Loin des annonces tapageuses du printemps 2020 suite au décès de George Floyd, la ville étasunienne de Minneapolis n’a finalement pas démantelé sa police. Et a même décidé d’augmenter la dotation budgétaire de cette dernière face à une criminalité en hausse. Le retour du réel en somme !
Minneapolis : d’un démantèlement de la police annoncé…
C’était au printemps 2020. Aux États-Unis, la ville de Minneapolis se retrouvait sous les feux de l’actualité avec le décès de George Floyd le 25 mai, un Afro-américain de 46 ans dont l’arrestation qui tournera mal donnera lieu par la suite aux manifestations Black Lives Matter qui se dérouleront aux USA mais aussi dans de nombreuses villes européennes.
En France, la manifestation organisée le 2 juin 2020 par la famille d’Adama Traoré reprendra alors allègrement les thèmes de ce mouvement Black Lives Matter ayant débuté outre-Atlantique.
À Minneapolis, le conseil municipal annoncera durant ce même mois de juin son intention de « démanteler » sa police dans l’optique de « reconstruire un nouveau modèle de sécurité publique ». Une façon de complaire aux manifestants (qui comprenaient dans les rangs de nombreux militants de l’extrême gauche américaine), ceux-ci ayant multiplié les appels à « couper les fonds à la police » (« Defund the police ») lors des divers rassemblements.
Finalement, lors du vote du budget 2021 dans la nuit du 9 au 10 décembre dernier, le conseil municipal de Minneapolis ne démantèlera pas sa police et se contentera d’adopter un texte prévoyant de transférer 7,77 millions de dollars depuis l’enveloppe de 179 millions réservée aux forces de l’ordre, soit moins de 5%, vers des mesures visant à «prévenir la violence et développer le bien-être de la communauté », rapportera alors CNN.
…à un renfort des effectifs demandés par des citoyens
Le maire de la ville Jacob Frey avait même menacé de mettre son veto au budget proposé si les effectifs de la police étaient réduits. La réalité de l’insécurité locale ayant largement nuancé les déclarations d’intention des jours succédant le décès de George Floyd…
En effet, durant l’automne 2020, Le Figaro précisait que Minneapolis avait enregistré fin octobre une recrudescence de fusillades et d’homicides. La ville totalisait alors 65 morts en l’espace de 10 mois, contre 49 pour l’ensemble de 2019.
Dernière évolution en date, l’agence Associated Press a rapporté le 14 février dernier qu’à Minneapolis, « le conseil municipal a approuvé à l’unanimité le financement supplémentaire demandé par la police à hauteur de 6,4 millions de dollars. » Une décision qui correspond également à une attente populaire puisque « des habitants ont demandé à la ville d’embaucher davantage de policiers, en arguant de leur temps de réponse et de l’accroissement des crimes violents. »
Loin des utopies et de la démagogie des manifestants Black Lives Matter souhaitant le démantèlement des forces de l’ordre, le chef de la police de Minneapolis avait même réclamé davantage de moyens pour affronter la criminalité grandissante.
Crédit photo : Flickr (CC BY-NC-SA 2.0/Chad Davis) (photo d’illustration)
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