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Eric Zemmour décrit la macronie comme un système anarchique et dictatorial à la fois, deux concepts politiques théoriquement antinomiques, et en tout état de cause peu en rapport avec la feuille de route de 2017. Mais, pour ce qui concerne la gestion de la pandémie, le ministre Véran illustre parfaitement ce tropisme des marcheurs en direction de l’anarchie dans la dictature (ou l’inverse). Le ministre de la Santé nous ferait presque regretter Agnès Buzyn. Cette dernière, victime de son incompétence et de son manque de charisme, avait un côté pathétique qui pouvait la rendre sympathique. Le ministre Véran, lui, cultive sa morgue… pour des résultats aussi peu probants.
La pétition « Véran démission » du docteur Jean Lampert a recueilli près de 30 000 signatures en quelques jours, et il suffit de lire les milliers de commentaires déposés sur la Toile pour comprendre à quel point cet homme cristallise actuellement les mécontentements.
C’est le fiasco de la gestion des vaccins qui lui est d’abord reproché. Ces fameux vaccins nous ont été vendus comme la solution, la seule solution. Or force est de constater que non seulement la France est en retard par rapport à ses voisins européens, mais l’anarchie progresse. C’est Véran qui avait fixé les objectifs de vaccination, comme le rappelle la pétition, et pourtant nous ne les atteindrons pas. L’affaire prend une tournure inquiétante : des malades sont renvoyés chez eux avec un Doliprane en guise de médicament. Des traitements identifiés comme ayant des résultats positifs sont écartés. C’est le cas de l’ivermectine, traitement antiparasitaire, performant pour la prévention de la Covid-19, mais dont les essais cliniques ne sont pas terminés. Véran semble avoir tranché pour l’abstinence, même si pour l’heure les études identifient des résultats.
Grande-Bretagne : 15 millions de vaccinés, contre 3 millions pour la France
Du côté de la vaccination, les dérapages sont spectaculaires. D’abord, globalement, nous ne sommes qu’à trois millions de personnes vaccinées après un mois et demi de campagne, quand la Grande Bretagne en compte quinze millions. A ce rythme, il faudra donc près de trois ans à notre pays pour vacciner tout le monde.
Mais les choses se compliquent à nouveau : le vaccin AstraZeneca, homologué lundi par l’OMS, où sévit désormais une certaine… Agnès Buzyn, ne serait pas au point. Le programme de vaccination a été suspendu en Normandie et en Bretagne. En Moselle, département sinistré du fait de la crise sanitaire, le monsieur vaccin du gouvernement, Alain Fischer, a conseillé de ne pas vacciner les soignants, les informations recueillies étant trop imprécises. Des effets secondaires indésirables seraient à l’origine de ces décisions erratiques et anxiogènes.
Le recrutement de 7 500 infirmières et aides-soignantes est en cours, vient-il d’annoncer, en compensation. Mais, quand on décrypte la communication gouvernementale, on découvre que pour l’heure le gouvernement n’a fait que lancer un appel au recrutement, alors que tout processus de recrutement nécessite un minimum d’entretiens, de formalités, et, pour les professions de santé, un minimum de contrôle sur les compétences et les diplômes. Or la situation sanitaire est loin d’être stabilisée, et les besoins sont urgents. Cela fait beaucoup de ratés pour un seul homme. •
Francis Bergeron