Comment, des ravages du tabac au déni du changement climatique, on instrumentalise la science pour démentir… la science. Une vertigineuse investigation dans les trous noirs de la recherche et de l’information.
Pourquoi a-t-il fallu des décennies pour admettre officiellement que le tabac était dangereux pour la santé ? Comment expliquer qu’une part importante de la population croie toujours que les activités humaines sont sans conséquence sur le changement climatique ? Les pesticides néonicotinoïdes sont-ils vraiment responsables de la surmortalité des abeilles ? Pourquoi la reconnaissance du bisphénol A comme perturbateur endocrinien n’a-t-elle motivé que de timides interdictions ? Au travers de ces « cas d’école » qui, des laboratoires aux réseaux sociaux, résultent tous de batailles planifiées à coups de millions de dollars et d’euros, cette enquête à cheval entre l’Europe et les États-Unis dévoile les contours d’une offensive méconnue, pourtant lancée dès les années 1950, quand la recherche révèle que le tabac constitue un facteur de cancer et d’accidents cardiovasculaires. Pour contrer une vérité dérangeante, car susceptible d’entraîner une réglementation accrue au prix de lourdes pertes financières, l’industrie imagine alors en secret une forme particulière de désinformation, qui se généralise aujourd’hui : susciter, en finançant, entre autres, abondamment des études scientifiques concurrentes, un épais nuage de doute qui alimente les controverses et égare les opinions publiques. Agnotologie Cette instrumentalisation de la science à des fins mensongères a généré une nouvelle discipline de la recherche : l’agnotologie, littéralement, science de la « production d’ignorance ».
Outre quelques-uns de ses représentants reconnus, dont l’historienne américaine des sciences Naomi Oreskes, cette investigation donne la parole à des acteurs de premier plan du combat entre « bonne » et « mauvaise » science, dont les passionnants « découvreurs » des méfaits du bisphénol A. Elle expose ainsi les mécanismes cachés qui contribuent à retarder, parfois de plusieurs décennies, des décisions vitales, comme le trucage des protocoles, voire la fabrication ad hoc de rats transgéniques pour garantir les résultats souhaités.
Elle explique enfin, au plus près de la recherche, pourquoi nos sociétés dites « de l’information » s’accommodent si bien de l’inertie collective qui, dans le doute, favorise le business as usual et la consommation sans frein.
https://www.youtube.com/watch?v=6IGVqsnxCE0
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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6 réponses à “La fabrique de l’ignorance. Reportage”
Vous feriez mieux de consacrer un article à « la fabrique du consentement »!!! ça sentirait moins le collabo…
Lisez donc le journal plutôt que de chercher le moindre prétexte pour éructer. http://www.breizh-info.com/2018/05/31/96852/propaganda-la-fabrique-du-consentement-video/
Oui, le changement climatique est une hérésie ! L’homme a bel et bien une influence sur la planète, mais surtout dans la pollution et la destruction !
Ahahah, Arte nous la fait à l’envers. Comme si la propagande climatique d’origine humaine n’était pas financée par des groupes industriels puissants. Quelle blague. Par contre, les scientifiques mobilisés contre cette arnaque et qui le font individuellement par idéologie, c’est pas bien. Mais y-a quand même consensus scientifique. Là où il est prouvé qu’on peut mentir de bonne foi. La terre change, le climat change. Tant mieux. Et c’est bien une idéologie de mort communiste qui voudrait que le monde ne soit pas monde.
Il y a une fable qui s’appelle « le loup et l’agnotologie » qui commence ainsi:
« La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure .
Une agnotologie se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure… »
Et à la fin le loup bouffe l’agnotologie.
Qu’on ne nous raconte pas d’histoires, c’est plié.
Le changement climatique qui prédit quelle température il y aura dans 100 ans ! Ben voyons ! Déjà le GIEC n’annonçait il pas qu’il n’y aurait plus de neige sur les montagnes et les plaines en 2020 ! D’autre part, la science ce n’est pas de la vision prédictive, il faut laisser cela aux prophètes de malheur. Depuis des années on a remplacé la science de l’observation par le calcul algorithmique, voyez déjà les prédictions farfelues des institutions de prévisions qui se sont complètement trompées sur l’épidémie de Covid. En outre il est impossible d’avoir un consensus scientifique pour une observation scientifique qui n’existe pas encore. Même pour les observations faites ici et maintenant, le consensus est impossible car il faut des débats, des controverses parfois violentes pour arriver au bout d’un certain nombre d’années à un semblant de consensus, et c’est comme cela que la science avance.
En outre pour qui croit le discours officiel que c’est la variation de carbone qui engendre la variation de température, et pour qui le souhaite je peux lui faire une simple démonstration pour lui prouver qu’au contraire c’est la variation de température qui engendre la variation de carbone.