Aujourd’hui débute le procès intenté par Tran To Nga contre plusieurs multinationales agrochimiques, dont Dow Chemical et Bayer-Monsanto.
Depuis 2014, avec le soutien de ses avocats (William Bourdon, Amélie Lefebvre, Bertrand Repolt) et de nombreuses associations, Tran To Nga victime pendant la guerre du Vietnam des épandages d’herbicides se bat pour que ces multinationales soit reconnues coupables des séquelles sur la santé des humains, des animaux et l’environnement liées à l’usage par l’armée américaine de défoliants toxiques dont le fameux « agent orange ».
A partir de 1961, l’armée américaine a déversé des millions de litres d’herbicides sur les forêts vietnamiennes et laotiennes pour empêcher les résistants vietnamiens de se cacher et les priver de nourriture. Plus de trois millions de personnes ont été exposées à « l’agent orange » au Vietnam, au Laos et au Cambodge, estiment les ONG qui défendent les victimes.
Tran To Nga est née en 1942 au Vietnam , encore colonie française . Dès son plus jeune âge elle s’est battue pour l’indépendance de son pays en étant agent de liaison. Adulte elle devient institutrice dans le maquis puis journaliste de guerre. C’est durant cette période qu’elle a été contaminée – parmi des millions d’autres victimes – par ces épandages massifs d’herbicides. Plus de 50 ans après avoir avoir subi les épandages, elle a toujours de la dioxine dans le sang.
Une guerre chimique contre les vivants et les générations futures
Selon le rapport Stellman publié en 2003, ces épandages massifs ont engendré l’exposition directe aux défoliants de 2 à 5 millions de Vietnamiens. Des millions d’autres ont été indirectement contaminés par la chaîne alimentaire et le lait maternel. De tous les défoliants détruisant la végétation, l’agent orange est le plus nocif à cause de la dioxine qu’il contient, un déchet de fabrication extrêmement toxique qui perdure longtemps dans l’organisme. Il est classé comme substance cancérigène par l’OMS. Des anciens combattants américains, australiens et coréens qui avaient combattu au Vietnam ont été indemnisés alors que les victimes vietnamiennes elles, ont été déboutées de leurs plaintes aux Etats-Unis, par la Cour Suprême en 2009.
Un écocide
Encore aujourd’hui, les effets de l’agent orange ont des conséquences dramatiques sur la population vietnamienne et l’environnement dans l’indifférence totale. Ces épandages ont détruit 20% des forêts du sud du Vietnam et pollué 400 000 hectares de terres agricoles. S’y ajoute, la destruction de plus d’un million d’hectares de forêt tropicale et la disparition d’une faune abondante.
Tran To Nga veut obtenir une condamnation des firmes qui pourrait faire jurisprudence pour toutes les victimes de l’Agent Orange-dioxine. Le Collectif Vietnam-Dioxine appelle par ailleurs à soutenir les victimes de l’agent orange-dioxine lors d’un rassemblement, samedi 30 janvier, Place du Trocadéro à Paris.
Crédit photo : wikipedia (cc)
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