Et si la Bretagne expérimentait la Sécurité sociale à l’Alsacienne ?

Et si on expérimentait la Sécurité sociale alsacienne en Bretagne ? C’est en tout cas ce que propose l’UDB, l’Union Démocratique Bretonne, dans une vidéo publiée fin janvier 2021, comme vous allez pouvoir le découvrir ci-dessous.

« Cette crise sanitaire nous impacte toutes et tous. Dans cette période difficile, il nous faut voir plus loin. L’UDB milite pour une régionalisation de la compétence santé, pour un service public régional géré par les Bretonnes et les Bretons. Nous proposons d’aller plus loin encore et de mettre en place le système de Sécurité sociale alsacienne en Bretagne. Pour quelles raisons ? » s’interroge l’UDB.

L’Alsace et la Moselle comptent de nombreux particularismes. Leur régime d’Assurance maladie fait partie de ces spécificités. Les départements du Haut-Rhin (68), du Bas-Rhin (67) et de la Moselle (57) bénéficient en effet d’un régime d’Assurance maladie spécifique depuis 1884. Il permet à ses adhérents de bénéficier de versements complémentaires, en plus des remboursements alloués par l’Assurance maladie aux salariés inscrits au régime général. Ils sont donc mieux pris en charge pour leurs dépenses de santé.

Il s’agit d’un régime solidaire : la cotisation est proportionnelle aux revenus, ne varie pas selon le nombre d’ayants droit du foyer et n’augmente pas avec l’âge. Son seul but est d’améliorer les prestations offertes par la Sécurité Sociale française. Pour toutes prestations ayant trait à la maternité, aux prestations familiales, aux accidents du travail ou au décès, les directives prévues par le régime général sont appliquées. Ce régime possède également un champ de compétences dans le domaine de l’assurance vieillesse et invalidité pour les personnes ayant exercé une activité salariée en Alsace-Moselle avant le 1er juillet 1946.

Le montant des remboursements du régime d’Alsace-Moselle est plus élevé que le régime général de l’Assurance maladie. Il prend en charge plus de dépenses, hormis les dépassements d’honoraires ou les dépenses dans le domaine dentaire et optique pour lesquels il est recommandé de prendre une mutuelle complémentaire. Notons que les montants des cotisations pour une assurance complémentaire sont donc plus faibles en Alsace-Moselle que partout ailleurs en France. Une mutuelle en Alsace sera moins chère que la même en Île-de-France, et ce pour les mêmes niveaux de garanties. En effet, le reste à charge du patient est beaucoup moins cher à couvrir, pour les compagnies d’assurance. Voilà une petite liste des remboursements les plus courants, afin de comparer la prise en charge du régime Alsace-Moselle (RAM) par rapport à celle du régime général (RG) :

  • L‘hospitalisation légère remboursée à 80 % par le RG et 100 % par le RAM
  • Les honoraires médicaux à 70 % par le RG et 90 % par le RAM
  • Le forfait journalier hospitalier non remboursé par le RG et pris en charge à 100 % par le RAM
  • Les actes de kinésithérapie, infirmiers, d’analyses, remboursés à 60 % par le RG et 90 % par le RAM
  • Les médicaments (anciennement vignettes blanches et bleues), respectivement remboursés à 65 et 35 % par le RG et 90 et 80 % par le RAM
  • L’hospitalisation lourde fait l’objet du même taux de remboursement (100 %) dans les deux régimes

Pour d’autres informations sur le régime, c’est ici

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Et si la Bretagne expérimentait la Sécurité sociale à l’Alsacienne ?”

  1. Raoul de Kerhaliguen dit :

    Je ne vois pas en quoi une couche supplémentaire de collectivisme pourrait résoudre le problème. Si les remboursements sont plus élevés, c’est que les prélèvements dans l’économie sont plus élevés. Les bretons peuvent espérer mieux : une sécurité sociale par capitalisation, et non par répartition. En gros, on mutualise le risque, mais on ne partage pas les fonds économisés en vue du risque. Aujourd’hui si vous fumez, c’est la société qui assume le risque pris. Dans un système de capitalisation, c’est vous qui assumez votre propre risque. C’est inégalitaire…mais c’est juste.

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