Ce mercredi 18 novembre, un homme de 32 ans a été arrêté à Angers pour l’agression sexuelle d’une collégienne âgée de 12 ans dans la salle d’attente d’un cabinet dentaire de Saint-Mars-la-Jaille dans l’est de la Loire-Atlantique ; il lui a touché la poitrine à plusieurs reprises et a volé son portable pour éviter qu’elle ne donne l’alerte, avant de prendre la fuite.
Ces dernières semaines, plusieurs collégiennes avaient signalé qu’elles avaient été abordées par un inconnu à Ligné, Vritz et Saint-Mars-du-Désert, toutes localités pas très éloignées de Saint-Mars-la-Jaille.
Fait aggravant, l’individu arrêté pour l’agression sexuelle de Saint-Mars la Jaille était mis en cause dans une autre affaire de viol sur mineur et agression sexuelle, et avait été écroué. Avant d’être remis en cause dans le cadre d’un contrôle judiciaire qui l’astreignait à ne pas paraître à Angers. Et effectivement, il est allé agresser ailleurs, en Loire-Atlantique. Quand l’incurie judiciaire angevine se propage aux voisins…
Autre fait d’armes récent du désordre qui règne dans l’institution judiciaire angevine, le 20 mars dernier, la chambre de l’instruction d’Angers a ordonné la remise en liberté d’un Angevin de 42 ans qui était accusé de viols incestueux et d’agressions sexuelles sur ses quatre enfants. Cet employé de la ville d’Angers a été autorisé à résider chez sa sœur, dans un autre département.
Ouest-France écrivait, peu charitable (OF 25.03) : « Cette remise en liberté, contraire à l’avis du parquet, est un échec cuisant pour celui-ci. Elle montre aussi la grande misère où sont tombés les services de l’instruction d’Angers, qui étaient montrés en exemple il y a encore une dizaine d’années ». Pourtant, « sur le papier, le dossier est une horreur absolue, du niveau du »grand » procès de pédophilie d’Angers de 2005, une famille où père et mère brutalisent et violent leurs quatre enfants, les pervertissent dans leurs sordides pratiques sexuelles, les cèdent même à leurs proches ».
Ces accusations ont été faites par une des quatre enfants, tous placés depuis août 2018, puis confirmés par les autres, et enfin la mère, « de manière très confuse ». Mais le père ne reconnaît que les violences, et « les preuves manquent […]les juges d’instruction traînent à les chercher ». En réalité, la mère n’a jamais été mise en examen, ni les proches désignés, et les expertises médicales ou psychologiques vont jusqu’à démentir partiellement les accusations des enfants, tout en constatant qu’ils sont perturbés. Résultat, le juge des libertés a perdu patience et libéré le père, le temps que l’instruction se réveille et que les experts se décident. En attendant, le père doit résider en Vendée et a interdiction d’entrer en contact avec ses enfants.
Plus récemment, l’Anjou a été une fois de plus le théâtre d’une affaire sordide. Un Saumurois de 31 ans, Jason Fourmann, issu de la communauté des gens du voyage et itinérant entre les Mauges, l’Anjou et les Deux-Sèvres, a été écroué le 23 septembre dernier pour le viol d’une femme de 74 ans le 18 septembre dernier à Varennes-sur-Loire, aux confins de la Touraine et l’enlèvement et le viol d’une fillette de 9 ans à Villiers près de Poitiers.
Très défavorablement connu de la justice avec près de 18 condamnations (violence, escroqueries, conduite en état d’ivresse, sans permis etc.), il n’avait été condamné qu’à quatre ans de prison en septembre 2017 pour avoir provoqué la mort d’un motard, le 12 juin 2013 au carrefour du Gué du Louet à Allonnes, alors qu’il roulait sous le coup d’une suspension de permis, sans assurance, sous cannabis, a fait un délit de fuite et n’a jamais exprimé de remords. Cette peine confirmée en appel en juin 2018 ne l’avait pas empêché de sortir de prison en décembre 2019.
Le Courrier de l’ouest (24.9.2020) rappelle les conclusions du juge lors du procès en appel : « les faits […] montrent la totale indifférence de M. Fourmann, tant à l’égard des règles de circulation qu’il viole depuis des années et des décisions judiciaires […] qu’à l’égard de la vie humaine, n’apportant aucune assistance au pilote de la moto après être descendu de sa voiture et avoir vu qu’il était inconscient et avait perdu beaucoup de sang […] et cherchant à dissimuler son véhicule et à échapper aux poursuites ».
Néanmoins le laxisme judiciaire angevin (et ambiant) n’a pas empêché ce meurtrier de sortir de prison et d’exceller dans le sordide – il est aussi sur le coup d’une plainte pour agression sexuelle sur sa femme et ses deux enfants. Les familles des victimes pourront remercier les juges, qui ont confondu « douceur angevine » et laisser-faire.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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Une réponse à “Laxisme judiciaire : un pédophile angevin en liberté frappe à Saint-Mars la Jaille (et ailleurs?)”
Il y a des juges qui mériteraient d’être jugés