« L’immigration n’enrichit que les patrons ».
Voici un slogan politique qui se confirme aussi en Bretagne, dans le Finistère, où des exploitants agricoles sont soupçonnés d’avoir employé des immigrés clandestins, notamment pour le ramassage de volailles, un métier dur, et mal payé, qui pousse ces exploitants à faire travailler clandestinement plutôt qu’à augmenter la salaire pour pouvoir embaucher des autochtones.
La police aux frontières de Rennes ainsi que le parquet de Quimper se sont saisis d’une enquête concernant des exploitations à Saint-Sauveur, Guiclan ou encore Châteaulin comme le rapporte Ouest-France, suite à des remontées faites par la CGG de Morlaix notamment.
Au total, dix-sept salariés pour l’exploitation de Saint-Sauveur, originaires de Côte d’Ivoire ou encore de l’île Maurice travaillaient dans le ramassage de volailles sans en avoir l’autorisation, et sans être en règle en France, avant que l’exploitation ne soit mise en liquidation judiciaire, le 15 décembre 2020.
Parmi les 17 clandestins onze ont obtenu un titre de séjour provisoire d’un an dans la foulée tandis que l’enquête pourrait aboutir à des poursuites pénales, notamment en raison des conditions de travail, mauvaises, le droit des salariés étant bafoué comme souvent dans ces affaires.
La CGT a également alerté sur des situations similaires, à Guiclan, où cela concernerait 28 immigrés clandestins, et à Châteaulin, où cela concernerait 32 personnes.
Parmi nos lecteurs, certains nous ont déjà fréquemment contacté au sujet de travailleurs immigrés qui travailleraient également dans de nombreuses exploitations maraichères du Léon. Sans que les autorités ne se soient encore penchées sur la question.
A l’argument patronal qui est de dire que ces immigrés « font le travail que les Bretons ne veulent pas faire », un syndicaliste de la CGT, pas vraiment sur la ligne immigrationniste de son syndicat, nous confie : « C’est surtout que ces boulots sont mal payés, difficiles, ingrats. Il suffirait d’augmenter les salaires pour ces secteurs, et de permettre des départs anticipés avec de bonnes retraites eu égard de la pénibilité, et les offres d’emploi seraient pourvues. L’argument des patrons n’est pas valable, eux ils raffolent de cette main d’oeuvre malléable, qui ne se plaint jamais, qui accepte toutes les pressions possible, et qui travaille pour moins d’argent »
A voir si ces enquêtes permettent, à terme, de démanteler les réseaux de travail et d’immigration clandestine dont certains exploitants agricoles semblent friandes sur plusieurs territoires de Bretagne…
Illustrations : DR
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