Pologne. Malgré une politique nataliste, le déficit démographique s’accentue

Malgré une politique nataliste mise en place par les autorités en Pologne, le déficit démographique s’accentue. Ainsi, la natalité est repartie à la baisse en 2018, après deux années de hausse du nombre de naissances en 2016 et 2017. Pour 2019 et 2020, les chiffres viennent d’être publiés et indiquent également une baisse des naissances.

La Pologne a perdu, hors flux migratoires, environ 122 000 habitants en 2020 et en comptait officiellement 38,268 millions en fin d’année. La Pologne et la Hongrie font  pourtant partie des pays de l’UE qui consacrent la plus grosse part de leurs dépenses sociales en prestations familiales (elles occupent respectivement la troisième et la quatrième place, tandis que l’Allemagne arrive sixième).

Pologne : La natalité en berne malgré une politique nataliste

Du côté des naissances, après 402 000 en 2017, première année où le nombre de naissance dépassait la barre des 400 000 depuis 1998, les naissances sont ensuite redescendues à 388 000 en 2018, 375 000 en 2019 et 355 000 en 2020, soit moins qu’avant la mise en place du programme d’allocations familiales « 500+ ». Le programme 500+ prévoit une allocation de 500 zlotys (environ 115€) par mois et par enfant dès le premier enfant. Cette somme est à comparer au salaire mensuel brut (avant cotisations sociales obligatoires et impôt sur le revenu) d’environ 4.800 zlotys, ce qui donne un revenu net moyen après impôt sur le revenu de 3,400 zlotys (environ 790€). Le salaire mensuel minimum brut est quant à lui de 2.250 zlotys, ce qui correspond à un revenu net de 1.630 zlotys (380€) par mois.

Une autre mesure en faveur des familles avec enfants introduite en 2019 fût l’allocation de retraite « Mama 4+ » qui doit être versée aux femmes ayant eu au moins quatre enfants et qui ont dû arrêter de travailler (et donc de cotiser) pour élever leurs enfants. Cette allocation est égale à la pension de retraite minimum qui est de 1.060 zlotys (245€) par mois en 2019.

Le PiS a aussi laissé en place les avantages fiscaux pré-existants qui permettent aux familles (sous condition de revenus pour les familles avec un seul enfant, sans condition de revenus à partir de deux enfants) de réduire leur impôt sur le revenu de 92,67 zlotys (21€) par mois pour chacun des deux premiers enfants, de 166,67 zlotys (39€) par mois pour le troisième enfant, et de 225 zlotys (52€) pour le quatrième enfant et les suivants.

Pandémie et politique sanitaire en cause pour 2020 ?`

Olivier Bault, journaliste pour Visegrad Post, analyse la baisse de la natalité, notamment sur 2020, en évoquant notamment la pandémie, mais aussi la politique sanitaire qui pourraient expliquer ces chiffres.

« La mortalité polonaise a fait un bond en 2020 avec quelque 477 000 décès, soit environ 70 000 de plus qu’en 2019, et c’est un record absolu depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est au quatrième trimestre que la hausse de la mortalité a été la plus marquée, avec 60 % de décès en plus par rapport au quatrième trimestre 2019. Face à ces 477 000 décès, il y a eu 355 000 naissances vivantes. La croissance démographique est donc négative et atteint -0,3 % en 2020 contre -0,07 % en 2019 et -0,06% en 2018.

En ce qui concerne la mortalité, il serait erroné de mettre toute la hausse sur le dos du coronavirus SARS-CoV-2. Au 31 décembre, le nombre cumulé de décès attribués au coronavirus était en effet de 28 556. Depuis le début du siècle, il mourait en Pologne entre 360 000 et 410 000 personnes par an, avec, du fait du vieillissement de la population une tendance à la hausse, jusqu’en 2019, d’à peine 2 500 décès supplémentaires par an en moyenne. Après soustraction du nombre de morts attribués au coronavirus et de cette hausse moyenne, il reste près de 40 000 décès que l’on peut expliquer de deux manières : soit il s’agit de victimes de la Covid-19 non comptabilisées comme telles parce que  non testées. Soit, et cela concerne sans doute une majorité de ces décès supplémentaires, il s’agit de victimes de la politique des autorités qui a consisté à réduire au maximum les visites dans les établissements médicaux et à reporter les interventions « non urgentes ». Si c’est le cas, il est probable que la hausse brutale du nombre de décès observée en novembre, que d’aucuns attribuent justement au gel du système de santé au printemps, va se poursuivre en 2021 à cause de la difficulté d’accès aux soins qui se maintient aujourd’hui encore » indique-t-il.

La nouvelle baisse du nombre des naissances enregistrée en 2020 confirme que les allocations familiales ne peuvent seules suffire à inverser le déclin démographique en Pologne comme dans toute l’ancienne Europe de l’Est. Le nombre de femmes en âge de procréer diminue rapidement en Pologne et les politiques natalistes du PiS arrivent bien tardivement. Entre 2015 et 2019, le nombre de femmes en âge de procréer a baissé de plus de 250 000. Il était en 2019 de 8,9 millions de femmes, et selon les prévisions démographiques du GUS publiées en 2014, elles ne seront plus que 5,79 millions en 2050. Le problème, c’est qu’au lieu d’augmenter, le taux de fécondité baisse lui aussi. Après être passé de 1,289 à 1,453 enfants par femme entre 2015 et 2017, il est redescendu à 1,435 en 2018 et 1,419 en 2019.

Que faire dès lors ? Il va falloir trouver impérativement une réponse à cette question pour la Pologne et pour les pays qui connaissent un déclin démographique, sous peine de voir une certaine élite proposer des solutions de peuplement venus d’ailleurs…

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Une réponse à “Pologne. Malgré une politique nataliste, le déficit démographique s’accentue”

  1. RICHARD-NICOLAS François dit :

    J’habite une grande partie de l’année en Pologne. Bien peu de chômage et aucune envie de ressembler à l’Europe de l’Ouest qui laisse venir n’importe qui, sauf des personnes susceptibles de travailler. D’ailleurs, chez vous, le travail devient une denrée bien rare. Pas ici. Les séniors ne sont pas rejetés et encore moins les jeunes diplômés. Vivre dans un pays où la demande excède l’offre est un luxe inouï! Et pour les postes vacants, ukrainiens et même russes viennent combler les vides. Ils sont bien accueillis et apprennent vite la langue. D’après mes amis policiers, aucune criminalité leur est associée. Nous avons également des asiatiques, mais pas de musulmans. Que des vietnamiens, des philippins et même des hindous! Les pauvres ont vraiment du mal avec la langue et nous les plaignons un peu, tout en admirant leurs efforts. Le meilleur moyen de se priver d’islam? Aucune aide tout simplement. Si tu ne bosses pas, tu ne manges pas. C’est si simple!

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