Nantes. Deal au Chêne des Anglais : « Totalement inconscient d’envoyer des vigiles arrêter le deal »

Après l’incident – avec au moins deux coups de feu, ce qui en fait la 9e fusillade de l’année – qui a opposé des vigiles dépêchés par le bailleur social et une bande de délinquants au n°2, rue Samuel de Champlain au Chêne des Anglais vers 18 heures le 4 février, les réactions sont vives, notamment au sein des policiers nantais. Qui se demandent qui a bien pu envoyer des vigiles tenter de mettre fin au trafic de drogue dans l’un des plus juteux points de deal nantais.

Depuis Noël, les 5 vigiles tchétchènes qui gardent cet ancien point de deal de 17h à 4 h du matin sont assiégés par les délinquants presque tous les soirs, avec des tirs de mortier, voire d’armes à feu. La police a déjà du intervenir pour leur prêter main forte au moins à trois reprises. « C’est censé nous éviter d’y aller et nous permettre de nous consacrer à d’autres secteurs, mais en pratique on doit y aller régulièrement quand ça chauffe, donc le soir ou la nuit, quand on a moins d’effectifs et qu’il faut y aller en force, ça n’est pas du tout viable », critique un policier nantais.

« C’était couru qu’ils se fassent attaquer »

Pour ce policier nantais chevronné « C’était couru qu’ils se fassent attaquer », en l’occurrence par une trentaine de délinquants dont au moins un était armé et à tiré en l’air. « Les dealers n’allaient pas laisser passer ça, c’est un des plus gros points de deal et ça fait des années que ça dure, ils y ont des complices, des nourrices, c’est eux qui tiennent le quartier ».

« Ils finiront par partir, il n’y a plus aucun vigile qui voudra aller nulle part, les dealers seront tranquilles, objectif atteint », constate un de ses collègues, pour qui « c’est une chance qu’il n’y a pas eu de mort ou de blessé. Les gens qui ont décidé d’envoyer des vigiles là bas pendant qu’eux sont bien au chaud dans leur bureau devraient être en taule – on est dans la mise en danger de la vie d’autrui, à l’état chimiquement pur. C’est confondant de bêtise ! ».

Autour de cette partie du Chêne des Anglais, 7 fusillades ont eu lieu en cinq ans – quatre sur la route de la Chapelle sur Erdre, une le 4 mai dernier pour détruire deux caméras de la mairie à coups de fusil, une en janvier 2017 sur un homme qui prenait le tram à la station Chêne des Anglais – il a été blessé à la cuisse, une autre encore sur un groupe de jeunes gens le 10 avril 2017 vers 22h30, et donc ce règlement de comptes entre dealers et vigiles du 4 février dernier.

« Nous, quand on fait des opérations de fouille des halls, on vient avec les CRS, de la police municipale, plusieurs voitures de patrouille – bref des effectifs, le deal s’arrête quand on est là, et dès qu’on s’en va, ça reprend immédiatement », relève encore un policier en tenue. « Cinq vigiles dans un hall, ça va finir en eau de boudin, et en plus, c’est très notoirement insuffisant. Quitte à mettre des vigiles, il faudrait qu’ils mettent le paquet, et ça ne remplacera jamais des renforts de police et une justice qui punit vraiment les délinquants au lieu de les laisser filer. S’il y a quelque chose de légendaire à Nantes, c’est le laxisme judiciaire ».

Le quartier de Pascal Bolo, responsable de la sécurité dans la municipalité

Cela dit, le Chêne des Anglais n’est pas un quartier sensible comme les autres. C’est aussi celui de l’ex homme fort de la municipalité socialiste de Nantes, l’apparatchik socialiste Pascal Bolo. Désormais rétrogradé 7e adjoint, il est néanmoins responsable de la sécurité. Chargé des finances et de l’évaluation des politiques publiques à Nantes Métropole, conseiller départemental membre de la commission Finances, il est bien placé pour savoir que l’insécurité coûte « un pognon de dingue », pour paraphraser un président en exercice, surtout si on y met des moyens insuffisants… ou dangereux.

Louis Moulin

Photo d’illustration : DR
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2 réponses à “Nantes. Deal au Chêne des Anglais : « Totalement inconscient d’envoyer des vigiles arrêter le deal »”

  1. Richard dit :

    Nantes n’est plu une ville française, mais une ville étrangère de drogués irrécupérable. Il faudrait lui déclarer la guerre, mais nos élus dont la Mairesse ne le veulent pas. C’est à croire qu’elle est payée, ou menacée par les dealers.

    • Jack M dit :

      C’est la pays tout entier qui est aux aboies et tant qu’on aura ces dirigeants collabos, rien arrivera pour changer cela….

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