Nous débutons en cette fin novembre un tour d’horizon des éditeurs, des librairies, des initiatives qui méritent d’être soutenues financièrement alors que la tyrannie sanitaire en place profite aux grands groupes, aux grosses entreprises, et sont en train de détruire les plus modestes entrepreneurs de ce pays.
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Place aujourd’hui à la maison d’édition gérée par La Nouvelle librairie, dont voici une sélection de 5 ouvrages.
Le Politique ou l’art de désigner l’ennemi
Textes présentés par Alain de Benoist et Pierre Bérard
Rien de plus éloigné du politique que la morale. Là où l’un trace une frontière entre l’ami et l’ennemi, l’autre l’occulte commodément. Le politique n’a pas à s’aligner sur la morale privée, car il est ordonné au bien commun. Nul plus que Julien Freund n’eut conscience de cette irréductibilité. Alors qu’aujourd’hui, le débat des idées s’enfonce de plus en plus dans la médiocrité et le primat de l’émotion, que la politique laisse place aux arrangements politiciens, il est plus indispensable que jamais de remettre au goût du jour les analyses de ce grand réaliste. Les voici présentées dans ce recueil où, sans jamais céder au politiquement correct ni aux raccourcis, il défend inlassablement l’autonomie et les exigences du politique, en aristocrate de la pensée.
Philosophe, sociologue et professeur d’Université, Julien Freund (1921-1993) se présentait comme « français, gaulliste, européen et régionaliste ». C’est lui qui a introduit en France la pensée de Carl Schmitt et le plus contribué à mieux faire connaître celle de Max Weber.
La figure du travailleur chez Ernst Jünger
Dans cet essai inédit en français, Julius Evola présente et analyse l’œuvre maîtresse de la première période d’Ersnt Jünger, Le Travailleur (1932), où résonnait encore l’écho métallique des expériences du combattant de la Grande Guerre. À l’heure de la mobilisation totale, le Travailleur n’est pas le représentant d’une classe sociale ni l’ouvrier prolétarisé : c’est une « Figure », l’archétype d’un homme nouveau capable de tourner à son avantage tout ce que notre Âge de fer peut avoir de destructeur. Ce que Jünger propose aux plus lucides, aux anti-bourgeois authentiques, c’est la voie d’une ascèse, d’un héroïsme capable de les extraire de l’état de somnambulisme dans lequel l’univers de la technique et de la machine a plongé les hommes. Il entend ainsi affirmer la nécessité de la formation, avant tout intérieure, d’un nouveau type humain, davantage disposé à donner qu’à réclamer, afin de dépasser la crise qui secoue le monde moderne. Pour mieux chevaucher le tigre.
Aristocrate de la pensée, Julius Evola (1898-1974) est tout ensemble le théoricien et l’exemple d’une éthique exigeante fondée sur une référence constante à la Tradition.
Les cosaques & le Saint-Esprit
Connaissez-vous les « dindigènes » de la République, les « horsolistes », les « terroristes de proximité » ? Oui, bien sûr. Vous les croisez tous les jours sur les plateaux de télévision, ils saturent vos écrans, inondent les réseaux sociaux. Ce qui manquait, c’est une typologie précise, détaillée, féroce, saignante de ces nouveaux types humains, posthumains, transhumains. Les voici donc épinglés dans ces chroniques mordantes placées sous le signe de Léon Bloy. Elles brossent, à travers des événements anecdotiques, nationaux ou mondiaux – une émission de télé-réalité, «Balance ton porc», un salon du livre, le macronisme, les Gilets jaunes, l’incendie de Notre-Dame… – un portrait de la France, c’est-à-dire de l’humanité, inédite et planétaire, qui la compose désormais.
Bruno Lafourcade est né en 1966. Il est romancier, essayiste et chroniqueur à la revue Éléments.
Un traître mot
À quoi ressemblerait un monde où le langage serait entièrement soumis à l’idéologie victimaire ? Où le code pénal, aux mains des minorités agissantes, punirait plus sévèrement les crimes de langue que les crimes de sang ? Ce monde, c’est peut-être déjà le nôtre. C’est celui qu’a choisi de mettre en scène Thomas Clavel dans un premier roman maîtrisé de bout en bout.
Piégé par une sordide télévendeuse, Maxence, jeune professeur de littérature à l’Université, laisse échapper quelques mots malheureux formellement proscrits par la novlangue qui a octroyé aux « dominés » un privilège de police sémantique. Commence alors une irrésistible descente aux enfers. Policiers, magistrats, rééducateurs passent au crible sa paisible existence livresque. Au terme d’un procès en sorcellerie, le voilà jeté en prison, dans le quartier des délinquants textuels. Où Maxence découvre qu’il n’est pas seul…
Avec Un traître mot, Thomas Clavel signe une fiction lumineuse, au réalisme troublant. Celui qui tient la langue tient les langues, telle pourrait en être la morale – inachevée. Car les trésors du langage recèlent bien des secrets.
Professeur de français en éducation prioritaire, chroniqueur à Causeur et Boulevard Voltaire, Thomas Clavel est aussi l’auteur du recueil de nouvelles Les Vocations infernales (Éditions L’Harmattan).
Retrouvez ici l’interview que nous avait accordé Thomas Clavel sur son ouvrage
La chape de plomb
Une déconstruction des nouvelles censures
Interdit d’interdire ! Jamais un slogan n’aura autant dit le contraire de ce qu’il énonçait. Dans notre monde, le Goulag et ses commissaires politiques ont disparu. Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’archipel des mouchards prospère : les obstacles à la liberté d’expression et les entraves aux discours dissidents sont aussi insidieux qu’omniprésents. Au prétexte de n’offenser personne, ils contraignent tout le monde. Le règne de la moraline ne serait-il qu’un avatar de plus de la « pensée unique », dénoncée en son temps par Alain de Benoist ? Celui-ci réunit ici six textes percutants qui permettent de saisir l’ampleur de la censure à l’œuvre aujourd’hui, et fournissent les éléments nécessaires à une critique en profondeur du conformisme médiatique.
Alain de Benoist, essayiste, philosophe, est l’auteur d’une centaine d’ouvrages. Il a récemment publié Le moment populiste (2017) et Contre le libéralisme (2019).
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