Chaos urbain, comment survivre ? Le numéro 30 de Survival est dans les kiosques depuis la fin du mois de janvier (nous avons un peu de retard pour vous le présenter). Retrouvez ci-dessous l’édito et le sommaire d’une revue qui, à chaque numéro, démontre qu’elle est elle aussi indispensable pour tout lecteur qui souhaite anticiper le monde de demain, de manière pratique, et préventive.
Edito Survival #30 : De l’importance de ne (parfois) pas avoir d’avis
Se construire un avis sur la multitude des sujets auxquels nous sommes exposés est une tâche complexe. Nous sommes continuellement amenés à devoir prendre parti pour ou contre. Couvre-feu, vaccination anti-Covid, immigration, grossesse pour autrui, port du voile, voiture électrique, nucléaire, éolien, etc., la liste est longue.
Exposés aux vérités émanant d’experts, de représentants, de porte-paroles, de pros, d’antis, de « sachants » (ceux qui croient savoir), de savants (ceux qui savent vraiment), de collègues, d’amis, de morpions de clavier et autres gourous youtoubiens, nos cerveaux prennent automatiquement des raccourcis. Ce sont les biais cognitifs, ils constituent un mécanisme de survie dans cette jungle de sollicitations neuronales. Personne n’échappe à ces processus mentaux, souvent inconscients, qui faussent notre perception de la réalité. Ils sont les meilleurs ennemis de notre objectivité.
La fabrication du consentement
Ces différents biais, théorisés notamment par les travaux du psychiatre américain Aaron Beck, sont bien entendu utilisés par toute propagande, la communication comme on l’appelle aujourd’hui. Que ce soit en politique, en économie, en religion, son but est le même : fabriquer puis obtenir le consentement du plus large auditoire possible. Les outils principaux de diffusion massive de matières à penser sont les médias. Protéiformes, envahissants, omniprésents dans nos vies, Edward Herman et Noam Chomsky, les auteurs de La fabrication du consentement écrivaient à leurs propos « Ils constituent un système qui sert à communiquer des messages et des symboles à la population » et « Ils œuvrent avant tout au bénéfice de dominants de tout poil. ». Les médias aiment nos biais cognitifs.
Non seulement ils les aiment, mais aussi ils les connaissent bien. Les opérateurs médiatiques savent par exemple qu’un de ces raccourcis cognitifs – le biais d’ancrage – est particulièrement puissant et qu’il consiste pour notre cerveau à s’accrocher fermement à son premier jugement. Il est très difficile pour lui de changer sa première appréciation autour d’un sujet et, a fortiori, si l’information qui l’a déclenché contenait des chiffres.
Une des raisons pour laquelle tout savant ou sachant, expert en herbe ou dans la place adore en asséner à tout-va. « S’il y a plein de chiffres, c’est forcément vrai », se dit notre cerveau. Sachez aussi que se superposera à ce biais initial tout un fatras d’arnaques cognitives : le biais de disponibilité ou la difficulté d’intégrer une information nouvelle, le biais d’attribution ou la propension à tirer des conclusions hâtives, le biais de confirmation ou la persévérance dans l’erreur,le biais de cadrage ou l’influence du vécu sur nos jugements ou nos perceptions, le biais de stabilité ou le danger d’écarter les hypothèses improbables et le biais d’autorité ou la crainte de contredire le chef ou l’expert.
Pris entre les salves médiatiques qui nous somment d’avoir un avis sur tout et nos pièges cognitifs, il serait donc souhaitable, voire salutaire, de ne justement pas avoir un avis sur tout, de choisir de ne pas tout commenter, de prendre du temps pour se positionner, de se souvenir qu’une opinion n’est pas une vérité, mais tout au plus, une proposition, une représentation partiale de la réalité. Parfois, se mettre en jachère de la pensée, ne pas avoir d’avis, déclarer sa méconnaissance d’un sujet, attendre et voir, prendre le temps de la maturation, être dans la retenue d’opinion sont des options salvatrices pour votre survie mentale et celle de votre entourage.
Joël Schuermans
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Au sommaire de survival #30
Notre dossier Chaos Urbain…Comment survivre ?
- Interview : Survivre en ville avec Denis Tribaudeau
- Survivre au siège de Sarajevo
- Garder un œil sur son voisinage
- Sécuriser son habitation
- Urban Serch & Rescue
- Déplacement en voiture
- Passage de checkpoint
- Improviser une infirmerie
- Cultiver son autonomie en ville
- Un potager de survie sur un balcon
- L’eau en milieu urbain
- Le bushcraft urbain
- Interview : Al Kavadlo et les callisténies
- 3 livres, 3 films pour un thème
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Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Chaos urbain, comment survivre ? Le numéro 30 de Survival est dans les kiosques”
meme la grosse schiappa parle de chaos c’est vous dire …