C’est la troisième fusillade au même endroit – devant le Building, la haute barre qui domine les Dervallières – et la quatrième en une semaine, depuis le 4 janvier dernier. Ce 11 janvier vers 20h30 les armes ont encore parlé, faisant cette fois deux blessés, un jeune homme de 15 ans touché à la carotide, et un homme de 26 ans atteint par des chevrotines à la jambe.
Selon des témoins, les tireurs étaient situés dans deux voitures, un coupé blanc et une voiture grise, garées sur le parking juste en face du deal qui bat son plein dans la cage d’escalier du 12, tous les après-midi et le soir jusqu’à 3 ou 4 heures du matin, depuis près d’un mois. Les dealers – venus de Bellevue – s’en prennent aussi aux riverains, font du bruit, jettent leur casse-croûte dans le hall et se livrent à diverses déprédations. Après la fusillade – cinq tirs ont été entendus, les tireurs se sont enfuis ; l’une des voiture aurait été conduite, selon plusieurs témoignages, par un homme de type africain.
Cette fusillade est la troisième au même endroit – le 7 janvier dernier 12 à 13 coups de feu ont été tirés sur la porte d’entrée du 12, à hauteur d’homme, peu après 21h30. Cinq minutes plus tard, les tireurs qui étaient dans une voiture ont tiré à nouveau sur un homme qui s’enfuyait, rue Louis le Nain, tout près.
Avec la fusillade en marge d’une altercation entre six personnes qui a blessé un arménien aux jambes, le 4 janvier dernier entre Beaulieu et la raffinerie Beghin Say, c’est maintenant la quatrième fusillade en 7 jours – un rythme inégalé depuis 2019, l’année aux 69 fusillades à Nantes, où il arrivait qu’il y ait deux, voire trois épisodes par semaine.
Bataille entre anciens et nouveaux dealers autour de la cage d’escalier du 12 ?
Selon nos informations, ces fusillades résulteraient d’un règlement de compte entre les anciens « tenanciers » du point de deal du 12 et ceux qui ont repris les lieux. « La nature a horreur du vide : dès qu’un réseau tombe, qu’on arrête les protagonistes et qu’on les met à l’ombre, d’autres prennent leur place ; se battre contre le deal, ça donne l’impression, pour nous comme pour les riverains qui subissent, de vider l’Atlantique à la petite cuillère », résume un policier nantais.
« Et comme à la tête, ce sont des jeunes qui n’ont plus aucun tabou – ça se voit, ils tirent en début de soirée, alors qu’il peut y avoir des jeunes, des riverains dans le hall, même plus en pleine nuit quand il n’y a que des dealers et des consommateurs aux abords – ils défouraillent au moindre prétexte. On a de la chance qu’il n’y ait pas encore eu de mort ».
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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