D’après la justice, ce sont les riverains qui doivent vivre dans la peur et non les dealers. Du moins si on voit cette affaire qui concerne le quartier des Dervallières, à Nantes. Édifiant.
A.B, 41 ans, nourrice présumée du trafic de drogue dans la cage d’escalier du 12, rue Edmond Bertreux – lieu de plusieurs fusillades, dont une mortelle, dans la première moitié du mois de janvier – doit être relâché, selon nos informations, dans deux mois, alors qu’il en a trois à purger pour outrage.
L’inquiétude des riverains est d’autant plus nette que cet individu s’en serait aussi pris physiquement à plusieurs d’entre eux, qui dénonçaient les nuisances liés au deal – bruit, cage d’escalier souillée, règlements de comptes et ainsi de suite. Au moins une plainte a été déposée pour violences à son encontre – avant la fusillade mortelle qui a coûté la vie à Abdelghali Sidali, elle n’avait pas été traitée, pas plus que les multiples signalements pour nuisances à son encontre. Une autre personne de l’immeuble aurait été violemment poussée par cet individu, selon nos informations, et ne remarcherait toujours pas normalement.
Depuis son arrestation, le trafic de drogue dans la cage d’escalier du 12 a cessé, ainsi que les nuisances, au point que le bailleur a remplacé ce 26 janvier les vitres de la cage d’escalier qui portaient trace d’impacts de balle, deux fusillades au moins les avaient visées.
Quant à la police, elle est retournée au moins deux fois aux Dervallières, où le deal a colonisé les cages d’escalier du 16, 10 et 38 au Building. Le 28 janvier, en assistant un huissier pour des constatations, ses agents trouvent 141 faux billets de 50 euros un peu partout dans un appartement. La veille, ils sont intervenus avec les CRS dans le Building : deux dealers ont été interpellés et 22 cocottes d’héroïne ont été saisies.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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