Avant propos
Dans moins de quatre semaines viendra l’heure des bilans de l’année 2020, année marquée par une pandémie de Covid-19 beaucoup plus médiatique que meurtrière si on la compare aux grandes épidémies des siècles passés.
Nous reviendrons plus en détail au début de janvier 2021 sur les bilans humains, mais surtout économiques et sociaux qui auront affaibli certains pays plus que d’autres et qui bousculeront certains équilibres mondiaux, et peut être même la hiérarchie des grandes puissances. Quand bien même cette épidémie serait éradiquée en 2021, ce qui est loin d’être sûr, la reconstruction des économies les plus affectées et leur retour à leur PIB pré-pandémique prendra, selon le FMI, plusieurs années. Quant aux reconstructions sociale et sociétale dans les pays les plus endettés, elles pourraient prendre plus de temps encore.
Cette pandémie aura mis en évidence les sérieuses et nombreuses fragilités de certains pays occidentaux qui n’auront pas été à la hauteur de leur réputation (USA et UE de l’Ouest) : fragilité de la santé et du système immunitaire de leurs populations vieillissantes; fragilité de l’organisation et de la logistique de leur système de santé; sous équipement de leurs structures hospitalières et manque de personnel; fragilité et lourdeur de leurs systèmes décisionnels, trop naturellement soumis aux pressions des médias et des lobbies; fragilité d’une communauté scientifique divisée, partiellement concernée par des conflits d’intérêt et/ou corrompue par les lobbies pharmaceutiques; fragilité des populations divisées, elles aussi, dans lesquelles l’individualisme l’emporte largement sur le sens du collectif, etc.
Le virus n’ayant pas de frontières, c’est bien la conjonction de tous ces paramètres qui pourra expliquer, en fin d’année, les bilans sanitaires et économiques très différents d’un pays à l’autre, lorsque ces pays sont comparables.
Cette pandémie aura également mis en évidence les facteurs de forces observés dans certains pays où la gestion de l’épidémie a été plus « exemplaire », en Asie de l’Est notamment : la rapidité de la décision et des actions des exécutifs en situation d’urgence; l’organisation, la logistique, l’équipement (quantitatif et qualitatif), et le personnel qualifié des structures hospitalières; des populations plus disciplinées, ayant un sens élevé du collectif…
Ce que le citoyen occidental, anesthésié par ses médias mainstream nationaux, ne réalise pas, c’est l’ampleur de l’écart du bilan humain entre les deux régions évoquées plus haut. Entre Taïwan et la Belgique, les taux de mortalité s’établissent aujourd’hui dans un rapport de 1 à 5 000 (cinq mille). En clair, la Belgique, qui a pourtant beaucoup confiné, a déclaré 5 000 fois plus de décès attribués à la Covid-19 par million d’habitants que Taïwan (qui n’a pas confiné) et cent fois plus que le Japon (qui a peu confiné)…
Lorsqu’on sait que l’Occident (US-UE-OTAN) est en situation de bras de fer avec l’Eurasie (OCS) pour garder ou gagner la suprématie mondiale économique et donc, à terme, militaire, on a de moins en moins de difficultés à établir un pronostic sur le résultat de cette « compétition » et l’on peut déjà entrevoir une échéance de court ou moyen terme pour le changement des équilibres mondiaux…
Mais avant d’en arriver au bilan de fin d’année, il est intéressant de se pencher aujourd’hui sur l’épisode en cours dont l’ampleur est moins surprenante qu’il n’y paraît et sur les stratégies vaccinales et de confinement.
1 – Pourquoi un deuxième épisode épidémique de forte ampleur ?
Lorsqu’on examine l’explosion, à partir d’octobre, de la contamination sur les continents américains (Nord et Sud) ainsi qu’en Europe, on trouve très vite des causes objectives qui viennent s’ajouter au caractère saisonnier de cette épidémie.
Sur le continent américain :
Aux USA, les grands rassemblements de foules pré et post électoraux liés à l’élection présidentielle se sont multipliés sur l’ensemble du territoire en Septembre, Octobre et Novembre alors que l’épidémie suivait son cours. Le 3 novembre, jour de l’élection, un taux de participation exceptionnel a porté plus de 100 millions de citoyens américains vers les bureaux de vote pour y déposer leur bulletin dans l’urne et y semer, pour certains, une poignée de virus au passage…
En Bolivie, le 18 Octobre, l’élection présidentielle a également connu une participation sans précédent de plus de 88%. Ce sont donc près de 6,5 millions d’électeurs boliviens qui se sont regroupés dans les longues files d’attente devant les bureaux de vote, en pleine épidémie, dont une bonne moitié se sont rassemblés de nouveau à l’énoncé des résultats pour les fêter en chantant, ….. et en postillonnant des quantités inimaginables de virus…
Au Chili, plus de 7,5 millions d’électeurs ont fait de même le 25 Octobre pour un référendum constitutionnel.
En Argentine, le 25 novembre, le décès de Diégo Maradona a donné lieu à de nombreux mouvements de foules très importants dans lesquels les gestes barrière et le port du masque n’étaient pas les préoccupations premières de ceux qui, dans une dernière ovation d’adieu, exhalaient leurs virus à pleins poumons.
Dans de telles conditions, s’ajoutant, pour les USA, à la saisonnalité, on comprend mieux l’explosion de la contamination et la hausse importante de la mortalité depuis début octobre sur l’ensemble du continent américain.
En Europe :
Les réouvertures sans précaution des frontières intra-UE, notamment avec les pays «clusters» (Belgique, Espagne, Italie) lors du déconfinement de juin, le grand brassage touristique de l’été et les rassemblements de rentrée entre jeunes ont réamorcé très vite une extension rapide de la contamination.
Parce que les touristes européens ont souvent choisi de passer leurs vacances, par précaution, dans les zones les plus épargnées lors de l’épisode d’avril, ils y sont venus en villégiature et y ont amené leurs virus. C’est ainsi que les pays du groupe de Visegrad (Pologne, République Tchèque, Hongrie, Slovaquie) pour l’Europe ou que l’Auvergne, en France, se sont mis à compter leurs morts par centaines, puis par milliers, alors qu’ils avaient été quasiment épargnés en avril dernier.
Les régions ou pays européens les plus touchés lors de l’épisode d’automne sont surtout celles et ceux qui avaient été épargnées lors de l’épisode de printemps.
Au total, ce deuxième épisode aura été plus meurtrier que le premier au niveau planétaire, pour les raisons évoquées ci dessus, et parce que le virus d’automne, différent de celui du printemps, a frappé simultanément dans les deux hémisphères (Il a frappé davantage au Nord qu’au Sud et beaucoup plus à l’Ouest qu’à l’Est).
2 – Le confinement et ses coûts sociaux et sociétaux ont-il été aussi efficaces qu’escomptés pour enrayer l’épidémie ?
Rappelons d’abord que cette solution n’a pas été choisie partout et que, lorsqu’elle l’a été, l’objectif annoncé était d’éviter la saturation des structures hospitalières jugées insuffisantes pour faire face à la vague épidémique. En France, c’est bien le démantèlement des structures hospitalières et la suppression de 40 000 lits entre 1980 et 2020 qui ont conduit, très tôt, un exécutif inexpérimenté à choisir cette solution, sous la triple pression médiatique, « scientifique »? et du « principe de précaution ».
Rappelons aussi que les prévisions apocalyptiques de l’Imperial College, qualifiées de « scientifiques »?, prévisions qui ont été décisives dans les choix de confinement par certains exécutifs, ne se sont vérifiées nulle part dans le monde dans les pays qui n’ont pas fait ce choix.
A la lecture du tableau qui suit, on réalise que tous les pays qui ont fait le choix d’un confinement général et de longue durée sont les pays qui enregistrent les taux de mortalité les plus élevés au monde. Ce constat est d’ailleurs cohérent avec des études espagnoles et portugaises qui indiquent que la contamination a été plus forte, dans leur pays, chez les personnes confinées plutôt que chez celles qui se rendaient quotidiennement sur leur lieu travail pour y exercer leur activité avec les gestes barrières.
Il y a également, les cas de Taïwan, de la Corée du Sud, ou du Japon, pays à très forte densité de population qui, sans confinement, ont enregistré des pertes infinitésimales. Mais on me rétorque parfois que ces pays ne sont pas comparables… Soit !
Il y a, en Europe, les cas Suédois et Biélorusses qui, sans confinement, ont obtenu des résultats moins mauvais que ceux des pays les plus confinés et, en tous cas, treize fois moindre, pour la Suède, que ce que prévoyaient les «experts» de l’Imperial College. On me rétorque que la Suède est un pays « à part » et que la Biélorussie triche dans ses déclarations. Soit !
A ceux qui ont réponse à tout pour justifier leurs décisions malheureuses et contre-productives, je proposerai donc deux autres cas: celui d’une Allemagne qui a pratiqué des confinements plus ciblés et surtout beaucoup moins longs que les confinements à la française et dont le taux de mortalité est de 4 fois inférieur au nôtre.
Enfin, le cas du Brésil, dont le Président Bolsonaro, très critiqué par les politiques et les médias français parce qu’il disait que le confinement était une solution de pays riche et qu’il n’en voulait pas pour son pays. En fin d’année 2020, le Brésil, grand pays latin comme la France, l’Espagne et l’Italie affichera un taux de mortalité inférieur à ceux de ces trois pays, champions du monde du confinement.
Taux de mortalité par million d’habitants, depuis le début de l’épidémie, de 22 pays de plus de dix millions d’habitants (5 décembre 0h00 GMT)
A chacun de se demander si les intégristes du confinement n’ont pas appliqué, en définitive, un remède pire que le mal… pour un résultat manifestement peu probant.
3- Les stratégies vaccinales
Un peu partout en Europe, on entend les messages des gouvernances, relayés par les médias mainstream et développant leur «stratégie vaccinale». On entend aussi les voix toujours plus fortes de ceux qui n’entendent pas jouer les cobayes pour tester des produits dont on ne sait rien, si ce n’est qu’ils ont été élaborés dans la précipitation, par des laboratoires dont le profit est l’unique objectif et qui ont obtenu de ne pas être déclarés responsables en cas d’effets secondaires indésirables graves générés par leur vaccin.
Dans ces conditions, on comprend pourquoi les volontaires ne se bousculeront pas pour être vaccinés en premier et pourquoi le président français, qui «gère son risque pénal», ne souhaite pas rendre obligatoire la vaccination.
En fait, pour la vaccination, tout repose sur la confiance. Aujourd’hui, tout indique qu’elle n’est pas partout au rendez vous après 9 mois de gestion calamiteuse de l’épidémie par certains exécutifs occidentaux…
Solution proposée pour rétablir un minimum de confiance. Il s’agirait de faire vacciner, sous contrôle d’huissier, tous les membres du conseil scientifique, ceux de l’exécutif, tous les parlementaires ayant voté les confinements à répétition, tous les « experts » qui cherchent à nous vendre le vaccin sur les plateaux télé et de les confiner un mois, tous ensembles, avec un petit groupe de personnes contaminées par le Covid et hautement contagieuses. La population pourrait ainsi juger de l’efficacité réelle du vaccin en constatant l’état de ce précieux « échantillon » après un mois de confinement. Si effets collatéraux et pertes il devait y avoir, les laboratoires pourraient alors réévaluer leur produit et la population honorer ceux qui auraient donné leur vie ou leur santé pour que la science avance…
Nous savons tous, hélas, que les choses ne se passeront pas comme cela, et, qu’à défaut d’être rendue obligatoire par la loi, la vaccination sera imposée, dans les faits, par une série de mesures pénalisant ceux qui refuseront le vaccin. Interdiction de prendre l’avion, de voyager, d’accéder à tel ou tel lieux, d’exercer tel ou tel emploi sans un « passeport vaccinal » à jour… Ben voyons !
Pour terminer cet avant propos voici deux dernières nouvelles pour ceux qui ne les connaîtraient pas déjà.
1) La démission « à sa demande » de monsieur Dominique Martin, directeur de l’agence Nationale de Sécurité du Médicament constitue une excellente nouvelle. On se souvient que cet individu avait refusé à l’IHU de Marseille l’autorisation temporaire d’utilisation de l’hydroxichloroquine et avait, en revanche, tenté de promouvoir le Remdesivir, médicament aux effets secondaires importants, déconseillé par l’OMS pour le traitement du Covid.
2) La dernière vidéo de notre druide bienaimé, Panoramix, sur la crise sanitaire et sur la corruption
Le point sur la situation au Samedi 5 Décembre 2020 0h00 GMT
Depuis le début de l’épidémie :
218 pays ou territoires ont été affectés par le virus, pour 66,2 millions de cas déclarés (+4,23 millions en 1 semaine).
1,523 million de décès (+75 064 en 1 sem ) ; 45,783 millions de guérisons (+ 3 millions en 1 semaine).
18,889 millions de cas « actifs » (+ 1,154 million en 1 semaine), dont 106 071 en état critique (+ 848 en 1 semaine).
- 34 pays ont déclaré plus de 6 000 décès depuis le début de l’épidémie et comptent 93% des décès: dans l’ordre des pertes: (USA, Brésil, Inde, Mexique, Royaume Uni, Italie, France, Iran, Espagne, Russie, Argentine, Colombie, Pérou, Afrique du Sud, Pologne, Allemagne, Indonésie, Belgique, Chili, Turquie, Équateur, Ukraine, Irak, Canada, Roumanie, Pays Bas, Bolivie, République Tchèque, Philippines, Pakistan, Suède, Bangladesh, Égypte, Maroc.
A l’échelle de la planète, la pandémie plafonne désormais à une moyenne de 10 700 décès/jour. Ce rebond est important mais n’a pas été brutal. L’aspect saisonnier de cette maladie virale semble vouloir s’inscrire dans la durée, comme il l’est pour la grippe. 75 064 décès « avec » la Covid en 1 semaine, c’est 5 % de plus que la semaine dernière.
Ce rebond affecte principalement les USA et l’Europe, plus particulièrement l’Europe de l’Ouest, où les populations âgées et fragiles abondent et sont, chaque année, les premières victimes des rigueurs hivernales. Les cas critiques (106 071) sont stables. Avec près de 4,23 millions de nouveaux cas déclarés cette semaine, le rythme de contamination est stable lui aussi..
L’épidémie reste largement à la portée des États qui disposent d’un appareil de santé quantitativement et qualitativement de bon niveau et dont les gouvernances ne paniquent pas.
La circulation du virus poursuit sa hausse en Europe mais celui-ci se révèle beaucoup moins létal qu’en avril dernier : (plus de 1,74 millions de nouveaux cas en une semaine), plus de 11 millions de patients en cours de traitement (si l’on tient compte des pays qui ne les déclarent plus: UK, Espagne, Suède et Pays Bas); 27 648 cas critiques (- 2 500 en 1 semaine) pour 34 288 décès en 1 semaine (nombre stable par rapport au bilan de la semaine précédente).
L’épidémie s’est stabilisée en Asie de l’Ouest (Inde, Bangladesh, Pakistan, Arabie Saoudite, Irak, Iran). Elle marque le pas en Afrique (Afrique du Sud, Égypte). Au rythme actuel d’évolution de l’épidémie les caps des 80 millions de cas et des 1,75 million de décès devrait être atteint le 31 décembre 2020, ce qui représentera, à très peu près, 2,8% des décès de l’année 2020 sur la planète.*
L’évolution des pertes déclarées des semaines écoulées se résume en un tableau :
A sa lecture, on réalise à quel point la mortalité reste très faible et recule en Océanie et en Asie de l’Est, reste faible et se stabilise en Afrique, en Asie de l’Ouest et en Amérique latine, et plafonne à un niveau plus élevé en Europe et aux États-Unis. Les nouveaux épicentres de l’épidémie ont indiscutablement re-basculé vers l’Europe (plus particulièrement vers l’UE de l’Ouest) et vers les USA. Si la situation semble désormais s’améliorer en Europe, elle se détériore sévèrement aux USA.
Au cours de la semaine écoulée, les USA ont déclaré trois fois plus de décès que l’Italie ou le Brésil. Les épicentres de l’épidémie re-basculent clairement de l’Amérique latine et de l’Asie de l’Ouest vers l’Europe et l’Amérique septentrionale. Sur les 75 064 décès de la semaine écoulée, 34 288 sont européens, 14 962 sont US ou Canadiens, 12 072 sont latino-américains, et 11 723 sont d’Asie de l’Ouest.
Bilan actuel du nombre de cas et de décès par grande région du monde
Les bilans les plus lourds de la journée d’hier ont été ceux des USA, de l’Italie, du Brésil et du Mexique. Ces quatre pays ont déclaré hier, à eux seuls: 45,6% des nouveaux cas, 39,4% des nouveaux décès et 39% des cas critiques de la planète.
L’Océanie, l’Afrique et l’Asie enregistrent des taux de mortalité encore très faibles et une part des pertes mondiales de 23% alors qu’elles regroupent 77% de la population. L’Europe et le continent américain (Nord et Sud) enregistrent 77% des pertes pour moins de 23% de la population mondiale. Les parts de l’Europe et de l’Amérique Septentrionale vont désormais augmenter, celle de l’Afrique, de l’Amérique latine, et de l’Asie (de l’Ouest) vont donc se réduire.
Pour relativiser encore et toujours les bilans humains de cette pandémie 2020, il convient de rappeler qu’il y a déjà eu, depuis le début de l’année 2020, en onze mois et une semaine, 130 millions de naissances, 39,5 millions d’avortements et 54,6 millions de décès dans le monde dont :
– 16 millions de décès liés aux pathologies cardio-vasculaires
– 10 millions de décès liés à la malnutrition
– 7,6 millions de décès liés au cancer
– 4,64 millions de décès liés au tabagisme
– 3,6 millions de maladies respiratoires non transmissibles (MNT)
– 2,35 million de décès liés à l’alcool,
– 1,75 million de décès du diabète
– 1,52 million décès « avec » le Covid-19
– 1,5 million de décès de la tuberculose
– 1,25 million de décès d’accident de la circulation
– 995 000 suicides
Ces données sont des estimations tirées des statistiques annuelles de l’OMS et rapportées à la période considérée (11 mois et 4 jours).
On pourrait y rajouter les décès liés à d’autres maladies infectieuses (hors Covid) qui se comptent par millions et les décès liés directement et indirectement aux ingérences militaires ou aux sanctions économiques de pays occidentaux dans les zones du Proche et Moyen- Orient ou en Amérique Latine.
Toujours pour relativiser, voici la comparaison avec les autres grandes épidémies mondiale du siècle dernier :
Enfin, la France enregistre, en moyenne d’octobre et novembre, 12 200 décès par semaine, toutes causes confondues. La semaine dernière, 2 853 personnes, la plupart très âgées, sont décédées « avec » le Covid-19 ce qui représente, à peu près, 23% des décès de la semaine…).
S’agissant des décès Covid, il convient de rappeler que les nombres déclarés sont très incertains. Les exemples du Royaume Uni qui soustrait 5 303 décès à son total le 12 août ou de l’Espagne qui a fait de même en Juin dernier, de la Colombie, de la Bolivie, de l’Argentine et du Mexique qui rajoutent quelques milliers de décès à leur bilan depuis début septembre, sont là pour le prouver. Certains pays en développement n’ont pas les moyens de collecter des informations fiables. D’autres sous estiment le nombre de décès en oubliant, par exemple, volontairement ou non, de comptabiliser les décès à domicile, d’autres surestiment fortement ce nombre en attribuant à la seule Covid, les décès de très nombreux patients souffrant de multiples pathologies (dont « le grand âge »). Plusieurs de ces pathologies, autres que la Covid ont souvent été la cause première du décès.
Situation par continent, sous continent, et pays les plus affectés
1 – L’Amérique latine
Avec près de 456 000 décès déclarées l’Amérique latine est, de loin, la partie du monde la plus affectée par l’épidémie pour le nombre total de décès et la deuxième pour le taux de mortalité par million d’h.
En Amérique latine, les pertes humaines se concentrent dans onze états qui déclarent près de 98 % des décès «latinos» et plus de 2 400 décès chacun. Les autres pays des Caraïbes et d’Amérique du Sud restent encore relativement épargnés par l’épidémie.
La situation du Brésil est stable. Le nombre des décès quotidiens reste derrière ceux des USA et de l’Italie. Le Brésil a passé le pic épidémique depuis fin juillet. Des nombres de décès inférieurs à 600/jour devraient désormais être la norme.
Au Mexique, le nombre de décès a été de 3 931 en une semaine. Il est stable.
2 – L’Asie
L’Asie de l’Est et du Sud-Est (Chine, Japon, Vietnam, les deux Corées, Taïwan, Philippines, Indonésie, Laos, Cambodge, Malaisie, Birmanie …) est très peu touchée par la pandémie. La Chine continue de bien se porter. Avec moins de 100 nouveaux cas déclarés en 1 semaine, 271 patients encore sous traitement dont 5 cas sérieux, aucun nouveau décès déclaré depuis avril, elle a quasiment éradiqué l’épidémie sur son sol. Depuis le début de l’épidémie, l’Indonésie, pays le plus touché d’Asie de l’Est enregistre un taux de mortalité dérisoire de 64 décès par million d’habitants. Taïwan, pays le moins touché et qui n’a jamais confiné, déclare un taux de mortalité de 0,3 par million d’h (7 décès de la Covid pour 24 millions d’h). Le Japon, quant à lui, déclare 2 240 décès pour 126 millions d’h soit 18 décès /million d’ h.
C’est donc l’Asie de l’Ouest (Inde, Iran et pays voisins du Moyen-Orient) qui enregistre l’essentiel des pertes en Asie. A noter que l’Iran est toujours un pays sous sanctions économiques «maximales» de la part des USA (au profit d’Israël) et enregistre le taux de mortalité le plus élevé d’Asie à 588 décès/million d’h. Ce taux reste toutefois très inférieur aux taux des continents américains et de l’Europe de l’Ouest.
Tableau présentant la situation et les pertes des douze pays d’Asie ayant dépassé les 2 300 décès (92% des pertes en Asie)
3 – L’Amérique septentrionale
Les USA déclarent encore 32,6% des nouveaux cas Covid de la planète. Ils ont aussi déclaré 18,75% de la totalité des pertes de l’épidémie (Chine 0,30%).
Le nombre des décès hebdomadaires s’inscrit en hausse de 25% par rapport à la semaine précédente à 14 360. Le nombre de patients en cours de traitement excède les 5,8 millions et continue d’augmenter (+600 000 en 1 sem ). Celui des cas critiques à 26 152 est en hausse sensible (+7%). L’épidémie semble donc repartir aux USA qui resteront à la première place mondiale pour le nombre des décès. Celui ci devrait dépasser les 325 000 décès en fin d’année 2020. (70 fois les pertes déclarées par la Chine…)
Au Canada, l’épidémie a repris de la vigueur avec 602 décès pour toute la semaine écoulée. Son taux de mortalité depuis le début de l’épidémie reste 2,5 fois moindre que celui des USA. Le nombre de cas critiques déclarés est de 530. Il est en hausse, mais ces nombres restent très faibles.
4 – L’Afrique
La mortalité liée au Covid y a été dérisoire. A l’exception de l’Afrique du Sud, la chloroquine y a été massivement employée pour traiter les patients. C’est d’ailleurs l’Afrique du Sud qui a payé le prix le plus fort avec 36% des cas et 41% des décès du continent.
Avec l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, l’Éthiopie et le Kenya seuls autres pays d’Afrique à dépasser les 1 300 décès déclarés , elle regroupe plus de 82 % des décès africains déclarés.
5 – L’Europe
Une détérioration forte, mais plus progressive qu’en avril, de la situation épidémique peut y être constatée. 21 939 des 34 288 décès européens déclarés cette semaine le sont dans une poignée de pays avec, dans l’ordre : l’Italie 5 175, la Russie 3 618, la Pologne 3 187, le Royaume Uni 3 066, la France 2 855, l’Espagne 1 584, l’Ukraine 1 286, La Roumanie 1 168. Pour les 39 autres pays ou territoires européens, la hausse du nombre des décès est beaucoup moins sensible. Ces nombres restent plus faibles que ceux du pic épidémique d’avril dernier pour une majorité de pays.
La situation du Royaume Uni est stable. Le nombre des cas critiques «serait» en baisse à 1 261 (mais près de 3 fois inférieur à celui de la France). Le niveau des pertes hebdomadaires est stable à 3 066 décès déclarés en 1 semaine, ce qui reste faible par rapport au pic épidémique d’avril. Le bilan total des pertes est, et devrait rester, le plus élevé d’Europe. Il a passé les 60 000 mais devrait approcher les 70 000 décès en fin d’année (quinze fois le bilan de la Chine).
La situation de l’Italie est stable : légère baisse des cas critiques à 3567 (- 200 en 1 semaine). Le nombre des nouveaux cas (+ 151 000 en 1 semaine) est important; celui des patients sous traitement diminue (- 30 000 en une semaine). Le nombre des décès reste le 2ème au monde à plus de 5 000 en une semaine .
La situation de la France s’améliore doucement. Son nombre de cas actifs a placé la France en 2ème position mondiale derrière les USA pour cet indicateur avec près de 2,05 millions de cas actifs. Mais les deux indicateurs les plus pertinents sont le nombre de cas critiques qui est en baisse (- 590 en une semaine) et le nombre de décès qui est lui aussi en baisse (- 800 par rapport à la semaine dernière).
L’analyse des 2 courbes qui suivent montre que nous avions très peu de cas et beaucoup de décès en première semaine avril (pic épidémique) et que nous avons maintenant huit fois plus de cas et 2 fois moins de décès… Il y a donc bien une deuxième vague de « cas » beaucoup plus haute que la première (parce que nous testons enfin beaucoup). Mais la 2ème vague de décès est plus progressive, moins haute et a déjà amorcé sa décrue.
Le taux de mortalité Covid est, à ce jour, de 838 décès par million d’habitants (hors décès à domicile), pour une moyenne mondiale de 195,4. Pour le nombre des décès, la France reste à la troisième place européenne (sur 48 pays ou territoires) derrière le Royaume Uni et l’Italie.
Voici la courbe des décès quotidiens (en barre grise) et la moyenne quotidienne sur 7 jours (en orange) depuis le 1er jour de l’épidémie. On peut distinguer l’ampleur d’un rebond plus progressif qu’en avril.
S’agissant de la « létalité » Covid (Nb de décès /Nb de cas confirmés), la France affiche un taux de 2,41%, grâce aux campagnes massives de tests qui dépistent de nombreux porteurs sains . (Pour mémoire : létalité Covid européenne: 2,30% et mondiale: 2,30%)
Pour tous les hôpitaux publics de Marseille (IHU et HP-HM) sur 19 445 cas confirmés et traités depuis le début de l’épidémie, la létalité est de 407 décès soit 2,09%, tous traitements confondus (données du 1er décembre).
A l’IHU de Marseille, sur les 7 458 patients traités à l’hydroxychloroquine en début de maladie, 39 sont décédés (létalité de 0,52%).
32% des français ont été testés, pour la majorité d’entre eux depuis le premier déconfinement. Les Allemands ont testé 34,7% de leur population, les Italiens 37,7%, les Portugais 45,9%, les Russes 53,6%, les États-uniens 61,1%, les Danois 133% (certains ont donc déjà été testés deux fois) en appliquant les tests dès le début d’épidémie. Grâce à l’effort bien tardif consenti depuis 3 mois, la France est désormais à la 45 ème place mondiale pour le nombre de tests par million d’habitants.
La France est désormais, de très loin, le pays d’Europe qui déclare le plus de cas actif (plus de 2,05 millions). Ce nombre est en légère augmentation (+ 20 000 en une semaine). Pour cet indicateur, la France reste deuxième au monde derrière les USA et devant l’Italie. Elle a largement dépassé la Russie qui ne compte plus que 472 000 cas actifs). Mais les cas sont bénins dans leur grande majorité et ne nécessitent pas tous une hospitalisation.
La France est encore à la traîne en matière de guérisons déclarées (7,4% des cas confirmés). C’est à croire qu’elle ne déclare pas les guérisons des cas bénins qui se soignent à domicile, et donc, qu’elle n’en fait pas le suivi… Elle fait moins bien que la Russie qui en a guéri 78,6 %, que le Maroc qui en a guéri 86,9%, que le Sénégal qui en a guéri 96,4% (à noter que ces 3 pays ont utilisé, avec plus de cinquante autres pays, des protocoles de traitement inspirés de celui de l’IHU de Marseille). Le taux mondial de guérison des cas confirmés est aujourd’hui de 69,2%, alors même qu’une majorité de pays sont entrés bien après la France dans l’épidémie. Le taux de guérison africain est de 85,4%, le taux asiatique est de 88,5%, le taux de guérison de l’Amérique septentrionale est de 59,2% Le taux européen n’est que de 44%: il devrait être bien meilleur à ce stade de l’épidémie… La France est donc, avec la Belgique, le pays qui tire le plus cet indicateur européen vers le bas…
La situation de l’Espagne s’améliore sensiblement. Elle déclare 52 953 nouveaux cas, 1 584 décès et une réduction de 406 cas critiques en une semaine. Tous ces indicateurs marquent une amélioration même si l’Espagne reste, après l’Allemagne, l’Italie et la France, le pays qui compte encore le plus de cas critiques en Europe (2 371). Ces cas critiques portent en germe une augmentation inéluctable du nombre des décès dans les quinze jours qui viennent.
La situation de l’Allemagne se détériore encore légèrement : Le nombre de cas actifs diminue de 7 580 en une semaine, mais celui des cas critiques augmente de 157 et place l’Allemagne en première position pour cet indicateur en Europe . Le nombre des décès hebdomadaires augmente sensiblement (+ 2 396). L’Allemagne a, aujourd’hui, 6 fois moins de patients en cours de traitement, mais 700 cas critiques de plus et près de 3 fois moins de décès que la France sur toute l’épidémie.
Avec un taux de mortalité de 1 467 décès par million d’habitant, la Belgique est et restera le leader mondial pour cet indicateur. Le nombre de nouveaux cas y est très élevé pour un pays de 11 millions d’habitants (+ 17 325 en une semaine), mais le rythme de contamination a considérablement ralenti. Le nombre de patients sous traitement continue d’augmenter (529 747 aujourd’hui soit + 15 346 en une semaine). Il est, lui aussi, très élevé au regard de la population puisqu’il est supérieur à celui de la Russie, pays de 146 millions d’habitants. Bonne nouvelle: le nombre de cas critiques est en baisse (- 246 en 1 sem). Le taux de guérison belge reste le plus faible au monde mais s’améliore tout de même légèrement (6,6 % seulement des cas déclarés à ce jour, ce qui signifie probablement qu’elle ne suit pas les cas non hospitalisés qui guérissent seuls, chez eux). La Belgique reste donc, avec l’Espagne, la France et l’Italie le foyer le plus actif de l’épidémie en Europe de l’Ouest. A noter que les Belges déclarent les décès Covid à domicile, ce que ne font pas certains de ses voisins.
En Russie, un rebond sensible de l’épidémie a pu être observé : 53,6% des habitants ont été testés, ce qui représente le 3ème taux de dépistage pour les pays de plus de 10 millions d’habitants, d’où un nombre encore élevé de nouveaux cas déclarés (159 375 en 1 semaine). Avec 472 000 patients sous traitement, la Russie se place en 6ème position derrière les USA, la France, l’Italie, le Brésil et la Belgique. Ce nombre s’inscrit en très légère hausse sur les deux dernières semaines.
Le nombre des décès quotidiens russes a culminé à 589 décès le 2 décembre. Le taux de mortalité russe par million d’habitants a atteint les 289 mais il reste encore près de 3 fois inférieur à celui de la France (839).
Parce qu’elle détecte vite, isole et traite sans attendre, et parce qu’elle applique une stratégie et un protocole inspirés de ceux de l’IHU de Marseille, la Russie a déjà guéri près de 78,7% de ses cas confirmés soit près de 1,89 million de patients. Elle est pourtant entrée dans la ronde épidémique un mois après la France qui ne déclare guéris que 7,4% de ses cas confirmés soit 168 352 patients (plus de dix fois moins).
La Russie n’a donc pas trop mal géré la crise de la Covid-19 jusqu’à présent.
6 – L’Océanie
L’épidémie y est quasiment terminée. Ce continent a été et reste encore très largement épargné. Sur 42 millions d’habitants, il a déclaré, à ce jour, 45 692 cas dont 33 127 ont déjà été guéris. Il reste 11 546 cas « actifs » dont 26 seulement en état sérieux ou critique. Le continent océanien a déclaré 6 décès cette semaine. Son taux de mortalité Covid est de 24,3 décès par million d’habitants (France: 838).
Les taux de mortalité COVID par million d’h des 34 pays ayant dépassé les 6 000 décès, donnent une idée des zones géographiques et/ou pays les plus touchés. Ils sont présentés dans le tableau ci après :
Un tableau présente ci après les bilans du 5 décembre 0h00 GMT des 34 pays ayant déclaré plus de 6 000 décès (91,5% des pertes)
Tableau de données concernant l’Europe (et l’UE) face à l’épidémie le 5 décembre 0h00 GMT
Rappel : taux de mortalité Covid mondial: 195,4 décès / Millions d’habitants et européen 558 décès/M d’habitants
Général (2s) Dominique Delawarde
Crédit photo : DR
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