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À Nantes, 9 % d’immigrés et des difficultés linguistiques insurmontables

Certains militants de gauche persistent à affirmer que le nombre d’immigrés augmente peu dans l’agglomération nantaise. Ils se trompent (ou mentent) radicalement. Présidée par la socialiste Johanna Rolland, Nantes Métropole révèle que « depuis le début des années 2000, l’agglomération nantaise a vu une progression importante des flux migratoires portant à 9 % la part des nantais immigrés dans la population nantaise. Quels que soient le mode d’introduction et les raisons de la migration (familiale, travail, étude…), Nantes a vu les arrivées se renforcer ». Aujourd’hui, Nantes accueille une « part élevée de nouveaux immigrés ».

Quant à leur origine, « en 2019, (…) les immigrés nantais sont, pour leur large majorité, originaires d’une des trois zones géographiques suivantes ; les pays d’Afrique du Nord (8946), les pays d’Afrique subsaharienne (7564) et l’union Européenne (4707). La ville de Nantes compte aussi, mais dans une moindre mesure, des immigrés originaires de Turquie, du continent asiatique ou de pays européens non-inscrits dans l’U.E. » Ces chiffres précis à l’unité près sont livrés par Nantes Métropole dans un avis de marché publié lundi dernier. (Nantes Métropole ne le précise pas, mais une bonne part des immigrés originaires de l’Union européenne sont des Roms.)

Augmenter la dose d’un remède qui ne fonctionne pas

Nantes Métropole reconnaît aussi en creux que l’importance même de cette population pose des problèmes croissants, « la question linguistique se faisant de plus en plus prégnante ». Et cela malgré de multiples actions des collectivités locales – comme la désignation d’« agents de médiathèques animateurs d’ateliers de conversation ». Des actions plutôt brouillonnes apparemment : « peu de passerelles entre les offres, parcours d’insertion professionnelle bloqués, personnes qui cumulent plusieurs formations successives sans cohérence avec leurs projets ».

Le constat est donc clair : l’action publique en faveur de l’immigration est très peu efficace. Non seulement les immigrés affluent sans avoir été invités, non seulement les collectivités se mettent à leur service, mais en plus ça ne marche pas et personne n’est satisfait, ni les immigrés, ni les Nantais. C’est du perdant-perdant.

Au lieu de tirer le constat d’échec qui s’impose, Nantes Métropole compte… en faire plus ! D’où l’avis de marché cité plus haut. Son intitulé est le suivant : « Mise en œuvre et animation des fonctions d’accueil des publics, d’accompagnement des parcours de formation linguistique et d’évaluation des besoins du territoire et professionnalisation de la formation linguistique dite de ‘proximité’ ». Intitulé compliqué, langage politiquement correct (par « publics » il faut comprendre « immigrés ») champ d’intervention flou : Nantes Métropole, en réalité, ne sait plus à quel saint se vouer.

Le salut par la paperasse

Le montant maximum total du marché est de 380 000 euros H.T. Il pourrait être reconduit trois fois. Mais ce budget n’est qu’un début. Car la mission consiste notamment à évaluer les besoins linguistiques et à orienter des demandeurs vers des dispositifs « incluant la prise en compte du projet de la personne ». Elle porte aussi sur un recensement de l’offre de formation existante sur le territoire métropolitain, ce qui confirme l’opacité des dispositifs existants.

Le nouveau programme sera-t-il plus transparent ? Sûrement, puisque le prestataire devra établir, Nantes Métropole le prévoit expressément, des feuilles de présence, des grilles d’évaluation, des rapports d’alerte, des tableaux de suivi, des plannings prévisionnel et un tableau d’indicateurs à renseigner en continu. Quatre jours de travail seront aussi « mobilisés pour favoriser une bonne articulation des référentiels d’évaluation et à l’adaptation des supports et modalités d’évaluation en cohérence avec ce référentiel ».

Comme disait Albert Einstein, « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi ! »

Illustration :  rue du Bouffay à Nantes, photo BI, droits réservés
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “À Nantes, 9 % d’immigrés et des difficultés linguistiques insurmontables”

  1. Bert56 dit :

    En Allemagne, c’est 600 heures d’allemand obligatoire avant de prétendre « à »….!

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