Mardi 8 décembre, la DGSI et la police ont opéré un coup de filet contre un groupe d’ultra-gauche suspecté de préparer des attaques à main armée. Une des arrestations a été faite en Bretagne, à Rennes, et c’est une militante de l’ultra-gauche âgée de 30 ans qui a été interpellée. Elle a été placée en détention provisoire. Des opérations de police ont eu lieu aussi à Plestin-les-Grèves, dans les Côtes-d’Armor.
Le 8 décembre à huit heures, plusieurs véhicules de police ont débarqué rue Joseph Vaillant à Rennes, dans un quartier de maisons Castor de l’après-guerre. La suspecte a été interpellée dans le cadre d’une opération coordonnée par le parquet national anti-terroriste. La maison était occupée par des gens de l’ultra-gauche décrits comme « très discrets » par leurs voisins, avec lesquels ils n’avaient pas de relations.
D’autres arrestations ont eu lieu à Cubjac, en Gironde – deux personnes de 30 et 31 ans, dont un qui travaillait dans une carrière, ont été arrêtés puis relâchés sous contrôle judiciaire. Un troisième habitant du département a été arrêté hors de ses limites et placé en détention. Deux autres personnes ont été arrêtées dans un squat à Toulouse, dont une déférée. Le reste des interpellations a eu lieu à Vitry sur Seine près de Paris.
Le chef du réseau était un anarchiste qui était parti combattre l’EI en Syrie aux côtés des kurdes pendant dix mois et avait été formé au maniement d’armes de guerre et d’explosifs ; il était fiché S, comme plusieurs autres membres du réseau, et dans le radar de la DGSI depuis plusieurs années. Certains membres du réseau se seraient entraînés sous couvert d’une association d’airsoft sur un terrain à Paulnay (Indre). Le meneur présumé, Florian D, 36 ans, était revenu en France début 2018 et n’avait pas de domicile connu ; il était sans emploi.
Lors des perquisitions, des produits chimiques courants (acétone, acide chlorhydrique, eau oxygénée) qui entrent dans la composition d’un explosif, le TATP, des billes d’acier, un fusil de chasse à canon scié, un revolver, des munitions, un casque, des jambières de CRS et un bouclier ont été retrouvés en divers endroits. Chez un militant toulousain en contact avec des révolutionnaires colombiens, les policiers ont retrouvé un fascicule intitulé « Comment créer et entraîner une unité milicienne ». Une centaine de supports numériques divers ont été saisis.
Au moins un autre membre du groupe avait lui aussi combattu en Syrie ; lors des auditions, un des mis en cause, déféré depuis, aurait reconnu que l’intention du groupe était de s’en prendre physiquement aux membres des forces de l’ordre ; d’autres éléments laissent penser qu’ils devaient passer à l’action de façon imminente en brûlant des véhicules de police.
Outre un employé de carrière en Dordogne, le groupe comptait aussi un artificier qui travaillait pour Disneyland, Simon G, et un membre toulousain, Manuel H, qui était en contact avec la révolution marxiste colombienne, l’ELN, un groupe en rivalité avec les FARC, plus connus.
L. M.
Illustration : DR
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