Nous avions évoqué il y a quelques années les cas d’école que représentaient ces mobilisations d’une minorité pour obtenir l’annulation d’expulsion de migrants – face à des Préfectures qui finissent la plupart du temps par céder.
L’actualité du moment confirme que les procédés combinant mobilisation de militants pro migrants, relai dans la presse mainstream, puis mobilisation d’élus, permettent au final d’obtenir des victoires administratives et politiques exceptionnelles, et cela alors même qu’initialement, les individus concernés auraient dû être expulsés.
Amadou, Laye, Sekou…et tous les autres
« L’apprenti boulanger guinéen menacé d’expulsion a été régularisé » titre Sud Ouest en référence à cette affaire concernant Laye Fodé Traoré, Guinéen de 18 ans visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), et qui, suite à la grève de la faim de son employeur boulanger (qui indique dans une vidéo que ces jeunes représentent « l’avenir » du pays, ce qui en dit long sur son idéologie et qu’il ne trouverait aucun autochtone pour être apprenti boulanger, ce dont il est fortement permis de douter).
Le concernant, après une semaine de grève de la faim ultra médiatisée (des dizaines d’articles sur le sujet) de son employeur, il a donc été régularisé, ce qui montre une capitulation de la Préfecture et donc de l’Etat, dans cette affaire, au détriment de la souveraineté des citoyens de ce pays.
Mais ce n’est pas un cas isolé : « Un jeune Albanais menacé d’expulsion : le maire de Mayenne en appelle à la préfecture » titre France Bleu qui là aussi, se fait l’écho d’un élu qui réclame le maintien sur le territoire d’un individu dont l’Etat a pourtant jugé qu’il n’avait rien à y faire. A chaque fois le même procédé. Le migrant désigné serait « parfaitement intégré ». « Il y a aussi le coeur d’un père responsable et soucieux de l’avenir de chacun des enfants qui a goûté au bonheur de vivre en France, de vivre en Mayenne » indique le Maire, histoire de faire pleurer le lecteur du journal, tout en précisant si on ne l’avait pas déjà perçu que l’Albanais en question sera bien évidemment « un exemple d’intégration dans le respect de nos valeurs républicaines, au sein d’une famille stable, unie et aimante ».
Dans la foulée, rassemblements et manifestations de collectifs de soutien aux migrants sont prévus, pour faire obstacle à cette expulsion.
Toujours au mois de janvier, on peut lire sur le site actu.fr, « Rendez-nous Amadou » : menacé d’expulsion à Caen, un jeune Ivoirien est soutenu par ses collègues
Là encore, la pétition et la mobilisation sont lancées par Kevin Lejard co-gérant de l’entreprise d’électricité Langelec située à Courseulles sur Mer, c’est à dire son employeur en apprentissage (pas d’électricien non plus parmi les autochtones ? A croire que les jeunes Français sont décidément des bons à rien aux yeux de ces chefs d’entreprise).
Là encore, on peut lire dans le journal qu’Amadou est un « jeune homme adorable, investi, qui ne demande pas grand-chose : apprendre, travailler et continuer à vivre en France » selon son employeur.
Quelques jours plus tard, miracle, un titre de séjour est octroyé à Amadou.
Janvier toujours, France Bleu titre : « Creuse : menacée d’expulsion, une migrante congolaise envoie une vidéo à la préfète ». Et le journaliste de débuter la complainte : « Yolande a fui l’Afrique. Elle s’est échappée d’un réseau de prostitution, et aujourd’hui elle se bat pour rester en Creuse. Cette femme d’origine congolaise est visée par une obligation de quitter le territoire ». Avant d’évoquer une vidéo adressée à la Préfète. Les sous-titres utilisés par le journaliste sont révélateurs. « Un projet professionnel dans le maraîchage ». « Une famille de Creusois prête à tout prendre en charge », famille qui indique que « Yolande ne coûte donc rien à la société » tandis que le journaliste conclut sur « L’angoisse d’une expulsion ».
Expulsion qui aurait dû être appliquée dès le mois d’octobre, mais qui a sans cesse été retardée, pour aboutir là encore à une décision de maintien sur le territoire français prononcée le 14 janvier par le tribunal administratif.
La presse régionale complice de ces mobilisations ?
Des exemples comme ceux-ci, récents (janvier) il y en a d’autres. « La Flèche. Menacée d’expulsion, la famille azérie dans l’attente d’un recours » indique Ouest France le 15 janvier. Ou encore, L’Yonne du 16 janvier : « À Saint-Florentin, Etéri et sa famille menacées d’expulsion vers la Géorgie » avec là encore, mobilisation d’élus, de collectifs pro migrants, de locaux. « Nous attendons que le préfet prenne une décision et qu’il la justifie. En considérant l’humain. » indiquent les soutiens.
A Dijon, c’est un élève kosovar devant lui aussi être expulsé qui suscite la mobilisation de la presse, d’élus, de professeurs, et d’élèves, une presse qui propose même aux lecteurs de signer la pétition contre son expulsion.
Et début janvier, c’était à Argentan, qu’un patron de crêperie se mobilisait contre l’expulsion de Sekou, son apprenti lui aussi sous l’obligation d’une OQTF. « Quand il est arrivé, il parlait moyennement français mais il a progressé à une vitesse phénoménale » indique le patron qui poursuit ; Il est motivé, respectueux, assidu. Il n’a jamais manqué une seule journée, il n’est jamais arrivé en retard, il arrive toujours un quart d’heure – vingt minutes en avance avant chaque service, il n’est pas regardant sur ses horaires. Il est attachant, même dans son travail, tous les clients l’adorent. Après, c’est comme sa deuxième maison ici parce que même quand il a eu des problèmes extraprofessionnels, j’étais là pour l’aider » tandis que le journaliste tente lui aussi le coup de faire pleurer le lecteur en racontant le parcours jalonné d’embûches de l’Ivorien pour arriver en France.
Ces exemples se multipliant massivement à des échelons locaux, les citoyens français ne se rendent même plus compte que petit à petit, ils sont dépossédés de leur souveraineté (et de leur droit à choisir qui entre, qui sort, qui reste sur le territoire français) par des petites minorités, conjuguant journalistes militants de la presse régionale, élus (souvent de gauche), militants politiques, et enfin, sous forme de caution, des citoyens, des locaux.
Des citoyens qui ne voient ces mobilisations que sous le prisme d’un cas individuel, qui pourtant, multiplié par X correspond rapidement à une invasion migratoire, subie, progressive, et silencieuse.
YV
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Immigration et propagande. Quand presse régionale, élus et militants obtiennent l’annulation d’expulsions de migrants”
C’est toujours la même chose : individuellement, les gens sont charmants et attirent la sympathie. « C’est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes » disait autrefois un ministre de Sarkozy, à qui on a cherché des poux dans la tête pour cela. Mais un plus un plus un, ça finit par faire beaucoup et c’est alors que le « séparatisme » s’installe. On en a les preuves sous les yeux tous les jours. L’Etat devrait être le garant de l’intérêt collectif et avoir une vision de long terme, or il abdique régulièrement devant des intérêts privés et des sentiments immédiats.
Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté si elle n’est pas éclairée (A. Camus)
il y deux methodes pour traiter l’immigration ;soit ouvrir les frontières et la régularisation de facto en sus d’accorderla nationalité française à tous les anciens combattants militaires des anciennes colonies , ceux qui ont fait les guerres de France , à eux et à leurs enfants qui est un objectif louable et que l’Elysée ne fait pas l’exception depuis Mitterrand…et la deuxième méthode est d’expulsertous les immigrés chez-eux et ils sont de l’ordre de 4millions de marocains et autant d’algériens et d’égyptiens qui est une statistique qui me semble plus réaliste ; cette méthode protège les français et du terrorisme ,de garder leur culture , et de trouver plus facilement un travail car l’Etat aura moins de complications et s’occuperait de ces citoyens de souche …le choix est au peuple de refaire sa révolution de 1789 et donc une sixième république, tous les mouvements politiques sont pour de Marine Lepen aux frères Devilliers à Pecres à Macron,aux partis de gauche et du centre …c’est donc un vomonté politique de faire une politique du XXIe siècle basée sur la realpolitik …les deux méthodes sont louables il suffit de choisir