À titre d’expérimentation, Nantes Habitat a installé des « bunkers » – des structures métalliques devant deux halls touchés par le trafic de drogue, grillées sur les côtés et dont les deux portes s’ouvrent avec des passes, au 16 rue Edmond Bertreux (Dervallières) et au 4, rue Feyder (Breil-Malville). Néanmoins ces installations coûteuses – 150.000 € pièce n’amènent pas plus de sécurité aux habitants.
Si dans les deux cas les points de deal se sont momentanément déplacés (vers le 2 et le 6 rue Jacques Feyder, vers le 12 et le 10 au Building des Dervallières), les dealers les dégradent en débranchant les aimants des sas d’entrée et de sortie ou s’en arrangent. Au Breil, où pour arriver dans les appartements du 4, il faut désormais ouvrir cinq portes dont quatre avec un pass, la sécurisation n’empêche pas le deal de fonctionner à plein.
« Copier un pass, ça ne coûte pas très cher, et les dealers le font d’autant mieux qu’ils ont des nourrices dans les immeubles, qui y sont locataires… et donc ont les pass », relève un policier pour lequel la « pseudo-securisation, c’est de l’argent public foutu en l’air. De toute façon ils sont toute la journée dans le hall et dans les portes, pour eux, c’est ouvert. On voit bien que Nantes Habitat a mis des digicodes et des halls sur la quasi-totalité des HLM et ça ne change rien du tout au niveau du deal. Soit ils ont les pass, soit les portes sont ouvertes en permanence ».
Au 16, rue Edmond Bertreux, les dealers s’accommodent du hall « bunker ». Ils se perchent en effet dessus pour faire le guet, ce qui leur donne un meilleur point de vue que s’ils étaient au niveau du rez-de-chaussée, devant les portes. Les policiers sont vus de loin. Et les habitants de l’immeuble contemplent, au-dessus d’un des plus juteux lieux de trafic de drogue à Nantes, un jeune homme perché comme les guetteurs sur les voiliers de naguère, auquel il ne manque guère que des jumelles et une longue-vue.
Louis Moulin
Crédit photo : Breizh-info.com
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Une réponse à “Nantes. Les bunkers devant les halls d’immeuble ? Un perchoir à 150.000 € pour les dealers…”
déjà que le prix comporte un zéro de trop, certainement pour graisser des pattes, mais ces cages aux folles sont d’une inutilité totale.
à croire que la mairie a des petits copains à faire travailler avec l’argent du contribuable.
on devrait exiger le remboursement de ces âneries sur les fonds propres de la maire.