Suite de notre reportage sur le gallo en Bretagne.
Au-delà de l’affichage public, l’initiative la plus spectaculaire pour le gallo ces dernières années aura été son arrivée dans les écoles primaires
Contrairement aux idées reçues, le gallo était déjà présent depuis quelques temps au sein du premier degré, en l’occurence les écoles du réseau catholique. Car le travail de l’association Dihun et de son animatrice pédagogique Anne-Marie Pelhate est largement considéré par les acteurs du milieu comme « fructueux et novateur ». Celle-ci aura, pendant des années, proposé des animations dans les écoles privées sous forme de projets, entretenant un suivi plus important avec une poignée d’écoles, dont celle de Josselin (56) et celle de Saint-Servant (56).
La formule pâtissait cependant de quelques désavantages : tout d’abord, ces cycles de sensibilisation étaient payants, ce qui dans le cadre des écoles rurales est une charge parfois difficilement supportable ; d’autre part elle ne permettait pas de former de nouveaux enseignants capables de faire cours dans la langue. « Avoir quelques notions familiales de gallo est une chose, pouvoir l’enseigner en est une autre » nous précise un enseignant ayant décidé de passer au gallo.
15mn de gallo par jour
L’impulsion a été donnée en fin d’année 2016 par l’association Cllâssiers (enseignants) qui a décidé, à partir d’une expérience individuelle dans une école de Questembert (56), de généraliser l’enseignement du gallo en Bretagne. Pour ce faire une méthode d’enseignement a été créée par cycle. Loin des écoles immersives ou des filières bilingues du breton, le gallo est à un stade de développement et de conscientisation sociale et scolaire embryonnaire. Les sociétaires de Cllâssiers ont donc décidé de commencer l’aventure par une méthode proposant une initiation à la langue à raison de 15mn par jour. « Il était illusoire de montrer plus d’ambition dans un premier temps » nous assure l’enseignant.
Une vingtaine d’écoles Admézë
Depuis 2016, les quelques écoles pionnières ont essaimé, avec l’aide active du Conseil Régional de Bretagne administrative, pour arriver à une vingtaine d’établissements à ce jour, situés essentiellement dans le secteur de Loudéac et le nord-est de l’Ille-et-Vilaine. L’Education Nationale, séduite par le projet, a par ailleurs, lancé un projet expérimental à l’école publique de Guer (56) basé sur la même méthode de « 15mn par jour ».
La crise sanitaire a considérablement perturbé la dynamique, les écoles ayant d’autres chats à fouetter, mais le succès et la croissance des écoles avec initiation gallo (rebaptisées école « Admézë » -désormais-) ne s’est pourtant jamais démenti. Il faut dire qu’il y avait une attente certaine à ce niveau. Des enseignants jugeant leur bretonnité et leur culture gallèse en miroir du développement des écoles en breton en Haute-Bretagne.
Complémentaires du breton
Le point éminément positif de cette dynamique gallèse est aussi que ces écoles n’entrent pas en concurrence avec les écoles bilingues en breton. L’expérience Cllâssiers est née dans une école Diwan, en l’occurence celle de Questembert et d’autres écoles immersives ou bilingues l’ont expérimenté une ou plusieurs années (Muzillac 56, Guipel 35) ou ont sollicité l’association pour avoir une séance de découverte et ce jusqu’en Basse-Bretagne (Bannaleg 29).
Au-delà de Cllâssiers le tissu associatif des Côtes d’Armor a aussi permis l’émergence d’animations théâtre, contes autour du gallo dans le Penthièvre et le Pays de Loudéac. En Loire-Atlantique, deux écoles ont eu l’occasion d’avoir des initiations gallo proposées par Cllâssiers.
Dans le second degré, la situation est plus confuse avec une baisse d’effectif et une stratégie différente de l’association des enseignants de gallo en charge du second degré depuis des décennies.
Chinchon
En lien étroit avec le monde de l’enfance, la littérature pour enfants en gallo connait également un développement sans précédent avec la publication trimestrielle de Chinchon, une revue pour les enfants, qui n’est autre que la version gallèse du « Rouzig » des éditions en breton KVB. Une nouvelle maison d’édition Qhu Bllanc (Hirondelle) vient également de permettre à une jeune auteur Kanna Bordier de publier ses quatre premiers albums pour enfants mettant en scène deux personnages Gouri (canard) et Ghernète (grenouille). Quant à la maison d’édition « Le Temps » de Pornic, elle a publié cette année une très remarquée traduction de la « Grenouille à la Grande Bouche », le best-seller de Francine Vidal.
Former les adultes à la langue
L’un des enjeux de cette arrivée dans les établissements primaires aura été la formation. De nombreux enseignants ayant besoin d’un suivi pour pouvoir apprendre ou réapprendre la langue. Des stages d’une semaine sont organisés chaque année sous l’égide de l’Institut du gallo (le prochain aura lieu à Pâques et est ouvert à tous, enseignants ou non) et des formations ou échanges d’expériences d’une journée ont régulièrement lieu à l’initiative de Cllâssiers.
La véritable nouveauté en matière de formation au gallo pour adultes est la publication prochaine d’une méthode d’apprentissage à destination des cours du soir et des apprenants individuels. Annoncée pour mars, elle devrait permettre d’ouvrir des cours du soir aux quatre coins de la Haute-Bretagne. Cette année, quelques pionniers ont lancé leurs sessions de cours à la Bouëxière, Rennes, Quessoy, Bazouges-la-Pérouse, … il est même annoncé des cours du soir à Paris pour l’année prochaine. Là encore, la crise sanitaire aura mis un coup d’arrêt à la dynamique même si certains cours continuent en distanciel.
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Le réveil du gallo en Bretagne. Un pied dans les écoles et lancement de cours aux adultes”
une énième tentative de francisation de la Bretagne…
Le Gallo en question :
Le gallo est du franco-patois (ou plutôt une créolisation artificielle du français par création d’idiotisme) qui pour la plupart des zones où il est soi disant employé, ne s’est acquit que récemment…, il a remplacé le breton dans sa partie West à cause du français ethnocide (il n’est qu’à voir le % de locuteurs, qui quasiment nul en 1960, moins de 3%, a augmenté de 6% de locuteurs par rapport au français; ces 20 dernières années). Le gallo, subventionné par la France (sic), est un pis aller de l’acculturation française dont il est le préambule, et il sera bien vite remplacé par le français, ou dans le futur, par l’arabe magrébin si nous n’y prenons pas garde…
Présentée longtemps à tors comme en zone gallo, Nantes était toujours une ville bilingue breton-gallo à la fin du XVème siècle ; le pays nantais possédait même son propre dialecte breton, lisez ce lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arnold_Von_Harff .
Tapez : Gallo (Wikipédia) et lisez…, on ne connait pas les frontière exactes du gallo pas plus que son historique…, on y met des cartes d’extension du gallo mais :
Cette carte est fausse…