Viktor Orbán : « Il serait temps que les Européens renvoient Soros chez lui »

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a qualifié jeudi soir de « double victoire » le compromis sur l’État de droit trouvé par les dirigeants de l’UE en vue de débloquer le budget européen et le fonds de relance post-coronavirus.

Viktor Orban et Morawiecki ont levé jeudi soir leur véto contre le budget pluriannuel et le fonds de relance de l’UE après un accord de l’ensemble des Vingt-sept sur une déclaration annexée au mécanisme sur l’État de droit. Cette déclaration souligne que le mécanisme n’est lié qu’à la préservation du budget européen et que la procédure, objective et impartiale, traitera équitablement tous les États membres. Un délai a aussi été octroyé: aucune mesure relevant de ce mécanisme ne sera proposée par la Commission avant que celles-ci n’ai élaboré des lignes de conduites, dont l’introduction ne pourra intervenir avant une décision de la Justice européenne sur la validité du mécanisme.

Ci-dessous des extraits traduits en français de la dernière déclaration de Viktor Orbán à propos de George Soros suite à ce Conseil européen des 10 et 11 décembre.

George Soros pleure. Bien que cela ne rende pas l’argent que le spéculateur a volé à des millions de personnes, de familles et d’entreprises, cela apporte une modeste satisfaction.

L’homme et le réseau les plus corrompus au monde ont de bonnes raisons d’être déçus.

L’Europe n’a pas capitulé ; le plan de Soros a été suspendu par le Conseil européen. Les projecteurs sont désormais braqués sur les ressources budgétaires, le fonds de relance, et sur la question de savoir qui a accès à quoi et comment (…)

Qui gouvernera l’Europe à l’avenir ? C’est ce qui était vraiment en jeu lors de la réunion de la semaine dernière.

L’Europe sera-t-elle gouvernée par les gouvernements élus par les citoyens des États membres et leur conseil, ou Soros réussira-t-il à construire une nouvelle structure de pouvoir ?

Un réseau d’ONG diffusant des idées libérales, post-nationales et post-chrétiennes, ainsi que les principaux médias de gauche et de droite véhiculant et renforçant leurs idées ? Par un groupe important de députés européens ? Par les envoyés de Soros amenés à la Commission ? Par un mécanisme dit de l’État de droit les reliant tous entre eux ?

Le plan est aussi simple que grandiose. Un centre financier Soros finance des milliers d’ONG, d’instituts de recherche, d’ateliers d’analyse et de militants qui influencent l’orientation des médias grand public. Il achète et relie une masse critique de députés européens et place les personnes qui travaillent pour lui à des postes clés à la Commission, comme Timmermans et Jourova. Enfin, ils font adopter un texte législatif qui fixe les conditions politiques préalables – égalité des sexes, migration, société ouverte, démocratie libérale – pour que les États membres puissent avoir accès aux fonds de l’UE.

Les pays qui insistent sur leur souveraineté nationale, leurs racines chrétiennes et leur modèle familial traditionnel, tels que la Pologne et la Hongrie, doivent être enfermés dans ce nœud coulant soigneusement conçu. Et les réticents, comme les pays d’Europe centrale plus aisés et les Scandinaves récalcitrants, doivent être relégués à la pénitence publique pour mieux comprendre l’essence du raisonnement libéral.

Heureusement, à la dernière minute, les gouvernements européens sont revenus à la raison. Ils ont lu les rapports par pays sur l’État de droit, que György Soros et Frans Timmermans ont dicté à Mme Jourova. Soudain, tout le monde a compris que le verdict avait déjà été rendu avant le procès et que d’autres procès auraient lieu après la Hongrie et la Pologne.

La décision du Conseil européen de la semaine dernière était une déclaration ouverte d’opposition à la tentative de prise de pouvoir de György Soros. Les questions politiques ne peuvent être liées aux questions financières, les critères subjectifs ne peuvent être à la base des décisions financières et la procédure juridique prévue par le traité de l’Union européenne ne peut être contournée à la manière de Soros. L’Union européenne a maintenu son unité et a gagné.

George Soros a perdu. Il serait temps que les Européens le renvoient enfin chez lui en Amérique. Rien n’explique pourquoi nous, Européens, tolérons qu’un spéculateur américain construise et achète un système d’influence européen avec de l’argent américain. Tant que les dirigeants européens n’auront pas franchi cette dernière étape, nous devrons faire face à des tentatives de prise de pouvoir répétées de sa part et de celle de son peuple. Les plans d’action en matière de migration et d’égalité des sexes issus de l’atelier Soros sont déjà sur la table. Il est grand temps de mettre un terme à la chevauchée européenne de George Soros.

Illustrations : DR
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