Trouver un poste ou un candidat à l’embauche sans qu’aucune publication d’offres d’emploi n’ait lieu : ce « marché invisible » a représenté environ 41 % des embauches réalisées en France en 2020. Quels sont les 10 métiers ayant le plus recruté par ce moyen ? Dans quelles régions ?
Un « marché invisible » pesant lourd en termes d’emplois
Est-il vraiment nécessaire d’attendre la parution d’une annonce d’offre d’emploi en bonne et due forme pour trouver un travail en France ? Non, si l’on en croit les résultats d’une étude publiée le 17 février par Randstad. Le principal enseignement de cette dernière étant que 41 % des embauches réalisées dans le pays se font via le marché invisible. Soit 2,9 millions de personnes recrutées sans publication d’offres d’emploi.
L’enquête en question a été réalisée à l’aide de SmartData, l’outil d’analyse de données du groupe Randstad, dans une optique bien précise pour ses commanditaires, l’idée étant de « sortir de la vision centrée sur le marché visible, pour avoir une vision plus globale du marché du travail », souligne Patrick Vanoli, responsable de Randstad SmartData.
Dans les faits, le recrutement par le marché invisible peut se faire par l’intermédiaire d’une recommandation via le bouche-à-oreille, une candidature spontanée mais aussi d’une cooptation voire d’une embauche en CDI après un CDD ou un contrat d’intérim.
Autre particularité de ce marché invisible, ce sont surtout les employés (68 % du total des embauches en 2020) et les ouvriers (51 %) qui sont recrutés par cette voie. En revanche, professions intermédiaires et cadres sont très peu concernés.
Le top 10 des métiers qui recrutent
Quant aux métiers qui bénéficient le plus de ce marché invisible de l’emploi, le top 10 est très différent de celui du marché visible. Ainsi, ce sont les agents administratifs qui occupent la tête des métiers les plus concernés par le marché invisible avec plus de 320 000 recrutements en 2020 réalisés à 89 % sans annonce préalable. Ils sont suivis par les employés de ménage (276 264 embauches) et les employés de libre-service (223 974 embauches), dont le recrutement par le biais du marché invisible a été respectivement de 84 % et 87 %.
Soulignons aussi que, parmi ce classement, seuls le chauffeur poids lourd (6e), l’aide-soignant (7e) et le vendeur (8e) se retrouvent également dans le top 10 des métiers les plus demandés par le biais des annonces d’emploi.
En termes de secteur d’activité, c’est dans le tourisme que l’on a le plus recours au marché invisible de l’emploi. On n’y constate que sept embauches sur 10 se feraient sans publication d’offres au préalable. Une tendance qui n’est pas réellement une surprise dans un secteur qui a massivement recours aux saisonniers.
À l’opposé, ce marché invisible est très peu présent dans l’industrie, où la pénurie de profils qualifiés oblige les entreprises à communiquer publiquement sur les postes qu’elles proposent.
Des disparités géographiques pour le marché invisible
Sur le plan géographique, de fortes différences sont à noter selon les régions. C’est dans les Hauts-de-France que le marché invisible de l’emploi est le plus fort. Une embauche sur deux (49 %) en 2020 n’a pas été consécutive à la publication d’une annonce dans la région. L’Île-de-France (49 %) et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (48 %) complètent le podium des régions où le marché invisible est le plus présent.
Au contraire, la région Auvergne-Rhône-Alpes est celle où le marché de l’emploi est le moins opaque. Seule une embauche sur quatre (24 %) y est réalisée sans publication d’offres. Les Pays de la Loire affichent également un marché de l’emploi plutôt visible puisque les trois quarts des embauches réalisées en 2020 (74 %) correspondent à une offre publiée. La région Bretagne monte sur la troisième marche des régions où le marché de l’emploi passe le plus par les petites annonces. Un tiers des recrutements de 2020 (33 %) sont passés par le marché invisible dans la région.
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