Reçus à l’Elysée par le Président de la République le 6 décembre dernier, les représentants de la filière française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant la situation actuelle. En effet, le printemps représente la plus importante part du chiffre d’affaires des activités du secteur et cette saison essentielle se prépare dès à présent.
Les quelque 3300 entreprises de la production française de végétaux doivent engager massivement dans les jours à venir un demi-milliard d’euros pour permettre la mise en culture des végétaux sans avoir à ce jour aucune visibilité quant à la reprise. Déjà fortement impacté par le confinement du printemps dernier, l’ensemble de la profession horticole a besoin de garanties sur la pleine capacité des circuits de commercialisation au printemps 2021.
Les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage demandent à ce sujet le classement immédiat du végétal comme produit de première nécessité au risque de voir sacrifiée cette filière française d’excellence.
« Le spectre du printemps 2020 plane sur nos exploitations »
Mettre en culture maintenant, pour ne pas rater une deuxième fois consécutive la saison cruciale, c’est faire le choix d’investir tout de suite un demi-milliard d’euros pour la seule filière horticole, dans les plants, les intrants, le recrutement de contrats saisonniers et le matériel à acheter ou à rénover. Ce choix ne tolère ni l’incertitude, ni la précarité de la situation actuelle quant à la pleine liberté d’ouverture de l’ensemble des circuits de commercialisation au printemps 2021. Car les fleurs, les plantes, les arbres sont vivants, périssables, non transformables, non stockables et sans autre alternative commerciale. Ce sont les végétaux dont les Français pourront disposer au printemps et qui maintiendront la production française nécessaire également à la végétalisation des paysages urbains et du cadre de vie de tous. Sachant que l’ensemble des circuits de commercialisation disposent de protocoles sanitaires garants de la sécurité des clients et des salariés, même en cas de situation sanitaire dégradée.
La filière française du végétal repose sur la vitalité de ses 3 maillons essentiels et interdépendants : la production, le commerce et le paysage. Empêcher l’un d’entre eux de fonctionner pleinement, c’est en condamner l’ensemble. C’est ce qui s’est notamment passé au printemps 2020 avec des répercussions immédiates et quantifiables pour cette seule période résultant de la limitation drastique des circuits de commercialisation durant plusieurs mois : destruction de 3600 emplois, cessation d’activité de 3000 entreprises du secteur, pronostic vital engagé pour d’autres, mise en décharge de 100 millions de tiges, et une perte estimée à 60 millions d’euros pour la destruction des végétaux invendus.
D’un point de vue régional, la filière végétale, très dynamique en Bretagne, se trouve face à cette tension devenue aujourd’hui une réalité pour tous les maillons interdépendants de la filière bretonne qui représente : `
Photo d’illustration : DR
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