Le 1er décembre vers 0h45, au coin de l’ancienne propriété épiscopale de la Basinerie à la Bottière, les policiers interpellent un homme défavorablement connu des forces de l’ordre et interdit judiciairement de paraître dans le quartier. Néanmoins, les complices de l’interpellé ont tenté de les en empêcher en rééditant l’Intifada dans le quartier. Un des policiers atteints par un jet de pierre a lourdement chu sur son bras et s’est vu délivrer une ITT de 15 jours.
La Bottière, quartier dit « sensible » à l’est de Nantes, est coutumière des agressions contre la police. Le 23 août dernier, c’est un groupe d’individus délinquants – des « jeunes » selon la novlangue médiatique – qui s’en prenait à des policiers de la BAC. Ces derniers venaient d’arrêter un de leurs comparses âgé de 21 ans, qui avait roulé sans permis en multipliant les infractions au code de la route, et dans la voiture duquel les policiers avaient retrouvé une bombe lacrymogène et des produits stupéfiants. Deux policiers ont été blessés, l’un par un pavé dans le dos, l’autre par un coup de bâton sur la main.
Le 26 novembre vers 20h50 un équipage de police était appelé suite à un différend de police au fond d’une petite impasse du quartier. Arrivé sur place, les policiers ne trouvent personne, tandis que des mortiers d’artifice les visent et qu’un barrage de poubelles est dressé à l’entrée de la ruelle. Ils sont obligés de le forcer pour s’en sortir sans casse.
Des tirs tendus de mortier
Trois jours avant, en intervention à Bellevue – autre quartier « sensible », à l’ouest de Nantes cette fois, les policiers sont visés par deux tirs tendus de mortier alors qu’ils viennent de récupérer un engin de chantier volé par deux jeunes délinquants qui ont tenté de faire tomber une caméra de surveillance de Nantes Métropole, juchée sur son mat.
« A ceux qui disent que la délinquance à Nantes, ça n’existe pas et qu’il n’y a aucun problème, je leur conseille d’ouvrir leurs fenêtres le soir vers 21 heures. Les détonations qu’on entend, ce sont les feux d’artifice et les mortiers tirés dans les ‘’quartiers’’ tout autour de la ville. Tous les soirs, ça tire. Les détonations font partie du fond sonore normal à Nantes, comme si on était une ville en guerre, Alep ou Mogadiscio », s’exclame Michel, qui habite près de la place Graslin.
Au moins, les nouveaux Nantais qui arrivent justement de Mogadiscio, d’Alep ou de Bagdad se retrouvent en terrain connu. On ne pourra pas dire que Nantes ne fait rien pour les intégrer – même les sons du quotidien sont les mêmes…
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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