L’économie bretonne peut espérer un rebond en 2021 selon certaines prévisions de la banque de France. Si ces projections sont entourées de très nombreuses incertitudes, une chose est certaine : notre région a mieux résisté que les autres à la crise économique en 2020.
Une économie plus solide en Bretagne ?
Peut-on espérer un rebond de l’économie bretonne en 2021 ? C’est en tout cas ce que laisse penser une étude publiée le 9 février par la direction régionale de la banque de France. Le document, dressant un bilan de l’année 2020 et dessinant les perspectives de 2021, met notamment en avant le fait que la Bretagne administrative ait mieux résisté face à la crise que le reste de la France. Ainsi, si le PIB français a chuté de 8,3 % en 2020 (soit la plus forte récession depuis la seconde guerre mondiale), le chiffre d’affaires des entreprises bretonnes n’a baissé « que » de 4,2 %. À titre de comparaison, pour cette même année 2020, le chiffre d’affaires des entreprises normandes a diminué de 9 % quand celui des Pays de la Loire enregistrait une baisse de 8 %.
Quant à l’avenir, les acteurs économiques de la région ne baissent pas les bras, notamment dans l’industrie qui, selon les prévisions, devrait connaître une augmentation du chiffre d’affaires de 6,5 % en 2021 en raison d’un report de commandes n’ayant pu être honorées en 2020. Dans ce même secteur, 47 % des dirigeants d’entreprise envisagent d’investir, signe manifeste d’une certaine confiance. Par ailleurs, ce regain d’activité serait toutefois moindre dans les services marchands et la construction.
L’année 2021 marquée par les incertitudes
Cependant, il est aussi nécessaire de préciser que ces projections économiques réalisées par la Banque de France sont, comme le souligne le directeur régional Hervé Mattei, « entourées d’une incertitude particulièrement élevée car elles dépendent de l’évolution des conditions sanitaires ».
Aussi, le scénario à partir duquel la banque de France a établi ses prévisions repose sur l’hypothèse que la pandémie de Covid-19 ne s’aggraverait pas davantage au cours des prochains mois. La banque de France prévoit une croissance du PIB qui serait de 5 % en 2021 et 2022 puis de 2 % en 2023. Un scénario plus optimiste anticipe pour sa part une croissance du PIB de 7 % en 2021. À l’inverse, son pendant pessimiste table quant à lui sur une récession de 1 %.
Sur le plan de l’emploi, dans le scénario central, le taux de chômage s’accroitrait en 2021, à 10,7 % après 8,5 % en 2020, avant de refluer les années suivantes, à 9,5 % en 2022 et 8,9 % en 2023. L’inflation ne se redresserait que progressivement, avec une hausse de l’indice des prix à la consommation harmonisé de 0,5 % en 2021, comme en 2020, puis de 0,8 % en 2022 et de 1,0 % en 2023.
Économie bretonne : l’agroalimentaire, locomotive régionale
Une autre interrogation majeure concerne les dettes contractées par les entreprises bretonnes. Leur montant total atteint 4,7 milliards d’euros à la fin 2020 dans la région, pour près de 1 900 milliards d’euros au niveau national. Mais, compte tenu du contexte sanitaire, cet endettement s’est également alourdi des PGE (Prêts garantis par l’État) pour un montant de 4 milliards d’euros en Bretagne administrative. La somme atteint les 140 milliards d’euros à l’échelon hexagonal. Toutefois, ces prêts n’ont été utilisés qu’à 50 % voire 60 % par les entreprises les ayant contractés.
Au niveau des effectifs bretons, leur baisse globale n’a été que de 1,1 % au titre de l’année dernière, bien entendu en raison des mesures gouvernementales de chômage partiel mais aussi via les plans de charge qui ont fortement mobilisé les équipes au second semestre.
Enfin, l’étude de la banque de France souligne le rôle moteur de l’agroalimentaire dans l’industrie bretonne. Ainsi, bien que cette dernière ait enregistré une baisse de 4,9 % de son chiffre d’affaires en 2020, l’agroalimentaire connaissait dans le même temps une hausse de 2,8 % de ce même chiffre d’affaires. De quoi compenser les pertes des secteurs de l’automobile et de la construction navale.
Parmi les autres locomotives de l’économie bretonne, les services marchands, particulièrement l’informatique et le nettoyage industriel, ont vu leurs effectifs augmenter de 1,7 % en 2020.
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