Ces derniers jours, la question de la mainmise des GAFA sur les principaux outils de communication (Facebook, Twitter, etc.) est au cœur de l’actualité, notamment à travers la suppression des comptes de Donald Trump. Dans le même temps, les nouvelles conditions d’utilisation de la messagerie WhatsApp interrogent au sujet de la protection des données de ses 2 milliards d’utilisateurs.
WhatsApp, propriété de Facebook…
C’est donc dans ce contexte que de nombreux utilisateurs de l’application de messagerie WhatsApp ont reçu depuis plusieurs jours une invitation à accepter les nouvelles conditions d’utilisation du service et la politique de confidentialité mises à jour le 4 janvier dernier. Ces dernières devant entrer en vigueur le 8 février 2021. Il serait notamment question désormais pour ces utilisateurs de partager leurs données avec Facebook, qui n’est autre que le propriétaire de WhatsApp. Une perspective qui a de quoi laisser dubitatif… Mais, en cas de refus, l’utilisation de la messagerie deviendrait alors impossible.
Du côté de WhatsApp, les principaux changements sont résumés en deux points : la manière dont le service traite les données, et la manière dont les entreprises peuvent utiliser les services hébergés par Facebook pour stocker et gérer leurs discussions WhatsApp.
Quelles données collectées face à le RGPD ?
Dans les faits, cette acceptation du partage des données par l’utilisateur de WhatsApp conduira à communiquer à la maison mère Facebook son numéro de téléphone, son nom, sa photo de profil, son statut, ses contacts, ses données de transactions ou encore son adresse IP et son opérateur. Cette transmission des informations, présente depuis 2016 dans les conditions d’utilisation, était jusqu’à présent optionnelle : « Vous pouvez choisir de ne pas partager vos informations de compte WhatsApp avec Facebook pour améliorer vos expériences avec les produits et publicités Facebook. », pouvait-on lire dans l’ancienne politique de confidentialité de l’application de messagerie.
Cette nouvelle politique entre-t-elle en conflit avec le RGPD (Règlement général sur la protection des données) protégeant les consommateurs européens ? Le « libre consentement » de ces derniers, lesquels doivent être informés avec clarté et donner leur accord sans subir de pression, est ici mis à mal. L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a ainsi posé la question à la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) : « Si le consentement est présenté comme une partie non négociable des conditions générales, l’on considère qu’il n’a pas été donné librement. », répond-elle. Et d’ajouter que l’utilisateur de WhatsApp doit avoir la possibilité de refuser ou de retirer son accord « sans subir de préjudice ». Ce qui se matérialise dans le cas présent par l’impossibilité d’avoir accès à la messagerie.
WhatsApp se défend sans convaincre
Face à ce RGPD, WhatsApp indique vouloir assouplir ses nouvelles conditions d’utilisation pour les utilisateurs de l’Union européenne, comme l’a déclaré sur Twitter Niamh Sweeney, la responsable vie privée de WhatsApp : « Il a été rapporté incorrectement que les dernières Conditions d’utilisation et politique en matière de vie privée obligent les utilisateurs de la région Europe à accepter le partage de données avec Facebook à des fins publicitaires si ces derniers veulent continuer à utiliser le service. C’est faux. »
2/5 It has been incorrectly reported that WhatsApp’s latest Terms of Service and Privacy Policy update requires users in the European Region to agree to the sharing of data with Facebook for ads purposes in order to continue using the service. This is false.
— Niamh Sweeney (@NiamhSweeneyNYC) January 7, 2021
Pas de quoi rassurer un grand nombre d’utilisateurs de WhatsApp ayant donné leur consentement un peu trop vite sans avoir pris suffisamment connaissance des nouvelles conditions d’utilisation de l’application. En parallèle, la Cnil rappelle que le dossier du rachat de WhatsApp par Facebook pour un montant de 22 milliards de dollars en 2014 est en cours d’examen au niveau européen et qu’il devrait trouver une issue en 2021. Un dossier dans lequel étaient notamment en cause les conditions de transfert des données entre les deux entités.
Rappelons en dernier lieu que l’application Instagram est aussi une propriété de Facebook. À bon entendeur…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Récupération des données par Facebook : WhatsApp se défend sans convaincre ses utilisateurs”
Article intéressant, mais il manque la conclusion : Que faire ?
Mes amis et ma famille ont chargé SIGNAL.