du gallo, se disent « préoccupés par la qualité de l’enseignement et par l’insuffisance des moyens nécessaires à la transmission de la langue bretonne, tant dans l’enseignement bilingue qu’optionnel ».
Ils réclament que cette convention soit conclue avant les élections régionales de juin. Cela se joue maintenant ! Alors qu’approche l’examen, par l’Assemblée nationale, de la proposition de loi sur les langues régionales, Div Yezh Breizh, Diwan, Kelennomp Divaskell (nouvelle association des parents d’élèves de l’enseignement bilingue catholique) et Kevre Breizh, la coordination des associations culturelles
Les organisations de Bretagne, demandent à l’unisson que cette convention délibérément ambitieuse, en phase avec la politique linguistique du conseil régional, soit conclue avant les élections de juin et que cessent les blocages dénoncés par Loïg Chesnais-Girard.
Les mouvements politiques bretons répondent à l’appel
Du côté des organisations politiques appelant à manifester, on retrouve quasiment tous les partis du Mouvement Breton. Le Parti Breton communique d’ailleurs sur le sujet ; « La mobilisation importante des bretonnes et des bretons le 20 février à Brest a permis à Diwan d’obtenir des heures supplémentaires d’enseignement du breton. Quelques jours à peine après cette annonce, nous apprenons que la convention Etat-Région ne serait pas signée à temps. Un Président de Région qui se révèle ambitieux pour le développement du breton à quelques mois des élections et un Ministère de l’Education Nationale qui confirme sa rigidité sur la question auront eu raison des négociations.
Cette annonce constitue un énième épisode de la défense du breton, une langue en danger que les gouvernements successifs veulent voir disparaitre. Le développement de la langue bretonne est une question bretonne. Comment s’étonner que cela ne marche pas alors que nous sommes tributaires des décisions prises dans les ministères ? Nous sommes à nous battre pour des petites victoires mais au final rien n’avance.
La Bretagne doit sortir de cette logique de défense de la langue et avoir plus d’ambition. C’est évidemment une question de moyens mais c’est aussi une question de volonté politique. Cela commence par un statut officiel pour la langue bretonne. C’est aussi obtenir progressivement que toutes les décisions relatives aux langues bretonnes et gallèses soit prises ici en Bretagne sans dépendre des décisions gouvernementales.
Le Parti Breton exprime sa solidarité aux associations représentants l’enseignement breton et appelle tous ses militants à se déplacer pour assurer physiquement notre soutien et notre détermination le samedi 13 mars à Quimper à 13 h 13 »
Du côté de l’UDB, même ton dans le communiqué publié sur son site Internet : « Jean-Michel Blanquer est un menteur. Il n’aime pas nos langues dites régionales. Depuis 4 ans il s’évertue à diminuer leur place dans l’Éducation nationale et à contrer autant qu’il le peut les avancées législatives. La convention État-Région sur la langue bretonne ne sera pas renouvelée avant la fin de la mandature régionale à cause de blocages à Paris. L’Union démocratique bretonne répond favorablement à l’appel des associations Diwan, Div Yezh Breizh, Kelennomp, Divaskell et Kevre Breizh de se réunir le samedi 13 mars à Quimper à 13 h 13. Nous appelons également tous nos militants et sympathisants, toutes les femmes et les hommes qui considèrent que nos langues ont un avenir à être présents dans la capitale de la Cornouaille.
À quelques jours du vote de la loi Paul Molac (le 8 avril) et à quelques semaines des régionales, il est tout à fait clair que les absents – partis politiques comme personnalités – auront des comptes à rendre sur ce sujet et ne pourront pas se prétendre défenseurs du breton et du gallo.
Il est temps que tous ces blocages cessent. Pour l’Union démocratique bretonne il n’y a qu’une seule solution viable à long terme : la co-officialité des langues minoritaires avec le français. Et le transfert total des compétences liées à ces langues aux régions qui ne devraient pas avoir à demander l’aval de Paris pour un sujet qui ne concerne que elles.
Bezomp niverus e Kemper ! Evit ma vevo hor yezhoù ! Sejons hardi a Qhimpé ! Pour qe veqhisseraent nos parlements ! »
A gauche, Douar ha Frankiz entend également mobiliser ses militants sur le sujet :
Galv a reomp an holl da vanifestiñ evit souten #Diwan hag ar Brezhoneg. Emgav d’ar sadorn 13/03 e Kemper da 1eur GM. Evit kaout muioc’h a arc’hant, evit ur gwir politikerezh yezh efedus evit hor yezhoù, stourmomp asambles evit ar #Brezhoneg hag evit Breizh dizalc’h.#BreizhDieub pic.twitter.com/Bjqgs5yWrU
— Douar ha Frankiz (@DouarHa) March 6, 2021
Cette mobilisation en faveur de l’enseignement des langues de Bretagne aura valeur de test pour les organisations bretonnantes : contrairement à celle de Brest, réussie malgré une mobilisation rapide, celle-ci a eu un temps de préparation supérieur. L’objectif est donc, clairement, une mobilisation supérieure, pour faire pression sur les pouvoirs publics dans un
Crédit photo : Flickr (https://www.flickr.com/photos/peskaour/2384879184)
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine