La grande majorité des unionistes pensent que l’Irlande du Nord fera encore partie du Royaume-Uni dans 30 ans, mais 97% des électeurs nationalistes et républicains prédisent que l’Union aura pris fin d’ici 2050 selon un sondage LucidTalk pour le Belfast Telegraph. Le sondage en ligne a été réalisé du 22 au 25 janvier auprès de 2 295 personnes, un échantillon qui a été pondéré pour refléter la population locale.
Les trois quarts des électeurs unionistes (72%) pensent que l’Irlande du Nord fera toujours partie du Royaume-Uni dans 30 ans, malgré les craintes exprimées par leurs responsables politiques concernant la nouvelle frontière de la mer d’Irlande qui menace l’Union (craintes qui se traduisent par des menaces récentes visant les ouvriers sur les ports de Larne et de Belfast).
Du côté des républicains irlandais, 97 % des électeurs du Sinn Fein et du SDLP prédisent que l’Union avec le Royaume-Uni aura pris fin d’ici 2050.
Alors que l’Irlande du Nord célèbre son centenaire en 2021 (tout comme la République d’Irlande du coup) un peu plus de la moitié des personnes sondées (54 %) pensent que non, l’Irlande du Nord ne fera plus partie du Royaume-Uni et un tiers qu’elle en fera toujours partie. Outre les électeurs unionistes et républicains, les électeurs des autres principaux partis, dont Les Verts, partagent l’opinion tendant à la dislocation du Royaume-Uni.
L’unionisme est confronté à l’un des plus grands défis de son histoire alors que l’impact de Brexit devient évident, le protocole autour de la question des frontières – un élément clé de l’accord conclu en décembre avec l’UE – ayant déclenché la colère de la population loyaliste. Pour éviter de perturber le commerce transfrontalier et le retour des points de contrôle le long de la frontière, l’UE et le Royaume-Uni ont convenu de déplacer les nouveaux processus réglementaires et douaniers vers la mer d’Irlande, ce qui a provoqué la colère des unionistes.
Le Premier ministre (unioniste) Arlene Foster a demandé au premier ministre Boris Johnson de remplacer le protocole, le qualifiant d' »inapplicable » tandis que le vice Premier ministre (républicain) Michelle O’Neill a déclaré que le protocole était « absolument nécessaire ».
Dans le sondage LucidTalk, les journalistes ont demandé aux sondés si ils pensaient que le protocole affaiblirait la position de l’Irlande du Nord au Royaume-Uni à long terme. Au total, 77% des personnes ont déclaré oui, 16% déclarant qu’il n’aurait aucun impact.
Deux tiers des électeurs du DUP (67%) pensent que l’accord controversé entre Londres et Bruxelles diminuerait l’Union entre Irlande du Nord et Royaume-Uni, et 91% des électeurs du Sinn Fein étaient de cet avis. Un cinquième des électeurs du DUP pensaient que le protocole n’aurait aucun impact sur l’Union, contre seulement 6 % des électeurs du Sinn Fein.
Alors que la situation s’était plutôt calmée en Irlande du Nord ces dernières années, le Brexit, les tensions liées aux frontières, le poids démographique déclinant des unionistes (Protestants) pourrait rapidement amener à une recrudescence d’un conflit qui reste comme une cicatrice pas encore refermée en Ulster.
YV
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2 réponses à “L’Irlande du Nord fera-t-elle encore partie du Royaume-Uni dans 30 ans ? La question divise”
Il faudrait constituer une république fédérale en donnant des pouvoirs importants aux quatre régions.
Une question bien plus urgente à poser: Macron sera-t-il encore au pouvoir l’année prochaine ?