Comment vont évoluer les tarifs des assurances automobiles en 2021 ? La tendance est à la hausse à de très rares exceptions. L’occasion de faire un tour d’horizon sur la question, dans un contexte paradoxal…
Assurances automobiles : une hausse des tarifs en 2021 ?
Avec les confinements ayant marqué l’année 2020 en raison du Covid-19, nous serions tentés de penser que, avec une circulation de véhicules moindre sur les routes de France et donc une diminution des remboursements de la part des assureurs, les tarifs de l’assurance automobile pourraient être revus à la baisse en 2021. Mais les choses ne sont pas aussi simples…
Tandis que les incertitudes concernant l’économie sont plus que jamais présentes dans le pays, le magazine 60 Millions de consommateurs rapporte par exemple que ces tarifs de l’assurance automobile pourraient augmenter de 1,5 % à 2 % en moyenne en 2021, selon le cabinet d’actuaires Addactis.
Une tendance que soutient aussi Facts & Figures, prévoyant également une progression de 1,5 % à 2 % des cotisations moyennes payées par les assurés en 2021. À noter toutefois que d’autres sources comme Assurland.com sont plus nuancées, anticipant plutôt une stabilité des prix, voire une légère diminution.
Quant à la hausse, elle apparaît paradoxale quand on analyse le nombre d’accidents entre janvier et octobre 2020 : en baisse drastique de 17,7 % par rapport à la même période en 2019. Une évolution s’expliquant largement par les nombreuses restrictions de circulations mises en place dans l’Hexagone l’année dernière et le développement du télétravail.
D’autre part, le cabinet Addactis souligne que le vol de véhicules serait également en diminution en 2020, confortant donc l’idée que les assureurs ont beaucoup moins mis la main à la poche ces derniers mois. Des économies chiffrées à près de 2,2 milliards d’euros pour le secteur de l’assurance automobile.
Quelques exceptions chez les assureurs et un certain « enfumage »
Une situation qui a de quoi froisser les assurés, d’autant plus que Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l’assurance, s’était fendue d’une lettre ouverte à l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir au printemps 2020. Un texte dans lequel elle annonçait que, « si les primes perçues ont été supérieures aux sinistres payés, cela se répercutera sur les tarifs de l’année 2021 », déclarant par ailleurs avoir, à l’époque, « constaté une baisse d’environ 75 % du nombre d’accidents lors de cette période de confinement, et ce sur une période de 2 mois. »
Des engagements que, dans leurs grande majorité, les assureurs français n’ont pas respecté par la suite puisque seuls deux acteurs, à savoir la Maif et la Matmut, ont annoncé un gel de leurs tarifs pour 2021. Au rayon des bons gestes, La Macif a de son côté décidé de ne pas résilier les contrats de ses assurés en difficulté de paiement s’ils sont au chômage.
Mais, outre ces rares cas et face à la hausse globale redoutée des tarifs d’assurance, UFC-Que Choisir a même osé dénoncer «l’enfumage des assureurs » en exigeant des assureurs et de leur fédération le respect de la parole donnée avec une stricte modération tarifaire des cotisations 2021. L’association, à défaut d’action de la part des assureurs, demande alors aux pouvoirs publics d’imposer cette modération mais aussi de « mettre au pas le système pervers du ‘malus de fidélité’ ».
Enfin, elle rappelle aux consommateurs la mise à disposition d’un courrier-type pour qu’ils continuent de réclamer une diminution du montant de leur cotisation et, plus largement, les invite à faire jouer la concurrence.
Crédit photo : pexels ( https://www.pexels.com/photo/car-coupe-mercedes-benz-93630/)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine