Après Cuba, un autre pays bolivarien d’Amérique annonce lui aussi un projet de vaccin. Il s’agit du Venezuela, où lors d’une intervention télévisée le président Nicolas Maduro a annoncé le 25 janvier la sortie d’un traitement pour avril prochain. Il s’appellera Carvativir.
Le Venezuela a aussi acquis le vaccin russe Spuitnik V – en cours de test avec 200 volontaires – et a annoncé qu’il achèterait le vaccin cubain Soberena 02 dès qu’il sera disponible. Le vaccin Carvativir devrait être distribué aussi dans les pays de l’alliance bolivarienne dont font partie la Bolivie – qui a annoncé sa volonté d’acquérir des millions de doses de vaccin russe – Cuba et le Nicaragua.
D’après les données disponibles, le Carvativir se présentera sous la forme d’une solution sous forme de gouttes. Il est constitué d’huile essentielle de thym – déjà utilisée notamment dans l’industrie pharmaceutique contre la fatigue musculaire – et de squalène, un adjuvant qui stimule le système immunitaire et qui est déjà utilisé dans certains vaccins contre la grippe, notamment le vaccin FLUAD de la firme Chiron.
« Nous avons utilisé ces gouttes miraculeuses de Jose Gregorios Hernandes pour des patients sous assistance respiratoire, et nous les avons guéri », a expliqué Nicolas Maduro, flacon à la main, un brin théâtral, dans sa conférence de presse télévisuelle. « Et nous avons aussi guéri avec elles des patients qui n’étaient pas intubés. Dix gouttes sous la langue, toutes les quatre heures, et le miracle a eu lieu ».
Néanmoins, s’il est produit au Venezuela, son efficacité ne semble être prouvée que par des études vénezueliennes que le gouvernement s’est refusé à publier ; elles ont aussi suscité le scepticisme de scientifiques au sein même des laboratoires vénézuéliens.
Plusieurs réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter et TikTok, ont censuré les vidéos où Nicolas Maduro présentait le traitement vénézuélien ; ce dernier l’a évidemment condamné et accusé les plateformes de vouloir, « par idéologie cacher les découvertes des scientifiques vénézuéliens ». L’OMS de son côté – qui ne s’est pas encore prononcée sur l’efficacité du traitement vénézuélien – appelle les pays à ne pas faire preuve de « nationalisme vaccinal » de façon à vacciner le plus de monde possible.
Louis Moulin
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