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« La fachosphère » s’organise, « le bruit des bottes », la « bête immonde » tapie dans l’ombre prête à dévorer les enfants du prolétariat. La gauche politique a ceci de commode que ses réactions sont généralement prévisibles à défaut d’être risibles. Récemment, l’Humanité s’est inquiété que la mairie du Blanc-Mesnil ait commandé près de 4 000 ouvrages référencés par l’association Aristote et Alexandre dont la créatrice n’est autre que celle chez qui Eric Zemmour organiserait ses rencontres politiques : l’énarque Sarah Knafo. Pour les communistes, il était déjà insupportable de voir la ville du 93 passer à droite et surtout obtenir des résultats, il fallait en plus que les bibliothèques se parent d’ouvrages qui heurteraient leurs yeux de bigote américaine. Des ouvrages comme ceux d’Eric Zemmour par exemple. Insupportable pour l’Humanité. Insupportable pour ceux qui faisaient le deuil « du grand Staline ». Insupportable pour ceux qui tiennent le haut du pavé culturel depuis plus de 50 ans et qui voient aujourd’hui leur hégémonie menacée. « Il suffit pour la gauche de se voir contestée pour se sentir menacée » disait Mathieu Bock-Côté et cela se vérifie quotidiennement. A propos de bibliothèques, quid des librairies attaquées par les antifas ? Que ce soit la Nouvelle Librairie à Paris ou celle des Deux Cités à Nancy, la violence de l’ultragauche se déchaîne avec le bienveillant silence des médias prétendument ouverts et tolérants. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté clamait-on dans les comités de salut public.
Encore plus récemment, la figure des jeunes de la France Insoumise et directeur de cabinet du député Eric Coquerel, David Guiraud, s’en prenait à Gabrielle Cluzel parce que Boulevard Voltaire avait diffusé deux tribunes écrites par le militant Pierre Larti. Problème, ce dernier avait sur Radio Courtoisie tenu des propos limite sur la « remigration ». Il n’en fallait pas plus pour le jeune militant : le contre-feu est idéal en pleine tempête islamo-gauchiste. Haro sur les identitaires pour masquer les compromissions insoumises avec les islamistes. Feu sur l’ultra-turbo-hyper-mega droite (on ne sait plus comment il faut l’appeler) pour oublier l’entrée par effraction d’Eric Coquerel dans la basilique Saint-Denis avec un millier de migrants.
Ce même député Insoumis qui avait comparé le voile islamiste au voile de la mariée chrétien, ce même David Guiraud qui avait pris la défense des militantes du burqini ou qui se sont affichées à la manifestation contre l’islamophobie avec des islamistes.
La ficelle est trop grosse, donc ça passe. La gauche culturelle se voit reléguée au rang des antiquités par la droite certes mais aussi par cette génération d’enfants de la déconstruction devenus des hérauts de la « cancel culture ». La gauche politique voit toutes ses accointances avec l’islamisme mis à nu. Comme un condamné pris dans un nœud coulant, elle éructe, se débat, roule des yeux mais cela ne fait qu’accélérer son asphyxie politique. L’Histoire a ceci de commode qu’elle remet toujours les choses à leurs places, c’est sans doute pour cela que la gauche cherche sans arrêt à la réécrire. •
Etienne Defay