Un camp de migrants a été incendié en Bosnie-Herzégovine. La piste criminelle semble privilégiée tant du côté des autorités bosniaques que des Nations unies.
Un camp de migrant ravagé par un incendie en Bosnie-Herzégovine
En Bosnie-Herzégovine, un incendie s’est rapidement propagé dans un camp de migrants le 23 décembre. Situés à Lipa, dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec la Croatie, les lieux abritaient quelques 1 300 clandestins extra-européens. Depuis, les migrants en question sont désormais dans la nature.
L’incendie est intervenu le jour même de l’annonce de la décision par l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) de fermer le camp de Lipa. Celui-ci abritait en grande majorité des migrants en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Quant à l’origine du départ de feu, la piste criminelle semble être accréditée par Peter Van der Auweraert, le représentant de l’OIM en Bosnie-Herzégovine, qui a déclaré que l’incendie aurait été déclenché par des migrants mécontents de la fermeture temporaire du camp, et plus précisément d’« anciens résidents [qui] ont mis le feu à trois tentes et aux conteneurs après que la plupart des migrants ont quitté le camp ».
Disaster upon disaster in #Lipa #Bihac #BiH – as far as we know now a group of former residents put three tents and containers on fire after most of the migrants had left the camp. Luckily no casualties to our knowledge at this point but disaster nevertheless @UNmigration @UN_BiH pic.twitter.com/Ro7vtUFkcy
— Peter Van der Auweraert (@PeterAuweraert) December 23, 2020
Thanks to intervention of local fire brigade fire in #migrant camp Lipa #Bihac #BiH is now under control. Pretty much all infrastructure has been destroyed or damaged. Terrible day. @UNmigration @UN_BiH @IOM_ROVienna pic.twitter.com/fT6lDCMxaB
— Peter Van der Auweraert (@PeterAuweraert) December 23, 2020
Les autorités bosniaques confirment la piste criminelle
Le sinistre n’aurait, selon les dernières informations, pas fait de victimes. Pour leur part, les autorités bosniaques ont elles aussi indiqué que cet incendie, qui a complètement ravagé le camp déjà insalubre, serait probablement volontaire. Pour Ale Siljdedic, un porte-parole de la police bosniaque, « nous supposons qu’il s’agit d’un acte criminel et que des résidents du camp en sont à l’origine ».
C’est donc cette insalubrité associée à l’absence d’électricité et de chauffage qui aurait poussé les clandestins à commettre ce geste tandis que 2 000 autres migrants se trouveraient également dans la région de Bihac, près de la frontière de l’Union européenne. Les incendies volontaires de camp par les migrants eux-mêmes étaient, jusqu’à présent, un phénomène que l’on observait en Grèce uniquement. Mais le problème de la pression migratoire en Bosnie-Herzégovine n’est pas nouveau. Au début de cette année 2020, nous rapportions déjà que le pays redoutait de voir arriver à ses frontières près de 100 000 migrants au printemps. En effet, la Bosnie-Herzégovine se trouve sur la route des clandestins cherchant à fuir la Grèce pour gagner l’Europe de l’Ouest. Mais le pays manque cruellement de moyens pour tenir ses frontières, comme le précisait à l’époque le ministre de la Sécurité Fahrudin Radončić, lequel a quitté le gouvernement entre temps : « Notre frontière est très perméable. Nous n’avons pas assez de fonctionnaires ni de ressources matérielles ».
Le ministère bosniaque de la Sécurité indiquait au début de ce mois de décembre que le pays avait enregistré quelques 15 000 arrivées de migrants depuis le début de l’année 2020, soit une baisse de près de 50% par rapport à la même période en 2019. Une diminution à considérer avec précaution compte tenu des effectifs disponibles du côté des autorités, un policier bosniaque devant surveiller en moyenne 25 kilomètres de frontière…
Crédit photo : Capture YouTube
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