Tout au long du XVe siècle, la république de Gênes est secouée par de nombreuses crises politiques sur fond de déclin de son empire colonial. Plus qu’à l’autorité de ses doges, c’est à la Banca di San Giorgio que Gênes doit sa survie. Dirigée par les grandes familles aristocratiques de la ville, cette institution financière assura la gestion des possessions continentales et ultramarines de la République en attendant, au siècle suivant, de permettre la reconversion de Gênes en place financière de la monarchie espagnole.
En s’emparant de Gênes le 12 septembre 1528, dans le contexte difficile des guerres d’Italie opposant François Ier à Charles Quint, Andrea Doria, brillant condottiere génois, fit le choix de l’alliance espagnole qui lui permit de mettre fin à l’instabilité politique chronique de la République en imposant son autorité sur la cité ligure. Le dynamisme artistique de Gênes aux XVe et XVIe siècle sera particulièrement remarquable malgré les troubles récurrents que connaît alors la République, la construction et la décoration du Palazzo Doria del Principe à l’Ouest de la ville constituant assurément un des points culminants de la diffusion de la Renaissance à Gênes.
Thierry Piel est maître de conférences en histoire ancienne à l’Université de Nantes, spécialiste de la civilisation étrusque et de l’histoire de la Rome archaïque.
Illustrations : DR
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