Retrouvez désormais chaque jour sur Breizh-info l’éditorial du jour du quotidien Présent (pour vous abonner ou commander un numéro c’est ici)
A l’appel de Génération identitaire, environ 2 000 manifestants se sont retrouvés samedi sur la place Denfert-Rochereau à Paris, pour protester contre la procédure de dissolution de cette association, procédure engagée le 13 février par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cette décision scandaleuse ne repose que sur des fondements juridiques extrêmement faibles pour ne pas dire inexistants (lire l’entretien avec Thaïs d’Escufon dans Présent du 18 février). « Toute la question est de savoir si c’est le droit qui va être jugé. Si c’est le droit, nous allons gagner. C’est une certitude. Si la politique prend le pas sur le droit, nous allons très probablement perdre. C’est une évidence », nous explique Clément Martin, porte-parole de GI.
Anarcho-tyrannie et francophobie
Malgré l’absence remarquée de certaines personnalités politiques, d’autres, très applaudies, se sont exprimées à la tribune. « Vous êtes victimes de l’effondrement des libertés dans notre pays », souligne Florian Philippot qui énumère ces libertés fondamentales attaquées, voire confisquées, par le pouvoir : liberté d’expression, de travailler, de se déplacer, de vivre en France comme des Français, liberté politique, d’association, d’opinion… « Je n’ose imaginer que la justice valide cette dissolution. Si c’était le cas, nous aurions la démonstration par a + b que nous ne sommes plus en état de droit mais en tyrannie. »
Ce terme est repris par Jean-Yves Le Gallou qui qualifie le régime Macron d’anarcho-tyrannie : « Cela veut dire la faiblesse vis-à-vis de ceux qui s’en prennent à nos lois, à nos mœurs, et la répression, la tyrannie, contre ceux qui défendent notre identité. »
Ovationné, Jean Messiha qualifie les actions de GI d’« assistance à peuple en danger. […] Notre prétendue xénophobie, c’est leur francophobie. Du coup on veut vous dissoudre car vous êtes l’obstacle le plus visible à la dissolution de la France. » « Nous ne sommes pas favorables à la souveraineté européenne, ajoute Jean-Frédéric Poisson. Nous ne sommes pas favorables à la société multiculturelle. Nous ne croyons pas que plusieurs références culturelles puissent ensemble et au même niveau de pertinence fixer le cap de la vie commune dans un pays comme le nôtre. »
Alors, quelle solution devant cette invasion migratoire maintes fois dénoncée ? « Remigration », scandent les manifestants. Ce à quoi Jean Messiha ajoute : « Si le retour de la France telle que je l’aime et telle que je m’y suis assimilé voilà plus de quarante ans passe par ma propre remigration, alors que périsse mon propre destin et que vive la France. » Une vraie déclaration d’amour pour son pays d’adoption, que beaucoup de Français, de papier ou immigrationnistes, devraient méditer.
Les manifestants calmes et déterminés ponctuent les interventions de slogans tels que « on est chez nous », « tout le monde réclame des frontières » ou « Darmanin dans les cités ». Quelques dizaines d’antifas, interdits de manifester à Montparnasse, ont bien essayé de les provoquer, mais un service d’ordre nombreux et efficace ainsi que l’intervention très rapide des forces de l’ordre ont eu raison de leurs tentatives de perturbation.
Prochaine étape : mercredi en Conseil des ministres ; et si la dissolution y est prononcée, GI fera un recours devant le Conseil d’Etat. Mais quoi qu’il advienne de l’association, la défense de notre identité ne cessera pas car, comme le proclame une banderole, « on ne dissout pas une génération ». •
Jean Kroub