Méridien Zéro a 10 ans ! Lancée au printemps 2010, la radio corsaire a depuis lors diffusé plus de 700 émissions, traitant de l’actualité mais aussi d’une quantité astronomique de sujets politiques et culturels, de l’héritage de Julius Evola à la stratégie de George Soros, de la culture du vin au scoutisme… Nombreuses furent les personnalités à intervenir au micro de « MZ », citons notamment le regretté Guillaume Faye, mais aussi Bruno Gollnisch, Varg Vikernes ou encore Michel Drac et Piero San Giorgio.
Radio Méridien Zéro est indépendante, ses chroniqueurs et techniciens sont bénévoles et, en cette fin d’année, demande un coup de pouce financier pour continuer l’aventure via une campagne de dons.
Le capitaine du navire, que les auditeurs connaissent sous le nom de « Lieutenant Sturm », a répondu à nos questions.
Breizh-info.com : En cette fin d’année 2020, pouvez-vous nous dire où en est Méridien Zéro et comment se porte la radio ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Hé bien le navire vogue toujours vaillamment sur les flots tumultueux de la réinformation de combat. Des émissions et des rubriques nouvelles sont arrivées, les marins bénévoles sont à poste. La vieille garde maintient le cap tandis que la jeune fait brillamment ses preuves, tout cela dans une chaleureuse ambiance de travail. Nous poursuivons notre route, conscients des périls mais prêts à assurer notre mission comme nous avons pu le démontrer et le démontrons encore pendant ces confinements qui virtualisent nos émissions mais n’en stoppent pas le rythme.
Breizh-info.com : Avant d’évoquer l’avenir, quel bilan tirez-vous des dix premières années d’existence de Méridien Zéro ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Dix ans ! C’est à la fois peu et déjà un monde. Si je dois tirer un bilan – bien que je n’aime pas le mot car il sonne comme une fin – je dirais que nous avons respecté les fondamentaux que nous avions posé fin 2009. Nous souhaitions à l’époque fonder un foyer de ralliement radiophonique au-delà des chapelles, un centre de formation libre permettant de créer des synergies. Nous voulions aussi faire découvrir au plus grand nombre tout ceux que nous considérions et considérons toujours comme des éclaireurs, des passeurs, des créateurs. Nous voulions enfin nous affranchir des pesanteurs, des lourdeurs incapacitantes d’une mouvance qui avait plus tendance à l’introspection qu’ à l’exploration. Nous voulions témoigner d’un élan fondateur. Je crois modestement que nous y avons plutôt réussi même s’il n’est pas toujours facile de trouver le renouveau.
Breizh-info.com : On se souvient bien sûr de l’incendie ayant ravagé votre studio il y a quelques années, pouvez-vous revenir rapidement sur cet épisode, ses origines et ses conséquences ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Cet incendie avait en fait ravagé la totalité de notre local qui à l’époque abritait outre Méridien Zéro, les bureaux de la direction du M.A.S ainsi que les locaux de la section parisienne du mouvement. S’il ne subsiste aucun doute, au terme de l’enquête des sapeurs-pompiers et de la compagnie d’assurance, sur l’origine criminelle de cet incendie ; nous n’en avons jamais découvert les auteurs. Adversaires « d’en face » ? Jaloux « de chez nous » ? Cela restera une énigme. Nous avons bien quelques suspicions mais cela s’arrête là. Comme d’ailleurs aurait pu s’arrêter l’aventure de Méridien Zéro à cette époque aux vues des dégâts. Mais c’était sans compter sur notre opiniâtre volonté. Si l’on veut être libres il faut savoir en payer le prix et rendre coup pour coup. Notre riposte a été de ne pas interrompre nos émissions, de continuer, grâce à une formidable chaîne de camaraderie, à proposer nos programmes. C’est là que nous avons pu mesurer l’importance de notre entreprise. Spontanément, un nombre incroyable d’individus et d’organisations de la mouvance nous ont proposé aide et asile. Je veux ici les remercier tous, petits et grands, connus et anonymes. Ce sont eux qui nous ont donné la force de tout redémarrer.
Breizh-info.com : Méridien Zéro était à l’origine un programme de Radio Bandiera Nera, pourquoi avez vous choisi l’indépendance et est-ce que cela a porté ses fruits ? Gardez-vous des liens avec vos camarades italiens ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Effectivement, l’idée de créer Méridien zéro est née fin 2009 de la rencontre d’une volonté et d’une opportunité. La volonté, c’était celle des membres fondateurs du MAS (Mouvement d’Action Sociale) de s’emparer des vecteurs médiatiques que la modernité nous offre pour présenter nos analyses, nos principes et proposer nos alternatives. Nous connaissions Radio Bandiera Nera (La radio de Casapound) et nous avions dans l’idée de créer un équivalent francophone. RBN faisait alors figure de modèle pour nous. Mais, partant de rien et sans connaissance précise sur le métier « radio » en général et sur les spécificités d’une webradio, la tache nous paraissait complexe. C’est à ce moment précis que le camarade Sébastien de Boeldieu (fondateur de Zentropa et responsable des relations internationales à Casapound) nous a avisé de l’arrêt prochain de son émission (Tuons le clair de lune) et nous a proposé de reprendre le créneau sur RBN. Honorés de cette proposition, nous y avons promptement répondu. Nous avons ainsi pendant des années occupé une tranche des programmes de RBN. Puis, dans une évolution naturelle et logique, il nous a semblé que nous avions suffisamment de maturité pour autonomiser MZ et le transformer en Radio MZ. Nous avons dès lors développé nos propres programmes et commencé notre mue. Si aujourd’hui Radio Méridien Zéro est un outil indépendant, il est clair que dans notre esprit et notre cœur le vaisseau mère RBN est présent. Nos liens amicaux avec les camarades de Casapound sont indéfectibles. Nous partageons à jamais le pavillon noir.
Breizh-info.com : Quelles sont les émissions que vous proposerez cette année ? Y a-t-il des nouveautés au programme ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Bien évidemment, chaque nouvelle année est propice à des refontes, des lancements, de nouveaux projets. Nous essaierons bien entendu de lancer quelques nouveautés, mais la mission la plus importante est de maintenir le navire en ordre et prêt au combat dans ce chaos covidien. Donc d’abord continuer à informer, former et décrire ce qui se passe, ce que nous refusons, ce que nous voulons. Je pense que notre mission de formation et de réflexion est primordiale pour les temps sombres qui s’annoncent. Nos camarades et nos concitoyens vont avoir besoin de repères au moment où il semble que l’on veuille tout leur retirer. Il est essentiel que nous puissions apporter de la contradiction dynamique et organique. Tout comme il est essentiel de contribuer a briser le mensonge, la manipulation et l’inversion. En résumé : maintenir, tenir et combattre.
Breizh-info.com : Comment qualifieriez-vous la ligne de Radio MZ ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : C’est une question qui nous est souvent posée. Il m’est difficile d’y répondre non pas parce que cette ligne serait inexistante, mais bien parce qu’elle est symbiotique. Les parcours militants, politiques et métapolitiques des animateurs, nos goûts, notre formation doctrinale font qu’à MZ Nietzsche côtoie Paretto, Evola rencontre Valois, Chesterton dialogue avec Proudhon, catholiques, agnostiques, païens et athées travaillent sans animosité et en communauté d’esprit. Logiquement, une grande quantité de sources s’articulent et s’imbriquent sans se brouiller. Il existe donc pas mal de qualificatifs que nous pourrions relever. Mais si je devais en retenir un seul et probablement le moins orthodoxe, je me prononcerais pour une ligne de radicalité dynamique. Conscients de notre passé, acteurs du présent et créateurs d’avenir pour notre peuple, notre pays et notre continent.
Breizh-info.com : Pourquoi Méridien Zéro utilise-t-elle l’imagerie et le langage de la piraterie ? Y-a-t-il des marins bretons dans votre équipage ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Hé bien justement ! Quoi de plus radical et dynamique qu’un pirate, qu’un flibustier, un boucanier ou un corsaire ? Libre dans ses actes et de sa mort, voguant avec ses frères dont il partage le code, croyant en son destin et décidé à triompher du monde. Plus largement cette culture forte de piraterie est à même de véhiculer l’idée fondatrice de liberté, d’autonomie de jugement, de libre discipline, de joie de vivre et de capacité à bâtir. Le pirate n’a d’autres limites que celles de l’océan. Et oui, pour l’anecdote nous comptons dans le navire MZ des bretons et des normands quoique je ne sois pas sûr que tous soient des marins émérites.
Breizh-info.com : Les fidèles du colloque de l’Iliade vous voient chaque année, que représente cet événement pour vous ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Iliade dont le colloque n’est qu’une des manifestations représente pour nous un socle. Il faut aux navigateurs que nous sommes une base, un phare symbolique. Notre goût et nos orientations nous poussent souvent loin de ces bases. Elles sont donc utiles pour ne pas oublier nos fondements. Le colloque quant à lui est un moment privilégié de rencontre de nos auditeurs, de retrouvailles avec des intervenants tout comme la découverte de nouveaux acteurs, penseurs proches.
Breizh-info.com : Sur un plan plus terre à terre, comment fonctionnez-vous financièrement et comment les auditeurs peuvent-ils vous soutenir ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Amusant de parler terre-à-terre pour des marins mais vous avez raison, impossible d’armer un navire sans un minimum de fonds. Notre fonctionnement est simple. Comme vous le savez nous sommes tous bénévoles et déjà pourvoyeurs financiers de cette aventure dont j’aime à rappeler qu’elle ne dépend d’aucune officine, groupe ou mouvement. Ensuite, nous comptons sur la générosité renouvelée et non démentie depuis dix ans de notre grande communauté d’auditeurs. Le matériel radio, le mobilier, les moyens techniques volants s’usent et ont un coût non négligeable, tout comme l’hébergement du site, la gestion des serveurs etc. Il nous faut enfin régulièrement renouveler notre matériel pour rester technologiquement « dans la course ». Alors bien sûr, pour les auditeurs, le plus simple est de nous faire un don. Pour cela il suffit de se rendre sur notre site radiomz.org et de cliquer sur « faire un don ». Tout y est détaillé. J’en remercie grandement par avance nos amis auditeurs. Cette radio est aussi la leur.
Breizh-info.com : Avez-vous un dernier mot à dire aux lecteurs de Breizh Info ?
Lieutenant Sturm (Radio Méridien Zéro) : Je leur souhaite bien évidemment de continuer comme nous le faisons, modestement mais fermement à constituer des îlots de cohérence et de rébellion, à fonder des édifices de vérité et à diffuser notre indomptable volonté de triomphe. Breizh-info est l’un des médias parmi les plus importants de notre paysage de réinformation. La dose de haine que lui renvoie le système est la meilleure preuve de la justesse de son travail. Longue vie donc à Breizh-info, grande santé et combativité à ses lecteurs et surtout, surtout comme nous le disons à chaque fin d’émission sur Méridien Zéro : « A l’abordage et pas de quartier ! ».
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Propos recueillis par Louis Marceau
Illustrations : DR
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