Une nouvelle statistique à jeter à la figure des politiques qui se précipitent sur le chéquier au nom des « politiques de la ville » désastreuses depuis des décennies :
L’espérance de vie à la campagne se dégrade depuis le début des années 2000 par rapport aux villes, les ruraux vivant en moyenne deux ans de moins que les urbains, révèle une étude publiée mercredi par l’Association des maires ruraux (AMRF). L’étude a été réalisée à partir de données de l’Insee par Emmanuel Vigneron, professeur des universités à Montpellier, spécialiste de l’approche territoriale de la santé.
Le journal 20 minutes rapporte :
« Le différentiel entre les zones les plus profondément rurales et les zones les plus densément peuplées ne cesse de se creuser au fil des ans », a affirmé l’auteur de La santé au XXIe siècle, aux éditions Berger-Levrault. Le professeur a ainsi observé une « aggravation au cours des trente dernières années entre les départements ruraux et les départements urbains », les hommes étant les plus mal lotis avec 2,2 ans de moins d’espérance de vie à la naissance, contre 0,9 ans chez les femmes.
Pour Dominique Dhumeaux, premier vice-président de l’AMRF et maire du village de Fercé-sur-Sarthe (Sarthe), cette étude confirme « une réalité » qu’il perçoit sur le terrain. Il craint d’ailleurs que la dégradation se poursuive au cours des prochaines années avec l’augmentation des déserts médicaux en raison de nombreux départs à la retraite des généralistes.
« Il est évident que dans les trois ou quatre ans, les chiffres démontreront que l’espérance de vie se sera encore dégradée à la campagne par rapport à la ville », prévoit-il, assurant que le but de cette étude est « d’alerter les politiques » sur la situation de la santé dans les zones rurales.
A noter que dans l’étude, par Départements, Côtes d’Armor, Finistère et Morbihan sont classés ruraux (50 à 70% de peu dense et très peu dense), et Loire-Atlantique et Ille et Vilaine composites (50 à 70% de dense et très dense)
L’AMRF avait publié une autre étude il y a dix jours qui démontrait que les habitants des régions rurales « consommaient 20 % de soins hospitaliers en moins que ceux des villes ». «
Des études à venir, sur la répartition des médecins, le temps d’attente aux urgences, l’engagement des sapeurs-pompiers, ou encore les pathologies, devraient éclairer un peu plus sur cette fracture, réelle celle-ci, entre la France périphérique des oubliés, et la France urbaine des populations plus choyées.
Illustrations : DR
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