Les parents d’élèves de l’école Diwan du Faou sont sur le pied de guerre face à la menace d’une fermeture de poste par l’Éducation nationale au sein de l’établissement. Un combat de plus pour le réseau d’enseignement en breton.
Au Faou, des menaces sur l’école Diwan
Diwan, réseau associatif d’enseignement en langue bretonne, doit actuellement faire face à des jours difficiles. Nous expliquions voilà quelques jours la volonté de l’Éducation nationale de modifier le volume horaire d’enseignement du breton dans les établissements bilingues à partir de la rentrée 2021. Un volume revu à la baisse car octroyé aux établissements du secondaire non plus par classe mais par niveau.
Une manifestation contre ces réductions des heures de langue bretonne dispensées dans le réseau Diwan était d’ailleurs organisée à Brest samedi 20 février, réunissant près de 2 000 personnes.
En moins de 3 jours, #Diwan réunit plus de 2000 personnes dans les rues de #Brest contre la diminution des heures de breton dans les collèges ! Betek an trec’h @jmblanquer pic.twitter.com/Uj9gtjaspD
— Yann Servais ? ???????????????? (@Yann2229354456) February 20, 2021
À l’école Diwan du Faou, d’autres inquiétudes viennent aussi s’ajouter à l’agenda des enseignants et des parents d’élèves. Ainsi, en raison d’une baisse des effectifs (pour cause de Covid-19) de 58 à 51 enfants entre les rentrées 2019 et 2020, l’un des trois postes financés par l’Éducation nationale au sein de l’établissement est menacé. Le financement devrait alors être assuré par le réseau Diwan. Un changement qui risque de mettre en danger l’école du Faou.
Pour marquer son opposition auprès de l’Éducation nationale, le conseil d’administration de l’AEP (Association d’éducation populaire) a notamment demandé un rendez-vous avec l’inspecteur académique de Châteaulin.
En parallèle, l’école Diwan du Faou a entrepris une campagne de communication pour attirer de nouveaux parents afin de parvenir à une nouvelle hausse des effectifs lors de la rentrée 2021.
Les parents d’élèves du Faou écrivent au recteur d’Académie
Par ailleurs, les parents d’élèves de « Skol Diwan Ar Faou » ont adressé une missive en date du 19 février à l’inspecteur de l’Éducation Nationale de la circonscription de Chateaulin. Ils y dénoncent une menace de fermeture de poste qui ne leur semble « pas juste ».
Tout en expliquant les conséquences d’une telle suppression sur la petite structure : « La fermeture de ce poste nous conduirait à une situation de 2 classes pour 53 élèves. On parle donc de classes de 4 et 5 niveaux de 26 et 27 élèves. Au-delà de la difficulté d’enseignement dans de telles conditions, nos locaux ne permettent pas l’accueil de tant d’élèves dans une classe. »
Les parents d’élèves de l’école Diwan du Faou indiquent aussi aux services de l’Éducation nationale que la baisse d’effectifs enregistrée en 2020 n’est que « conjoncturelle » et causée en grande partie par le « contexte sanitaire » tandis que les effectifs de l’établissement « n’ont fait qu’augmenter » sur les cinq dernières années. Et anticipent donc le fait qu’une « réouverture soit inéluctable dès l’année prochaine ».
Mais les parents d’élèves ne manquent pas de souligner d’autre part que cette baisse momentanée d’effectifs pourrait aussi être liée « à l’absence de stabilité de l’équipe ces dernières années ». Ils ajoutent : « En effet, du fait des changements de nature de poste (et non de la volonté des enseignants), les enseignantes se sont succédé obligeant chacun (élèves, enseignantes en poste et parents) à s’adapter à de nouvelles personnes et de nouvelles manières de faire ».
En conclusion, le courrier considère « qu’en cette période trouble, nos enfants et nos enseignants ont besoin de stabilité afin de se projeter dans l’avenir et mettre en place des projets d’école à long-terme attirant les nouveaux parents. Or, ce poste n’aura été ouvert que deux ans. » Les parents du Faou interrogent enfin justement : « Quel recul peut avoir l’Éducation Nationale sur le bien-fondé ou non de l’ouverture de ce poste ? »
Notons en dernier lieu que la présidente de Diwan Stéphanie Stoll a également adressé le 10 février dernier une lettre au recteur d’Académie de Rennes. Elle y demande ainsi le rétablissement des 3 heures de breton par division pour les collèges et les lycées Diwan de l’académie. Tout comme l’application au lycée de Vannes d’une mesure « établissement de petite taille » afin que
les élèves puissent bénéficier de 5 enseignements de spécialité, indispensable à son attractivité et à son développement.
Le combat pour l’enseignement du breton en Bretagne ne connaît pas de répit…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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